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Fin du monde et poissons rouges
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Fin du monde

Epilogue (Joyeux !)

  • 5 décembre 20205 décembre 2020
  • par Franck

Moral : 10/10 – Physique : 10/10 – Peu importe – Poids : de mes 20 ans
Inspiration : Promotion canapé

Des mois que je n’ai pas touché le clavier et cela me manque un peu. Des mois que j’espère trouver un autre truc drôle à écrire mais, les blagues commencent à tourner un peu en rond. Un psy qualifierait cela de blocage post-traumatique ou un truc du genre.

Disons aussi qu’il y a peut-être un temps pour tout.

Nous sommes presque 9 mois après l’opération. De tout ceci reste une sensation étrange. L’impression que c’était hier ou alors il y a une éternité…

Nouvelle fort agréable : il s’agit du passé maintenant.

Aucun effet secondaire notable lié à l’hormonothérapie (encore un avantage d’être un homme pour ce type de cancer…), juste un cachet à prendre à peu près tous les jours*.

 *: Oui maman ! Je le prends tous les jours !

La remise en question entamée dès le début à fait son petit bout de chemin. Séparé depuis le mois de Juillet, je reconstruis tranquillement ma nouvelle vie avec une naïveté flambant neuve.

Question boulot, une rentrée sur un rythme plus qu’effréné. (Traduire par : je me fais exploiter à mort par mon patron…) 

Pour le reste, une joie intense et durable, un peu comme celle des baleines qui ont vu Donald Trump perdre les dernières élections.

Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il faut mettre un point final à cette aventure et regarder droit devant pour en vivre de nouvelles. 

Le récit touche à sa fin et je voudrais en profiter pour envoyer une petite dose de bons sentiments. 

Je ne sais pas vraiment à qui s’adresse le « tu » des chapitres précédents mais ceux qui suivent sont pour ma fille.

Ma chère fille, 

J’espère que tu liras ce livre un jour… (dans longtemps, très longtemps…). J’espère aussi que certains passages te feront rire. 

Tu m’as aidé à me lever tous les matins et tu as tenu ta promesse de me soigner de bien des façons. Je dois t’avouer un secret : heureusement que tu étais là pendant cette année « particulière ».

Sache que le temps est précieux et il l’est encore plus quand tu es dans les parages. 

Nous mesurons, ta mère et moi, l’immense chance que nous avons de te connaître. 

Tu es épatante et je t’aime.

  • Bon, sinon pour les devoirs ? T’en es où là ?

Prends soin de ton temps…

ATTENTION ENCART PUBLICITAIRE

Figure toi qu’il m’est venu une idée saugrenue ces dernières semaines.

« Et pourquoi ne pas faire de ce blog un livre ».

Eh bien bien voilà, « Fin du monde et poissons rouges » est maintenant un livre vendu chez le grand démon de la distribution : Amazon*.

* : Oui oui, j’ai bien dit Amazon, chacun ses paradoxes. J’ai bien tenté de contacter Flammarion mais ils m’ont dit qu’au mieux, ils pouvaient me classer au rayon cuisine…

Alors voilà, le bouquin est sorti depuis 3 jours et je suis très fier de tout ce parcours.

Tu peux cliquer ici pour faire une bonne action à l’approche des fêtes !

Hum, un type en train de crever…, quelle bonne idée de cadeau pour Noël !
Oui, et en plus, je crois qu’il s’en sort à la fin ! Vraiment navrant…
Ma fille ! Je t’embrasse 😉

Merci aussi à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à mes complaintes. Ma mère, évidemment. Caro aussi car cela n’a pas été facile tous les jours. Ma famille et mes amis, toujours présents.  Les mamans d’école et le Mignon Café pour le soutien caféiné du matin, Camillette qui se reconnaîtra, ceux qui ont suivi le blog de près ou de loin, ma concierge et toutes les caissières Monoprix du monde !

Je ne vous dit pas à très bientôt car cela rimerait avec récidive !

Portez vous bien !

Journal Chimiothérapeutique

Des fleurs pour Algernon

  • 4 juin 20204 juin 2020
  • par Franck

Moral: 9.5/10 – Physique : 9.5/10 – Météo : Singing in the rain – Poids: 86.7 – Inspiration : A Silver Mount Zion – Horses in the sky

Pour commencer ce matin, je dois avouer être sérieusement dans la merde avec ces notes de moral et de physique en préambule de chaque article. Etant borné à 10 et souhaitant rester à peu près honnête dans la notation, je mets un 9.5 aujourd’hui pour rester crédible un minimum mais j’ai rarement été aussi bien.

Bon, à bien y réfléchir, je crois qu’on s’en fou un peu aussi.

Beaucoup de choses à dire et peu de temps pour le faire alors tentons d’aller à l’essentiel.

Déjà, pourquoi ce titre : « Des fleurs pour Algernon » ?

Attention au spoil qui suit si tu décides de lire ce classique de la littérature SF.

Pour résumer grossièrement, il s’agit d’un roman dont le personnage principal souffre d’un fort retard mental. Une expérience scientifique va lui permettre de progresser de façon exponentielle au point de devenir extrêmement brillant. Nous suivons son évolution jusqu’au climax de son état cérébral. Malheureusement pour lui, la descente aux enfers commence lorsqu’il s’aperçoit qu’il va revenir à son point de départ mental et perdre toutes ces facultés nouvellement acquises.

Le wikipédia du dit bouquin pour les curieux.

Ok, mais quel est le rapport ?

Le souvenir que j’ai de ce livre est surtout l’histoire d’une montée vertigineuse puis d’une descente. Il s’agit, presque en tout point, de l’exact opposé de ce qui m’arrive depuis un an. La descente fut rude mais la remontée spectaculaire.

Et voilà, j’ai toujours pas avancé sur ce que j’avais à dire et l’heure tourne ! Et, comme dirait le lapin blanc : « Je suis en retard en retard ! ».

Après la diffusion du reportage TV, je ne suis plus à une exhibition près alors il est temps de mettre à jour le portfolio avec une nouvelle photo du jour. Attention, enfants, s’abstenir.

J’avoue que j’ai longuement hésité avant d’ajouter les photos des dernières chimios tant elle me faisaient peur. Quant à une photo post-opération, il en était hors de question pendant de longues semaines.

Le but initial de cette page était de suivre l’évolution de la maladie au fil du temps et je dois m’y tenir. Il ne s’agit pas d’une obligation bien entendu mais plutôt d’aller au bout de l’expérience pour un retour à la normale et valider l’acceptation.

Voilà, comme ça, c’est fait, on en parle plus et on peut passer à autre chose !

Et ben justement, il s’est passé un truc de fou cette semaine : J’AI TROUVÉ DU BOULOT !!!

Oui, oui, tu as bien lu : un taf, une activité non uniquement centrée sur ma petite personne… avec une mission, des trucs à faire, des collègues de travail, un bureau avec des plantes, une machine à café, etc. !

Après 2 entretiens, voilà que je commence demain !

Un subtil mélange de flippe et d’extase d’autant qu’une chance ne vient jamais seule et que le poste correspond beaucoup à ce que je souhaitais pour ma reconversion. Je connais plutôt bien cette société pour y avoir travaillé 10 par le passé et j’en apprécie particulièrement les fondateurs*.

* : Je mets ça au cas où il leur viendrait l’idée de consulter ce blog avant la fin de ma période d’essai…

Moi qui comptais glander jusqu’en Septembre, me voilà de nouveau dans un rapport au temps que j’avais perdu. Celui d’avoir des choses à faire et surtout un temps imparti pour les faire.

A croire que le CV posté dans un des articles précédents à fonctionné et qu’ils se sont dit qu’il ne fallait pas passer à côté de l’aubaine de recruter un cancéreux en mal de reconnaissance professionnelle.

Tout ça pour dire que l’inversion de tendance depuis le jour de l’opération est assez fulgurante, qu’elle soit physique, mentale et maintenant professionnelle, j’ai presque du mal à suivre.

AHAHAH, pardon je coupe le fil car un truc trop drôle vient de se passer.

Là, je suis chez moi en train d’écrire et comme toujours, j’écoute de la musique à un volume un peu fort. Un ORL serait tenté de qualifier ça de « carrément douloureux… » bref.

Le morceau Ring Them Bells de A Silver Mount Zion touche presque à sa fin (un peu noizy, faut reconnaître…) et j’entends qu’on frappe à la porte… ou plutôt qu’on tabasse ma porte.

