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Journal Chimiothérapeutique

Radiothérapie – L’heure du bilan

  • 15 mai 202016 mai 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 8/10 – Météo: Estivale (enfin)– Poids: 87.0 – Inspiration : Lou Reed – Perfect Day

Hey hey, me revoilà déjà !

Je n’aurais finalement que très peu écrit sur cette dernière phase, dite de radiothérapie. Et, peut-être à ton grand désespoir, c’est déjà le dernier article sur le sujet car ce matin a eu lieu la dernière séance. Ohhhhh (Mine triste).

Une dernière séance qui met une fin « définitive » à tous les traitements lourds ! Ahhhhh (Mine joyeuse !)

Pour la petite expérience que je peux en tirer, je dirais que c’est l’étape la plus « facile » du traitement. Une séance de 10 minutes d’UV tous les matins pendant 5 à 6 semaines juste avant l’été, de quoi peaufiner un bronzage déjà bien avancé.

Le problème c’est que le coup de soleil est localisé côté gauche en lieu et place de l’ex-tumeur. J’ai demandé au radiothérapeute de faire l’autre côté, histoire d’équilibrer le bronzage, il me l’a déconseillé poliment*… Les médecins n’ont décidément aucun sens de l’esthétisme.

* : Pour info, j’ai réellement demandé…

Question organisation, c’est relativement simple, tu viens au rendez-vous à l’heure, tu te fous à poil devant les infirmières (de loin la partie la plus agréable*), tu t’allonges sur un banc des plus inconfortable et un gros four a micro-ondes tourne autour de toi pour te balancer ta petite dose de rayons quotidienne. 10 minutes après c’est fini. Un petit lavage des mains au gel hyrdro-alcoolique et hop, retour maison.

* : Pour être tout à fait honnête, se mettre à poil devant des inconnues tous les matins n’est pas forcément chose facile, surtout après l’opération. Pour le coup, cependant, cela m’a permis de balayer le peu de pudeur qu’il me restait et d’accélérer la phase d’acceptation des cicatrices. Il faut savoir repérer les bonnes choses dans tout ce bazar.

Lors de la première séance, la salle de radio est relativement flippante. Une porte d’entrée blindée qui doit