Je file ouvrir et c’est ma concièrge – Gracinda pour les intimes…

  • Gracinda (l’air soulagée) : – Ahhhhh, bonjour ! Vous êtes là !
  • Moi : – Oui, Bonjour. Désolé, la musique est un peu forte…
  • Gracinda : – Ahh… c’est la musique ? Ouf, J’ai cru qu’il y avait un accident chez vous
  • Moi : AhAhahah, oui, Euh…

Il faut croire que la musique est une notion relative… J’ai les larmes aux yeux quand j’écoute ce morceau et pour elle, c’est le bruit d’une machine infernale en train d’exploser…

Je dois te laisser sur cette anecdote aussi improbable qu’inutile mais j’ai rendez vous à l’hôpital d’ici une heure pour commencer une nouvelle aventure avec l’hormonothérapie – Mmmm, j’ai hâte !!!!

Je vais en profiter pour passer dire bonjour à Anne-Sophie, ma chirurgienne préférée depuis qu’elle a occis les restes du crabe avec le sourire devant une caméra de télévision !

Autrement dit, c’est la première fois que je vais dans cet hôpital Georges Pompidou non pour faire des examens ou subir un traitement, mais simplement pour dire bonjour et récupérer une ordonnance.

J’ai déjà le sourire aux lèvres !

Je rigolerai peut-être moins après la première journée de taf mais à chaque jour son lot de surprises ! Pour l’instant, tous les signaux sont au vert !

Alors : Pourvu que ça dure !

Petite digression au passage car c’est probablement ce que le sinistre D. Trump doit se dire actuellement concernant les troubles culturels, sociaux pour ne pas dire humains, que traversent actuellement ces Etats qui n’ont d’Unis que le nom.

À ne faire qu’attiser la haine des uns et la peur des autres depuis son accession au pouvoir, le message envoyé par le big boss de la maison blanche fini par provoquer le zèle de certaines personnes aux pensées monstrueuses. Par sa caution, elle s’imaginent alors tout permis et finissent par passer à l’acte.

Le danger dans cette histoire, c’est que la division est une arme redoutable pour régner. Bible en main, D.T. cherche donc maintenant à surfer sur la vague de l’insécurité et la peur de l’américain moyen pour se trouver un rôle de président intransigeant envers ces « voyous » qui menacent leur petite sécurité.

Le collimateur est fixé envers et contre tout vers une réélection et le chaos risque de faire oublier l’ingérence chronique de tous les sujets quels qu’ils soient depuis 3 ans, Covid-19 en tête.

Alors, voilà, comment ne pas voir une similitude flagrante entre Donald Trump et le Corona virus ?

On se foutait de leur gueule au début en les sous-estimant et voilà qu’aujourd’hui, ils mettent le monde entier par terre !

Mais attention, l’un des deux est bien plus mortel que l’autre à long terme. Petit indice : Le plus dangereux des deux peut être combattu par les urnes.

Le monde se relèvera de la Covid-19, mais pas sûr que la planète supportera un deuxième mandat du blondinet au teint orange !

#BLM #mondedemerde

Journal Chimiothérapeutique

Radiothérapie – L’heure du bilan

  • 15 mai 202016 mai 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 8/10 – Météo: Estivale (enfin)– Poids: 87.0 – Inspiration : Lou Reed – Perfect Day

Hey hey, me revoilà déjà !

Je n’aurais finalement que très peu écrit sur cette dernière phase, dite de radiothérapie. Et, peut-être à ton grand désespoir, c’est déjà le dernier article sur le sujet car ce matin a eu lieu la dernière séance. Ohhhhh (Mine triste).

Une dernière séance qui met une fin « définitive » à tous les traitements lourds ! Ahhhhh (Mine joyeuse !)

Pour la petite expérience que je peux en tirer, je dirais que c’est l’étape la plus « facile » du traitement. Une séance de 10 minutes d’UV tous les matins pendant 5 à 6 semaines juste avant l’été, de quoi peaufiner un bronzage déjà bien avancé.

Le problème c’est que le coup de soleil est localisé côté gauche en lieu et place de l’ex-tumeur. J’ai demandé au radiothérapeute de faire l’autre côté, histoire d’équilibrer le bronzage, il me l’a déconseillé poliment*… Les médecins n’ont décidément aucun sens de l’esthétisme.

* : Pour info, j’ai réellement demandé…

Question organisation, c’est relativement simple, tu viens au rendez-vous à l’heure, tu te fous à poil devant les infirmières (de loin la partie la plus agréable*), tu t’allonges sur un banc des plus inconfortable et un gros four a micro-ondes tourne autour de toi pour te balancer ta petite dose de rayons quotidienne. 10 minutes après c’est fini. Un petit lavage des mains au gel hyrdro-alcoolique et hop, retour maison.

* : Pour être tout à fait honnête, se mettre à poil devant des inconnues tous les matins n’est pas forcément chose facile, surtout après l’opération. Pour le coup, cependant, cela m’a permis de balayer le peu de pudeur qu’il me restait et d’accélérer la phase d’acceptation des cicatrices. Il faut savoir repérer les bonnes choses dans tout ce bazar.

Lors de la première séance, la salle de radio est relativement flippante. Une porte d’entrée blindée qui doit bien faire 30 à 40 cm d’épaisseur… On a coutume de dire que la taille ne compte pas mais difficile de s’empêcher de penser qu’on va prendre cher…

La métaphore graveleuse s’arrête au moment de prendre place sur une sorte de lit de camp en fibre de carbone. On te demande gentiment de lever les bras et de mettre les coudes au dessus de la tête. Tu fais genre tout va bien alors que les cicatrices tirent encore un peu mais c’est pas franchement le moment de se plaindre.

Deux trois réglages pour aligner le pointage laser sur une marque tatouée au préalable sur le torse et c’est parti pour un épisode de Star Wars ! L’étoile noire s’aligne avec précision sur la cible et bim, on déclenche le shoot ! Si les tirs laser sont bien réels, il manque le pfiou pfiou caractéristique du film sans qui Han Solo ne serait pas plus célèbre aujourd’hui que Francis Lalanne ! Pauvre Francis.

Avis aux centres de radiothérapie… Mettez un peu d’ambiance quoi ! Je sais pas… De la brume au sol, un aide soignant grimé en Darth Vador, un peu de sound design et GO ! Vu le prix du micro-onde, vous pouvez bien lâcher 30 balles sur Amazon pour un déguisement correct non ?

Pourquoi je parle de Star Wars déjà ? Ah oui, les rayons… Tiens, voici une photo du four en question !

Ils appellent ça un accélérateur linéaire mais tout le monde sait que c’est un vulgaire micro-onde

Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde mais j’ai eu la chance de n’avoir aucun effet secondaire. Allez, peut-être la sensation d’un léger coup de soleil à peine douloureux. Pas de fatigue particulière physique, morale ou autre.

La seule contrainte fut de se rendre tous les jours à l’hôpital à heure précise en plein confinement. La petite sortie détente du jour en gros.

Ah si, un autre point négatif tout de même. La petite phase dans la salle d’attente tous les matins à constater que j’avais en moyenne 20 à 30 ans de moins que mes potes de chambrée.

  • Voix intérieure : Mais qu’est-ce que je peux bien foutre ici ?
  • Moi : CHUT, tu viens de parler à voix haute… c’est malin !
  • Voix intérieure : Oups, désolé
  • Moi : Monde de merde !
  • Voix intérieure : Monde de merde !

Oui mais voilà, aujourd’hui, c’est fini !

Attend, je répète : Oui, c’est bien fini !

Attend, une nouvelle fois pour voir : C’EST FINI !

Rhooooo, le plaisir de pouvoir dire ça… C’est fou la joie que procure la sortie du tunnel.

Voici venu le temps (des rires et des chants) du bilan !

* : Oui, j’ai déjà fait cette blague dans un article précédent mais le recyclage c’est bon pour la planète paraît-il.

J’avoue avoir mis « l’heure du bilan » comme titre de cet article sans avoir une idée de ce que je dois écrire dans le prochain paragraphe.

Bon, déjà, inutile de refaire ici le laïus de tout ce que le crabe a pu apporter. Positif comme négatif, les articles précédents en parlent suffisamment et ça peut devenir lourd d’insister.

La première idée qui me vient en tête est l’incroyable complexité…

Euh… Non ! Pardon… ! L’incroyable lourdeur du traitement pour une petite boule de cellules qui ont décidé de foutre la merde*.

* : Après relecture, je me suis permis de corriger la fin de cette dernière phrase. J’avais mis : « … ont décidé de te mener la vie dure ». D’une part, l’expression était bien faiblarde façon bisounours et d’autre part, foutre la merde est bien plus proche de la réalité, qu’elle soit médicale ou psychologique.

  • 6 mois de Chimio où ton corps et ton esprit partent en vrille
  • une double opération à l’empreinte indélébile
  • 25 séances d’atomisation
  • Des examens dans tous les sens… échographies, scanners, IRM, tests cardio, consultations, rééducation, les drains et tout le …
  • Plus d’une trentaine de prises de sang
  • Un carrière professionnelle flinguée (Bon, ok, elle l’était déjà un peu avant)
  • 28 articles dans un blog écrits par un type qui n’a jamais aligné plus de 10 mots dans un mail.
  • Une Quiche Lorraine au four qui est en train de cramer ! ??? ! Oups, je reviens* !

* : Ouf, C’est bon, elle est sauvée 😉

Tout cela pour traiter une boule à peine plus grosse qu’un m&m’s ?
Sérieux ? Et je n’aurais pas le droit de dire : « Foutre la merde ! » ?

Et pourtant, quel plaisir d’avoir vécu tout ça ! (Je dis ça maintenant bien sûr…)

  • 9 mois contraint et forcé a voir le temps passer
  • Frôler la mort d’assez loin pour ne pas en avoir peur et d’assez prêt pour profiter de la lumière du jour (merde, je vais finir catho…)
  • profiter d’un temps non mesurable avec ma fille, je t’embrasse au passage
  • avoir changé de bien des façons ma vision des choses
  • avoir découvert des traits de personnalité que je ne soupçonnais pas
  • avoir gagné une confiance absolue en moi
  • une vraie et pleine sensation de liberté aujourd’hui

Une vraie libération du Moi profond.

J’arrête avec ce mélodrame à la con mais je crois bien que tout cela n’a pas de prix.

Tiens ! En parlant de prix d’ailleurs, je n’ai aucune idée du coût global d’un traitement comme celui-ci et préfère ne pas le savoir. Je suppose seulement qu’il doit être colossal ! En plus des examens et outils utilisés, il y a surtout les moyens humains engagés.

Tout simplement flippant pour une seule bille de m&m’s… Ça fait cher la cacahuète, n’est-ce pas ?

Un petit merci à la France et aux services publiques ne sera probablement pas de trop pour avoir financé ma survie dans de bonnes conditions.

Voilà pour un premier bilan de cette Expérience peu ordinaire.

Le futur reste assez flou et c’est exactement ce qui le rend excitant ! Alors monte le son et écoute ce bon vieux Lou Reed (Perfect Day par exemple !)

Le seul futur envisageable pour l’instant est cette Quiche Lorraine !

A très bientôt, on parlera peut-être de l’hormonothérapie ou de l’importance des fantasmes en période de dé-confinement !

Fin du monde

Radiothérapie #21/25 – Déconfinement

  • 13 mai 202013 mai 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 8/10 (En reconstruction) – Météo: hasardeuse – Poids: 87.2 – Inspiration : David Bowie – Blackstar

Point info du jour : Je t’avais parlé du Magazine de la Santé de France 5 qui est venu faire un reportage sur ma petite personne, l’opération etc. Eh bien ça y est ! J’ai la date de diffusion !

Il s’agit de deux reportages et ils seront diffusé le Vendredi 29 Mai sur France 5 aux alentours de 13h40!

Ames sensibles d’abstenir quand même. Pour rappel, ils sont aussi venus dans le bloc opératoire donc il risque d’y avoir de la barbac. Aucune envie de choquer vos enfants 😉

Petit bonjour au passage à Anaïs Plateau qui s’est occupé de tout et à Caro qui a rendu cela possible.

Nous sommes le 12 Mai et le dernier article date du 12 Mars. À croire qu’il y a eu une sorte de black out. Devant l’insistance d’innombrables fans (ma

mère en l’occurence), me voici planté devant une nouvelle page blanche à tenter d’écrire 3 lignes.

Depuis le début de l’aventure, il m’arrive souvent de prendre des notes pour plus tard. Cela va de la réaction de la concièrge à ma tronche du jour, la mine dégoutée d’une caissière au moment de dire bonjour, une idée, une pensée, bref… Tout cela dans l’optique d’en faire un paragraphe, un article ou rien.

Ce matin, je me dis tiens, allons voir si je n’ai pas quelque chose à grignoter dans mon recueil de blagues et surprise : Bah… Rien… Que Dalle !

Deux mois que rien ne vient. Aucune envie d’écrire voir même d’ouvrir mon laptop, aucune envie d’épanchement sur l’épaule virtuelle de l’exhibition de mon mal être…

Je t’entends déjà jubiler à l’idée d’une dépression naissante : « Ah ! Ça y est ! Tu vois chérie, je t’avais bien dit qu’il finirait par craquer ! ».

Au risque de te décevoir, ce n’est absolument pas le cas. C’est même tout le contraire.

Il faut dire que nous sommes le Mardi 12 Mai 2020. Les deux mois précédents ont été ceux d’un confinement forcé de la moitié de la population mondiale, paralysée par la peur et l’angoisse d’un virus sorti de nulle part.

Un simple micro-organisme nous envoie dans les cordes et nous rappelle notre condition fragile d’animaux dépendants d’une système naturel imprévisible et connu pour ses caprices.

Un retour bienvenue à l’humilité qui nous fait tant défaut ces derniers temps. Je ne peux m’empêcher de penser que cela ne peut pas nous faire de mal.

Cette situation est extrêmement paradoxal pour un type comme moi qui prône la fin du monde et de l’humain depuis des années. Être réduit au silence sans pouvoir écrire la moindre ligne sur un sujet qui me « passionne ». Etrange non ? Ce coronavirus ferait bander tout auteur de série fiction miteuse à destination de Netflix.

Mais puisque l’on parle de cinéma et de fiction, ne doit-on pas attendre la fin d’un film avant d’en parler ou de critiquer ?

J’ai longtemps hésité à ajouter une référence « temporelle » dans ce blog pour ne pas le figer dans le temps mais comment ne pas parler de cet incroyable moment d’histoire où 3 milliards d’individus étaient, sont ou serons bloqués chez eux*.

* : Je voulais finir cette phrase par « Comme des cons », mais je préfère éviter ce genre de vulgarité ici.

Me voici un peu comme tout le monde en ce moment, à vouloir parler du confinement sans avoir quoique ce soit d’interessant à dire. Tu peux toujours te dire que ce n’est pas très original mais ce n’est pas vraiment comme si j’en avais quelque chose à faire.

Instant Calimero narcissique : En ce qui me concerne, le confinement à commencé il y a 9 mois avec l’arrêt brutal de ma vie d’avant et le début de la chimiothérapie.

Autant dire que deux mois supplémentaires, partagés avec l’ensemble de mes prochains ne me paraissaient pas franchement insurmontables.

Deux mois d’une « guerre » où les seuls ennemis à combattre étaient le frigo, l’ennuie et ton ou ta conjoint(e)… Deux mois de pause planétaire, où pollution, circulation et consommation n’étaient plus seuls maitres à bord.

La seule « chose » qui n’a pas fait de pause, c’est bien la connerie de ce cher D. Trump dont les frasques quotidiennes viennent nous sauver de la morosité ambiante. Toujours égal à lui même, il a été plutôt parfait dans son rôle de bouffon du monde, même s’il est fort regrettable que cela coûte des vies.

Désolé pour les références incessantes à D. Trump mais ce type me fascine.

Au tout début du confinement, je me suis dit :

  • Chouette ! Et si on prenait collectivement conscience du monde qui nous entoure ? Et pourquoi ne pas imaginer un monde meilleur et plus juste. Le début d’une nouvelle ère et d’un changement de modèle. Et pourquoi ne pas commencer à instaurer de nouvelles règles, de nouveaux modes de vies ?
  • Voix intérieur : Oui… mais bien sûr ! Tu as raison ! Et pourquoi pas des petits moineaux sur ton balcon et des papillons dans les champs et des océans sans plastique pendant que tu y es ! Ton angélisme et ta naïveté me font flipper parfois !
  • Moi : Rhooo, ça va… C’est purement sarcastique.
  • Voix intérieur : Ahhh… tu m’as fait peur ! J’ai cru que tu étais sérieux.
  • Moi : Je me demande bien qui est le plus con de nous deux !

Bon, arrêtons de parler des choses futiles comme l’avenir de la planète et parlons plutôt de moi !

Depuis l’opération, qui me paraît déjà fort fort lointaine, je n’ai jamais été aussi en forme. La disparition de mes tétons est tout à fait acceptée et ne me gène absolument pas. L’euphorie et la joie post-opératoire n’ont pas diminuées, bien au contraire.

Demain, 22ème séance de radiothérapie sur 25 et le traitement sera enfin terminé. Je ne parle pas de l’hormonothérapie, ça c’est pour plus tard.

3 séances restante pour passer du côté des ex-cancéreux* ! Un nouveau Club dont j’ai hâte de faire partie alors autant dire que la sortie du confinement prend une saveur toute particulière et je ne me priverai pas pour la déguster.

* : Pour les assureurs, et ma banquière que je salue au passage, je serai encore considéré comme un crustacé ambulant pour les 10 prochaines années. C’est bien dommage mais c’est comme ça.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

J’aimerais bien finir cet article en citant un philosophe mais je n’en connais aucun de bien, alors autant faire appel à mon cher Renaud qui un jour décréta :

On reconnait le bonheur
au bruit qu’il fait quand il s’en va…

Renaud Séchan

J’avoue avoir profondément saisi le sens de cette phrase ce jour de Juillet où le crabe s’est invité à ma table. Pour autant, je crois ou j’espère avoir appris à repérer ce bonheur au bruit qu’il fait tous les jours.

Si il est parfois difficile à discerner dans le vacarme de la vie quotidienne, ces deux derniers mois de silence obligatoire l’ont mis particulièrement en valeur.

Dans le choix que nous avons fait avec Caro de prendre des chemins différents. Dans les relations d’amitié tenues à distance sur WhatsApp ou par téléphone qui se sont renforcées de bien des manières. Dans la vision des progrès de ma fille en lecture (Enfin, elle a surtout progressé à Mario sur la Wii). Enfin et surtout, dans les projections futures et elles sont si nombreuses !

Et pourtant, la suite est un sacré bordel ! Tu peux me croire ! Une ToDo list longue comme le bras !

Mais la machine est lancée et elle arrive à pleine vitesse, cheveux au vent ! Oui oui, j’ai bien dit cheveux ! J’ai toujours détesté aller chez le coiffeur mais là… quel KIFFE ça va être !!!

La radiothérapie n’aura été une formalité, presque une occupation même pendant le confinement. J’ai repris le sport et là aussi, c’est extrêmement agréable de se dire que cette fois, il n’y a pas de nouvelle échéance qui viendra tout faire s’écrouler.

Finalement, cette page blanche depuis des semaines ne l’est plus et je suis content d’arriver au bout de cet article. Toi aussi sûrement d’ailleurs.

L’une des premières missions de ma nouvelle vie sera de trouver un taf, j’ai donc refait entièrement mon CV que voici :

Phrase d’accroche : Futur Ex-Cancéreux, cherche Job très bien payé. Si possible pas très loin de Paris 18.

Profil : Ex-Informaticien ne voulant plus jamais écrire une seule ligne de code mais plutôt motivé pour parler de la fin du monde, musique et recettes de cuisine.

Motivation : Principalement pour payer mon loyer, 1 an d’arrêt de travail ayant fortement compromis mes relations avec la banque.

3 qualités : Narcissique, mégalomane, totalement Immature

3 défauts : Franchement, je n’en vois aucun

Merci de ne pas me contacter avant l’été, histoire que je passe des vacances peinard sur les plages fermées pour cause de Covid-19.

Je crois avoir mis toutes les chances de mon côté pour trouver un JOB.

D’ici là, porte toi bien et à très bientôt !

PS : J’hésite depuis 2h à finir cet article par une référence négative. Mais puisque tu insistes, voici un petit article résumant parfaitement la situation. Il a été publié par mon ami Steve Moradel qui, en plus d’être un mec brillant, est plutôt d’un naturel optimiste.

Journal Chimiothérapeutique

Chirurgie – J+7 – It’s alive ! It’s aliiiive…

  • 12 mars 202012 mars 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 5/10 (En phase Up) – Météo: Changeante pour ne pas dire merdique – Poids: 86.3 – Inspiration : Mary Shelley’s Frankenstein

  • At first, I was afraid, I was petrified
  • Kept thinking, I could never live without you by my side
  • But then I spent so many nights thinking, how you did me wrong
  • And I grew strong and I learned how to get along

Au début, je voulais mettre I will survive de Gloria Gaynor comme titre de l’article…

Je n’avais jamais vraiment écouté le texte de cette chanson (ni cette chanson jusqu’au bout d’ailleurs) et je trouve l’intro particulièrement à propos pour illustrer l’éviction du Crabe*.

* : Attention ! Pour qu’il n’y ait aucune méprise… Je n’ai pas du tout dit que j’étais prêt à danser sur cette chanson! Merci donc d’éviter l’utilisation de ce titre comme un « totem » dans vos prochaines soirées alcoolisées. Le clin d’oeil sera considéré comme d’un mauvais goût certain !

Ceci dit, le « It’s alive » de Frankenstein a pris le dessus tant il est plus en rapport avec le résultat post-opératoire… D’ailleurs, j’ai placé une caméra de surveillance dans le bloc durant la mastectomie et voilà le résultat : Cliques ici si tu l’oses !

Et ben voilà, ça c’est fait ! comme on dit. Deux heures d’opération et quelques nuits « agitées » plus tard, me voici diminué des deux tétons mais aussi et surtout du crabe et, bah… comment dire… ? Disons qu’aujourd’hui, Ablation rime avec Libération.

On verra demain et les jours suivants si l’euphorie de ces derniers jours font évoluer l’état d’esprit mais j’en doute tant la faculté d’adaptation semble rapide. Le cerveau est une machine incroyable mais j’en ai déjà parlé. Les cicatrices sont largement plus petites que je ne l’imaginais et cela change la donne évidemment. L’appréhension du début laisse place au soulagement et c’est heureux.

Un petit mot pour parler des drains ou « redons » ? J’essaie de faire vite…

Trois câbles branchés directement dans le corps servant à évacuer des choses assez sordides dans des petits bidons transparents que la décence m’empêche de décrire ici. Une véritable atteinte à la dignité ou l’amour propre mais une utilité certaine pour éviter l’engorgement. Tout à coup, le Major Mira Killian de Ghost in the shell juste avant le réveil me revient en tête ! Je te laisse googleliser si besoin !

Tout ceci ne dure qu’un temps évidemment alors autant ne pas s’éterniser en futilités.

J’avais promis un article dithyrambique sur ma* chirurgienne lors du précédent article mais c’est l’équipe entière que je souhaite remercier brièvement. Une équipe sur le pied de guerre dès 7h du mat au bloc opératoire. Une interne et des infirmières adorables, attentives, on ne peut plus charmantes et attentionnées. Aide très utile quand tu ne ressembles à rien et que tu ne peux même pas bouger un bras.

Enfin, une chirurgienne réellement extraordinaire (plus tous les synonymes associés). Une gentillesse apaisante, précise dans ses propos, ses explications, ses gestes et ses insultes joviales aux équipes de télévisions (J’y reviendrais). Une sérénité absolue et une disponibilité remarquable malgré un emploi du temps démentiel ? excessif ? honteusement surchargé ???

Petit exemple pratique : Début de l’opération au bloc, il est 8h du mat. Plusieurs visites dans la journée pour contrôler par elle même que tout va bien. Il est 22h et je la vois encore pour une dernière visite. En lui souhaitant bonne nuit, elle m’annonce que sa journée n’est pas encore terminée ! ??? J’ai presque envie de hisser le piquet de grève ! Je crois que l’on ne voit pas assez ces gens là défiler dans les rues. #WTF #mondedemerde

Un remerciement spécial pour l’équipe d’anesthésie, ou plutôt sur le produit anesthésiant lui même. Une première piqure dans la colonne vertébrale qui ferait passer les champis hallucinogènes pour des chips bon marché. Pour le reste, bah… je ne m’en souviens plus trop :-D…

J’en profite pour présenter mes excuses à l’équipe en salle de réveil pour les avoir (légèrement) insulté au moment d’ouvrir les yeux tant j’étais en train de planer totalement et que je voulais absolument y retourner.

Un dernier merci mais non des moindres à l’équipe de tournage du Mag de la Santé. Dans la chambre bien avant l’aurore et présente au retour dans la chambre. Leur présence, leur bonne humeur, leur décontraction et la caméra rendant l’ensemble aussi ludique qu’escompté. Tels des espions infiltrés, ils m’ont fait un rapport détaillé des coulisses du bloc opératoire. J’ai adoré ce moment !

Re-merci à Anne Sophie Bats (la chirurgienne) qui a bien voulu se prêter au jeu alors qu’elle n’en avait ni l’envie ni le temps (T’ai-je dit que cette femme était totalement surchargée ?)

Sans dire que j’irai passer mes prochaines vacances chambre 6.506 du POMA C de l’hôpital G. Pompidou, j’ai passé un séjour 9.5/10* parmi ces personnes qui ont su rendre l’expérience bien moins douloureuse qu’attendue et je suis totalement sincère.

* : Je mets 9.5 sur 10 car il y a un bémol tout de même. La couleur du Lino au sol de la chambre… Que l’on décide de peindre les murs des chambres d’hôpital en Jaune sale, pourquoi pas. Mais bon sang de bordel, qui a bien pu valider une couleur de Lino aussi abominable ?!

Quant au résultat, j’imaginais une mutilation profonde, physique et mentale et je me retrouve avec un travail d’orfèvre. Même après 7 jours et l’euphorie du moment passée ! Je m’en faisais un monde et j’ai presque hâte d’exhiber cela aux yeux du monde (Hum… non, ça c’est pas vrai par contre, je m’emballe un peu !).

Je suis surtout content et ravi que cette étape soit enfin franchie et que le plus dur soit derrière, loin derrière. Putain de merde, ça fait du bien !!! L’impression d’avoir passé un col hors catégorie sur un vélo à la con en vitesse lente et maintenant, à moi la descente et la recherche de vitesse pour la suite.

En tentant de prendre un minimum de recul, je retiens un truc de tout cela*.

* : Attention, on arrive au rayon psychologie de comptoir.

La succession de nouvelles, bonnes ou mauvaises entraine forcément des ascenseurs émotionnels à la pelle depuis 9 mois maintenant. Cela peut paraitre curieux mais j’ai ressenti des joies intenses que je n’aurais jamais eu sans le crabe et l’en remercie presque. Après autopsie, ses restes finiront probablement dans une poubelle avant d’être carbonisés définitivement. Merde, je suis en plein syndrome de Stockholm !

Prenons un autre exemple pratique :

Je reviens rapidement sur les drains posés après l’opération pendant 5 jours. Tu ne peux pas prendre ta douche ou aller pisser tranquille sans risquer la déchirure ou pire encore. Tu traines des bidons pleins de liquide dégueu partout avec toi… Bref, imagine simplement que l’on te place des chaines avec des boulets aux pieds pendant la même durée et imagine maintenant le sentiment de libération, au soir du cinquième jour, quand une infirmière vient t’enlever le dernier.

Tu peux enfin sortir pour accompagner ta fille à l’école et accessoirement aller draguer (vainement) les mamans de l’école autour d’un café en racontant/mythonant à quel point tu es courageux et bla et bla et bla.

Voilà une action « banale » dans la vie de tous les jours qui devient un évènement intensément joyeux (sauf au moment d’enfiler ton manteau ou de monter des escaliers mais on s’en tape un peu…).

Ma fille (que je n’embrasse plus pour cause de Corana) a déjà vu les cicatrices et ne s’est même pas moquée. D’aucun dirons que je ne lui épargne décidément rien, pauvre enfant… Je crois qu’elle était plus excitée que moi à l’idée de voir le résultat.

Je laisserai ma meuf s’exprimer elle même sur ce blog dans un prochain article en carte blanche. (Elle m’a promis de le faire et me doit bien cela…).

À la relecture de cet article, je dois avouer que je me trouve dans une situation un peu délicate. Au cours du périple, j’ai pu rencontrer beaucoup de nanas atteintes du même mal et donc, de la même « punition ». Et justement, le châtiment n’est pas du tout le même pour un mec. J’ai du coup un peu honte à me pavaner comme un paon qui fait la roue en disant à quel point tout ceci est extraordinaire etc…

La calvitie n’a rien de choquant chez un homme… je dirais même qu’elle m’a plutôt aidé à attirer l’attention. L’ablation des deux seins ne change strictement rien à mon look une fois mon « Marcel » enfilé.

Par souci d’honnêteté et de franchise, je ne compte évidemment pas supprimer les paragraphes précédents mais je reconnais que pour un homme, il est bien plus facile de tolérer les effets de chimio et de la mastectomie. La pression psychologique, sociale et culturelle n’est pas du tout la même et je ne voudrais pas minimiser la chose ou paraître arrogant*.

* : Attention, quand je dis cela, ne va pas croire non plus que je souhaite prendre la défense des femmes. D’une part, je n’ai aucune légitimité pour le faire et d’autre part, elles n’ont attendu personne pour prendre le dessus sur cette merde de crustacé ! Je dis cela juste pour faire genre « je suis concerné »… #féministequandçamarrange.

Je crois que j’en ai terminé pour aujourd’hui.

PS : J’espère que je vais en chier pendant la radiothérapie sinon, on va vite s’emmerder ici.

Fin du monde

Chirurgie – J-2 – L’armée des 12 singes

  • 3 mars 20203 mars 2020
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 8/10 – Météo: Hiver tardif – Poids: 88.0 – Inspiration : Faire le plein de boîtes de conserve avant la fin du monde

Un peu plus de trois semaines sont passées depuis la dernière chimio et elle me semble déjà loin… très loin derrière. J’ai presque l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cela pour de vrai… Comme un réveil après mauvais rêve duquel on sort un peu patraque mais plutôt content que cela ne soit pas réel.

D’après Google, il y a plusieurs études assez sérieuses sur le principe d’oubli volontaire du cerveau. En effet, ce dernier possède la faculté incroyable d’oublier les souvenirs pénibles ou douloureux. Un mécanisme « naturel », considéré comme un trait positif voir vital dans l’évolution humaine.

Une explication tirée d’un article : « Si les chasseurs de l’âge de pierre ayant échappé aux griffes d’un lion en chassant une antilope n’avaient pas pu oublier la frayeur, ils auraient cessé de chasser et seraient morts de faim. »

La nature est sacrément bien faite !

Petit aparté : Evidemment, tous les mauvais souvenirs ne sont pas oubliés… Pas sûr que l’on puisse oublier certaines choses même si cela arrangerait bien les affaires de Tariq Ramadan ou d’Harvey Weinstein par exemple, pour ne citer qu’eux…

Mais changeons plutôt de sujet pour un autre thème à la mode sur BFM-TV : le Covid-19 (Corona Virus pour les newbies). C’est quand même plus sympa qu’une agression sexuelle et bien plus raccord avec l’essence de ce blog.

J’avoue que le Corona ne m’intéresse que très moyennement. Pour l’instant, il faut reconnaître qu’il occupe plus les médias que les morgues… et ceux qui me connaissent un minimum comprendrons ma légère frustration. Une efficacité indéniable à la contamination mais un rendement ridicule pour le passage en caisse (en sapin de préférence).

J’exagère le trait en disant que cela ne m’intéresse pas… Covid-19 est d’une efficacité redoutable pour foutre un bordel monstre ! Tout cela me rappelle étrangement L’armée des 12 singes…

M. Mélanchon et ses potes devraient peut-être prendre des notes au lieu de nous faire chier avec le régime des retraites ! Voilà un vrai moyen d’action efficace contre la mondialisation. Juste une petite portion de code génétique avalé par un chinois et hop, I am Legend en moins d’un mois, rues désertées et consommation en berne !

Finalement, il a du Panache ce Corona Virus ! Oups, je m’égare un peu là !

Hier, j’ai dû abandonner mon vélo au profit d’un Uber car il pleuvait des cordes (comme tous les jours ici depuis que Paris est la capitale de la France). Jusqu’ici, tout allait bien : chauffeur limite sympa, ambiance feutrée, radio en tâche de fond qui parlait du Corona truc.

À peine le temps de refuser l’un de ces bonbons dont seuls les Uber ont le secret que je me mets à tousser légèrement. Je surprends un regard angoissé du chauffeur qui me toise dans le rétroviseur. Je tousse à nouveau et là, le regard devient noir, chargé de peur et d’animosité.

  • Ne vous inquiétez pas, dis-je avec bienveillance, je suis atteint d’un cancer et je tousse depuis 6 mois à cause de la chimiothérapie, aucun rapport avec le Corona Virus !
  • Ah… D’accord Monsieur, répond-il avec un soulagement non dissimulé dans le ton de sa voix.

Je crois même déceler un léger sourire de satisfaction dans son regard. J’avoue qu’a sa place j’aurais eu exactement la même réaction. Cependant, dans mon esprit, l’étalage de son dédain absolu pour mon état de santé entraine immédiatement la perte d’une étoile dans son évaluation d’après course.

Ma voix intérieure me traite alors de minable pour cet acte d’une couardise abjecte. À contre-coeur donc, je lui ai finalement attribué ses 5 étoiles, n’ayant objectivement rien à lui reprocher.

Bref, demain après midi, je rentre à l’hôpital ! L’étape cruciale et tant attendue arrive ! Tout à coup, ce temps que je trouvais si long il y a peu s’accélère drastiquement et le bloc opératoire se rapproche à grands pas.

  • Mes tétons : Quoi ??? C’est dans deux jours l’opération ? Comment ça ? Déjà ? Mais c’est pas possible ! Plus que deux jours à tenir ? On a le droit à une dernière clope ?
  • Voix intérieure : Non, interdiction de fumer, c’est l’anesthésiste qui l’a dit !
  • Moi : Rho, mais bouclez la vous deux ! Déjà, des tétons qui parlent ça n’existe pas et en plus, vous allez flinguer le tournage en cours…

Ah oui, je ne t’ai pas dit. Pour ne pas faire les choses à moitié et continuer à flatter mon égo déjà bien boursouflé par toute cette aventure, une équipe de tournage de France 5 va venir filmer l’intervention. Il s’agit du Mag de la Santé sur France 5*.

* : Merci Caro de les avoir contacté 😉

D’ailleurs, en ce moment même, j’ai un caméraman juste derrière mon épaule qui est en train de filmer ce que j’écris… C’est assez perturbant ! Ecrire de conneries tout seul derrière un bureau, c’est facile mais avec une équipe de tournage juste derrière c’est tout de suite moins évident.

Aujourd’hui, ils font un mini reportage à la maison pour présenter le blog et ma petite personne. Ce soir, avec des amis et ma chère et tendre nous parlerons de comment l’entourage a réagit à la nouvelle. Théoriquement, j’ai prévu suffisamment d’alcool pour qu’ils puissent au moins faire semblant d’être concernés devant les caméras…

– Mais pourquoi ai-je besoin d’en rajouter au point de vouloir passer à la TV ?

Etant dans une phase exhibitionniste et narcissique depuis le départ, je me dis : autant aller jusqu’au bout. Je crois surtout que cela rendra l’expérience attrayante et excitante lors du passage au bloc. Une façon de survoler l’expérience plutôt que de laisser mes tétons se morfondre lamentablement sur leur fin imminente. Je trouve cela plutôt ludique d’aller au bloc dans ces conditions. Chacun se fera son jugement.

– Suis-je devenu une pute à click ?

Oui, aucun doute ! Je crois d’ailleurs que je l’étais déjà bien avant le cancer ! C’est juste qu’avant la maladie, bah… ça marchait pas…

– Est-ce que je veux devenir une sorte porte drapeau pour les hommes pincés par les crustacés ?

Non, je ne crois pas ! Je n’ai pas plus de compassion pour le genre humain que j’en avais il y a encore 6 mois !

A ce moment précis, j’hésite à écrire en avance deux articles. L’un si l’opération échoue* et l’autre si elle est réussie. L’idée d’écrire un article poignant et déchirant de tristesse en insultant le corps médical peut sembler attrayante… Tout comme celle d’en écrire un dithyrambique à l’encontre de ma chirurgienne et de toute son équipe.

Écrire quelque chose en avance perdrait en sincérité et ne serait pas honnête donc je vais éviter. Je vais donc remballer ma haine virtuelle et mon admiration pour les prochains jours et déballer tout cela le moment venu.

* : Note pour ma mère (ça faisait longtemps) : Quand je dis : « Si l’opération échoue », je veux dire : si la cicatrice est ratée… Arrête de dramatiser !

Juste un mot sur l’opération elle même : Oui je flippe du bistouri, je mentirais en disant le contraire. Maintenant, je n’ai pas d’appréhension particulière non plus. Je flippe surtout de l’après et de la trace indélébile qui restera mais nous auront l’occasion d’en reparler (ou pas).

Je termine ici car il faut absolument que j’aille préparer l’apéro et en plus, je n’ai plus rien à dire.

PS : Si je n’écris pas de nouvel article d’ici 3 semaines, c’est que ma mère avait raison de dramatiser 😀 /

Sinon, bah… à la prochaine

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #8 – J+12 – La dernière séance

  • 18 février 202018 février 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 6/10 (Ascendant) – Météo: 25° mais rien à voir avec le réchauffement climatique – Poids: 87.1 – Inspiration : Eddy Mitchell

La lumière revient déjà
Et le film est terminé

…

Avant d’attaquer cet article inspiré par le grand Eddy Mitchell (même si 1m82, ce n’est pas si grand que cela non plus…)

Je viens ici partager une interview en podcast réalisée par Sara il y a quelques jours. Son blog s’appelle Le pouvoir des mots et elle vient (enfin) de poster l’article ici : De l’ombre à la lumière

Voilà maintenant 12 jours que la dernière séance est passée. Une foule innombrable de petites victoires, comme la dernière prise de sang, la dernière goutte de la dernière perfusion, la dernière salve d’effets secondaires, etc. Denier exemple en date, hier matin, avec la dernière consultation avec mon brillant et extraordinaire* Chimiothérapeute.

* : Je dis « brillant et extraordinaire » car je viens de lui donner l’url de ce site. Comme déjà évoqué plus avant, la flagornerie trouve toujours son utilité.

Un rendez-vous très important psychologiquement. Une dernière visite pour en finir et clôturer définitivement (!!!) le chapitre Chimiothérapie. Nous avions tous les deux le sourire au moment de nous dire « À Dieu » et non « Au revoir ». Etrange sensation que d’être heureux à ce point de voir quelqu’un pour la dernière fois, surtout quand on apprécie cette personne.

Voilà un petit moment que je n’étais pas venu pleurnicher ici sur mon petit sort. Je dois avouer que cette Chimio #8 fut relativement rude et je n’ai pas trouvé de force ou de motivation suffisante pour écrire le moindre mot ici les jours précédents.

Tout à fait objectivement, je pense que c’était, et de loin, la pire semaine post-chimio depuis le début de l’aventure, aussi bien physiquement que moralement. Je serais d’ailleurs assez curieux d’avoir l’avis d’autres post-chimieuses/chimieux là dessus. Alors, n’hésitez pas à me contacter…

Que tu te poses la question ou pas, je vais tenter d’expliquer pourquoi elle était plus difficile que les autres.

Tout d’abord, il y a l’effet cumulatif des précédentes sessions. Chaque cure laissant un petit reste pour la suivante et ainsi de suite. Je te ferai grâce de la liste des effets et autres douleurs déjà évoqués plusieurs fois dans les articles précédents.

Cette fois, je suis presque resté au lit 2 ou 3 jours d’affilée avec ce putain de corps de vieux de merde. Même être simplement assis dans le canapé était parfois pénible avec le mal-être musculaire et les douleurs articulaires !

Une pensée chaleureuse pour tous ces nonagénaires qui souffrent en silence dans leurs corps fatigués. Tiens, puisque j’y suis, une pensée sincère pour ce cher Michel Drucker. Lui aussi outrepasse, avec le sourire, rhumatismes et autres douleurs articulaires pour venir nous distraire dans son éternelle (et interminable) émission dominicale. Sacré Michel ! #laisselaplacemichel !

La deuxième raison est plus d’ordre psychique ou mental car elle a joué sur le moral. Et c’est cela qui m’a le plus déglingué je crois.

Je me revois une semaine avant la cure à fanfaronner devant tout le monde, prétendant que la dernière serait du gâteau et que la victoire me tendait les bras. J’ai crié victoire un peu vite, peut-être un peu comme Benjamin Griveaux quelques minutes avant de voir certaines parties de son corps exposées sur les plateaux télé ou dans les diners mondains.

En minimisant inconsciemment les effets à venir, je me suis mangé un bus en pleine face. Une belle vague de déprime a déferlé sur une grosse plage de ras le bol général. J’avais l’impression que ça n’en finissait pas… Une première depuis le début de l’expérience. S’ajoutait à cela un hiver qui n’en fini pas et un isolement pesant à force de glander à la maison. La phase de descente de Cortancyl fut rude. Heureusement que c’était la dernière séance*.

* : Note pour toi qui saisis déjà les premiers mots d’un email compassionnel : Saches que tout est rentré dans l’ordre assez rapidement. Le beau temps est revenu (Je suis très météo dépendant…), les effets sont partis et j’aperçois le sommet de la colline maintenant ! Garde donc un peu d’empathie verbiale pour après l’opération, j’en aurais surement besoin.

La déprime n’aura duré réellement qu’un ou deux jours (allez, on arrondit à trois !). J’en rajoute un peu pour faire pleurer dans les chaumières mais c’est finalement vite passé. Je suis en bien meilleure forme que pendant les six derniers mois. Même si j’ai toujours une gueule atroce sur les photos le mois de Mars arrive et avec lui le printemps, les barbecues, le teint hâlé, les bières en terrasse, et les cheveux !!!

Si dans la chanson d’Eddy sur la dernière séance explique que le rideau sur l’écran est tombé, il me reste quelques étapes avant que le film soit terminé.

Comme je tente, autant que faire ce peut, d’être honnête ici. Je dois avouer que je flippe à mort de l’opération et la double mastectomie. Non pas de l’opération ou de la douleur en découlant mais plutôt de cette trace qu’elle laissera. Comment gérer l’oubli quand on a une marque indélébile* sur le corps.

* : Merde, Spotify vient de me balancer un morceau de Godspeed You! Black Emperor au moment où je parle de ça…, le ton va virer au dramatique… Pour les aventuriers audiophiles, il s’agit de Sleep que je compte bien écouter jusqu’au bout quand même !

Là aussi, inutile de sortir ton texto d’encouragement… Je préfère flipper maintenant et m’apercevoir que ce n’est pas si dramatique que cela après. L’apitoiement est comme un petit coussin confortable alors j’en profite encore un peu. (Jusqu’au 5 Mars, date prévue de l’opé).

Entre-temps, je suis passé à How Deep Is Your Love des Bee Gees… Spotify a parfois, lui aussi, ses petites sautes d’humeur. Va comprendre… Ma meuf utilise mon compte Spotify d’où des suggestions parfois hasardeuses (gênantes)… ou alors, j’ai une double vie que je ne connais pas…

Bon, il est bientôt 14h et j’ai une dalle de ouf alors je vais pas tarder à me préparer à manger. J’ai augmenté le volume de la Hi-Fi qui était déjà à la limite du supportable pour les voisins… Ces cons devraient me remercier de leur mettre Hurricane de Bob Dylan pendant l’heure du dèj !

Merci à Spotify de répondre toujours présent dans les moments difficiles ou de m’accompagner pendant la cuisson des pâtes !

PS : Je sais pas toi mais j’ai une réelle passion pour les GIFs. En particulier ceux de Crabe maintenant! Celui trouvé pour illustrer cet article avec le Cmdt Cousteau est assez dingue !

I Love You Jacques-Yves !

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #8 – J-3 – Deux pour le prix…

  • 3 février 20205 février 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 7/10 (Toujours en phase ascendante) – Météo: Janvier à Paris – Poids: 87.5 – Inspiration : 50% de réduc sur le deuxième article

Ce matin, j’ai eu l’immense plaisir de relever mes manches, non pour bosser mais pour faire la dernière prise de sang pré-chimio ! Autant dire que je n’ai jamais autant apprécié la désormais banale ponction d’hémoglobine du lundi matin. Même l’ineffable mine patibulaire de l’infirmière et sa farouche envie de paraitre désagréable m’ont fait sourire ce matin.

La situation était assez drôle… Cette nana me colle une aiguille régulièrement sous la peau depuis 6 mois et notre seule complicité se résume à « Serrez le poignet » et « C’est bon, vous pouvez desserrer le poignet maintenant ». Elle glisse parfois un « Bonne journée », mais uniquement les jours de fête.

Je me suis risqué à lui dire que j’étais content ce matin car c’était la dernière prise de sang d’avant chimio. Elle a alors sorti son plus beau sourire (intérieur) et m’a répondu : « Ah…, c’est bien ! » que beaucoup d’esprits mal placés auraient pu traduire par : « Ah… Mais… J’en ai absolument rien à foutre moi ! ».

Je me suis donc naturellement retenu de la serrer dans mes bras ou de lui dire qu’elle allait me manquer. Après tout, elle était peut-être tellement triste à l’idée que l’on ne se reverrait plus jamais que je ne souhaitais pas ajouter à la dramaturgie…

Toujours est-il que ça y est ! J’ai passé la dernière prise de sang ! Tu ne me croiras jamais mais je suis seul devant mon ordi à écrire cet article et je me serre moi même dans mes bras* pour me féliciter de la nouvelle !

* : Avant d’appeler les services psychiatriques, il s’agit juste d’une image… Je ne le fais pas vraiment… Bon, finalement, je viens d’essayer et c’est pas génial génial !

Maintenant : Que faire des ordonnances des prises de sang… ?

Dois-je les encadrer et les accrocher au mur des chiottes ou dois-je les balancer aux ordures (avec les pots de Mamie Nova périmés pour cause d’impossibilité d’ouverture… cf article précédent) ?

M’est idée qu’elles trouveront une utilité certaine en servant d’allume feu pour le prochain barbecue qui ne devrait plus trop tarder maintenant ! (Je parle des ordonnances, pas de cette pauvre Mamie Nova).

Au rayon bonnes nouvelles : j’ai eu les résultats de l’analyse génétique initiée en Septembre dernier ! Pour résumer, à 41 ans, un cancer du sein est assez rare, surtout chez l’homme. On a donc réalisé un test « Oncogénétique » pour tenter d’en déterminer l’origine…

Voici le verdict : Mon Cancer n’est pas d’origine génétique ! Enfin, pas tout à fait… enfin… Disons que ce n’est peut être pas d’origine génétique mais… heu… Ben… en fait… on est pas vraiment sûr !

Pour les abonnés à Science et Avenir : tous les gènes connus pour être pathogènes ou potentiellement pathogènes ne présentent aucune anomalie dans l’analyse de mon ADN… Woohoo, bonne nouvelle ! BRCA1, BRCA2, RAD51D et tutti quanti sont nickels, le cancer n’est pas d’origine génétique, fin de l’histoire !

Mais !!! Et oui, il y a toujours un « mais » avec ce putain de Crabe.

Pour ceux qui lisent les articles de Science et Avenir jusqu’au bout : L’analyse moléculaire du gène CHEK2 présente une mutation « rare »… « Identification d’un variant de signification incertaine (classe 3) Hétérozygote c.349A>G p.(Arg117Gly) de l’Exon 03 du gène CHEK2 (NM_001005735) dans l’ADN extrait des leucocytes de Monsieur Bidule*. (…) Cette mutation est mentionnée dans plusieurs études de patients atteints du Crabe des boobs** (…).

* : Bidule est un nom d’emprunt… je ne m’appelle pas comme ça dans la vraie vie !

**: Dans le rapport, il est noté « Cancer du sein » et pas « Crabe des boobs »… Décidément, les rapports médicaux sont d’un triste !

La suite du rapport stipule que cette « mutation » sur le gène CHEK2 n’est pas identifiée comme Pathogène « en l’état actuel des connaissances » mais elle pourrait l’être dans les années à venir… quand plus de patients et de cas similaires auront été identifiés, référencés et catalogués.

Alors que penser de tout cela ?

Eh bien, première chose : une fierté non dissimulée de faire avancer la science en allant remplir les bases de données statistiques qui serviront plus tard à d’autres que moi ! Ça, c’est pour faire comme si j’étais concerné par les autres…

Deuxième chose : à ne jamais vouloir faire les choses comme tout le monde, on finit par y trouver un certain plaisir et une forme de joie intérieure… va comprendre !

Troisième chose et non des moindres : cette nouvelle à grandement facilité le choix de faire un double Mastectomie par mesure de précaution !

Oui, oui, tu as bien lu, on enlèvera donc les deux nibards par mesure de sécurité pour tenter d’échapper, autant que faire ce peut, à une éventuelle récidive. Les deux pour le prix d’un, ce n’est pas très cher payé pour une certaine forme de sureté.

J’avais d’ailleurs fait ce choix fait bien avant d’avoir les résultats génétiques soit dit en passant. La peur de la carte « Allez directement en case Chimio, sans passer par la case départ » ne me plaisait qu’assez moyennement ! Je n’ai franchement pas envie d’écouter la Face B de la cassette. J’ai plutôt envie de balancer l’auto-radio le plus vite possible…

Si le plaisir d’écrire sur le sujet ne se dément pas, il n’en demeure pas moins que j’aimerais autant parler de la météo dans un futur proche comme lointain !

Reste une dernière question à régler et je te laisse tranquille.

Le fait que le Crabe ne soit pas d’origine génétique est évidemment une très bonne nouvelle. J’évite potentiellement les cancers associés (Poumons, Pancréas, et cancer des OS). Cependant, cela signifie aussi qu’il vient peut-être d’un autre facteur…

Je tente de dresser une liste exhaustive des cause potentielles du Cancer :

  • Peut-être que je ne regarde pas assez Netflix : Etant conspirationniste de formation, il est tout à fait possible que les chefs d’états aient décider de supprimer tous les gens qui ne regardent pas assez de séries Netflix (même si ce n’est pas prouvé en l’état actuel de nos connaissances).
  • Je mange trop de bouffe chinoise : Alors, Oui, c’est clairement pas bon…, mais les risques identifiés à ce jour sont plutôt axés Grippe porcine ou Pneumonie… Aucun lien direct à première vue…
  • J’ai mangé du poisson au mercure : Tiens, j’ai appris récemment qu’il était préférable d’éviter de manger du poisson pour sa forte teneur en Mercure… Aucune différence qu’il soit sauvage ou d’élevage… Certaines espèces comme le thon rouge ou l’espadon devraient être considérées comme impropres à la consommation… (Cf la fiche du thon rouge sur Wikipédia par exemple !)
  • J’ai mangé des fraises Tagada…
  • J’ai tenté d’écrire mon nom en pissant dans la neige une fois. Il ne faut écarter aucune hypothèse ! J’ai même pas réussi à faire la première lettre de mon prénom…
  • J’ai dit du mal Donald Trump une fois ou deux. Je pense que lui aussi essaie d’écrire son nom dans la neige depuis des années ! (A moins que ce soit sur Twitter)
  • En vrai ! Tout ça c’est la faute À Macron : Macron ! Démission ! Mon cancer c’est tes oignons !*

* : Amis CGTistes, Front nationalistes, Gilets Jaunistes ou lanceurs de pavé-istes : La rime en « ON » pour mon slogan est assez pitoyable ! Si vous en avez d’autres en rayon, je prends.

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #7 – J+7 – Manucure pour Mamie Nova

  • 23 janvier 202023 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 7/10 – Physique : 5/10 (En phase ascendante) – Météo: Aucune idée – Poids: 86.3 – Inspiration : Benjamin Button

Nous voilà une semaine tout juste après la dernière cure de jouvence et je peux affirmer sans détour que celle-ci fut diablement douloureuse. Probablement l’une des pires à ce jour. Si les effets secondaires s’en vont progressivement, ils m’ont bien salopé le Weekend et le début de semaine.

Maintenant, tout va bien, retour de la phase ascendante ! Aujourd’hui est bien mieux qu’hier et beaucoup moins bien que demain !

Je regrette juste une chose, c’est de n’avoir comme point commun avec Brad Pitt que le corps de vieux du début de l’histoire de Benjamin Button ! Avouez que c’est un peu dommage.

Une question qui, je l’espère, vous taraude l’esprit à cet instant : Mais comment ce fait-il que ce soit la pire des séances ? Il devrait être habitué à force ! (Ce con !)

Eh bien, à cela, plusieurs raisons.

Déjà, je suppose qu’il y a eu une sorte de relâchement de « volonté » pour commencer. Non pas la volonté d’aller au bout ou d’en découdre. Comme déjà évoqué ici, ce n’est pas moi qui décide d’aller au bout ou pas… (Et je ne suis pas couturière). C’est plutôt cette idée d’une chimio presque terminée et quelque part, l’impression trompeuse d’en avoir déjà fini avant même d’attendre le générique de fin.

Un petit retour de flamme donc qui est allé taper direct sur le moral pour mieux tabasser le physique les jours suivants.

L’autre raison concerne la douleur physique. Là aussi, je crois en avoir déjà parlé mais tout le monde m’avait dit : « T’inquiètes pas gamin, le Taxotère c’est de la rigolade à côté du produit rouge ». Eh bien, permettez moi d’émettre une légère objection. Les effets secondaires diffèrent d’une personne à l’autre évidemment et, sans regretter les nausées, j’ai vraiment du mal à supporter les douleurs musculaires, articulaires et ongulaires !

A propos d’ongles, il est temps d’expliquer un minimum le titre de cet article. Si la manucure peut sembler logique avec les douleurs au bout des doigts en ce moment, que vient foutre cette pauvre Mamie Nova, image de sucre et de douceur, dans un article de complainte sur le vilain Taxotère.

Voix intérieure : Si on faisait une injection de chimio à cette bonne vieille Mamie Nova, tu crois qu’elle garderait ce sourire exaspérant affiché sans vergogne depuis 50 ans sur ses pots de yaourt ?

Voilà où je voulais en venir ! Les pots de yaourt ! Mais d’abord, un petit retour en arrière.

Nous sommes Samedi après-midi, deux jours après l’injection. Me voilà déambulant fièrement dans les allées du Monoprix. J’arrive au rayon desserts, à la recherche de cette perle rare de l’industrie agro-alimentaire, j’ai nommé le « Mamie nova gourmand yaourt framboise 2x150g ». Je crois que tout est dit tant la chimie fait aujourd’hui des merveilles.

Lorsque l’objet du délit est trouvé, direction la caisse à vitesse de pointe, je dois frôler les 2 km/h à ce moment là. Petit moment de réjouissance au moment de soutenir le regard pénétrant/concupiscent de ma caissière préférée. Elle, qui me connait si bien, a probablement noté la repousse de mes cheveux. J’attends avec une impatience torride l’un de ses commentaires où humour, finesse et délicatesse sont souvent intimement liés. La tension est à son comble lorsque vient mon tour…

– Bonjour ! Il vous reste 1 euro 40 sur votre carte monoprix. Vous souhaitez les utiliser ?

Au ton de sa voix, j’ai la nette impression que nous progressons en amitié et autant dire que je ne suis pas déçu. Je suis donc de retour chez moi le coeur léger pour déguster l’un de ces fameux Mamie nova gourmand yaourt framboise 2x150g.

Voix intérieure : Pourquoi tu fais chier tout le monde avec cette histoire de Yaourt ?
Moi : – Patience, j’y viens !

Pour les non-initiés, ce fabuleux yaourt possède un emballage en carton (théoriquement recyclable) et un opercule (couvercle…) en aluminium (un peu moins recyclable). Mais concentrons nous sur ce couvercle en alu car tout le problème est là !

Je commence à vouloir ouvrir le met divin en tirant sur la languette du dit couvercle et là, impossible ! La douleur conjuguée des mains, doigts et ongles fait que je n’arrive pas à tirer suffisamment fort dessus pour l’enlever. Niveau de frustration 1

N’écoutant que mon courage, je me dis que je vais essayer avec l’autre main… Idem ! Niveau de frustration 2

Mon cerveau reptilien se met alors en mode survie et propose d’ouvrir ce yaourt coûte que coûte ! Une idée lumineuse me vient tout à coup : « Essaie de transpercer l’opercule avec la cuillère ! ». Là aussi, un échec cuisant ! Impossible d’appuyer suffisamment sur la cuillère tellement j’ai mal… Putain de **** ! Frustration max !

A ce moment du récit, vous vous dites probablement : « Rho, il a l’air bien con à ne même pas réussir à ouvrir un simple pot de yaourt »… Eh bien, je partage largement votre avis !

Comme je déteste les fins tristes, sachez tout de même que j’ai fini par réussir à défoncer le couvercle mais j’ai dû y aller au couteau… une véritable boucherie ! Il y avait des faux morceaux de framboise partout !

Si tout ceci est un peu exagéré (à peine), l’épisode est maintenant derrière moi et ne sera de retour que dans 2 semaines. Pas vraiment de quoi chipoter pour un yaourt 😉

La prochaine fois, je fais un article sur le Café Grand Mère sous Taxol 😉

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #7 – J+1 – Façon Christophe Lambert

  • 17 janvier 202017 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 10/10 – Physique : 6.5/10 (en phase descendante) – Météo: Chiante comme la pluie – Poids: 87.0 – Inspiration : Un vieux film des années 80 (où des mecs habillés en peau de bête ou de cuir se coupaient la tête joyeusement, prétextant fièrement qu’il ne devait en rester qu’un…)

Et bien voilà ! Il n’en reste plus qu’une. Chimio #7 passée !

Je ne sais pas vous, mais perso, ça me plait bien cette d’idée qu’il n’en reste qu’uuuuuuune bordel ! Une Highlandeuse quoi !

Pour les fans de Christophe Lambert égarés sur ce site lors d’une recherche de nouveauté, (hasardeuse ou honteuse – Merci Google) :

Aucune révélation sur la vie privée du clan MacLeod ne sera faite ici ! Soyons clairs. De même, aucune Highlandeuse sexy et pourquoi pas de cuir vétue ne hante mes pensées du jour.

D’autant que le film n’est pas terminé, j’arrive seulement au bout du premier tome. Déjà deux points communs clairement avec le premier du Seigneur des Anneaux : C’est long et c’est chiant, faut être honnête.

Un petit mot sur le moral. Une note constante à 10/10 n’est pas du tout crédible on est d’accord. Il faut trouver un moyen d’avoir un score plus réaliste sans risquer un appel urgent de ma mère… (vous voyez je suppose…).

Je le maintiens tout de même car il a une réalité sincère même si quelque peu exagéré.

Je vous ai déjà dit que je venais du sud ? La vie sans exagération, c’est comme le PSG sans Neymar, ou « Certains l’aiment chaud » sans « Sugar » Marilyn Monroe*… , Aucun sens !!!

* : Je voulais aussi mettre « le monde sans la famille Kardashian » mais il y a une limite à l’exagération.

Que dire de plus ? Nous sommes à J+1 et pour l’instant tout va bien. Le corps du vieux devrait arriver dans les prochains jours (la dernière fois c’était à partir de J+3 et ça a duré 4 jours) . J’ai déjà la cane, les anti-inflammatoires et les bonbons au Cannabis*. Quelques cafés du matin et ce sera du passé comme les autres.

* : Réflexion interne : Tiens y’a deux « n » à cannabis…

Pour terminer, Viens quand tu veux mon vieux*. Je jubile déjà d’en finir avec toi aussi pour qu’il n’en reste qu’un*.

* : Vous aussi ça vous emmerde les « * » dans toutes les phrases… ? Je promets d’y réfléchir pour le prochain article.

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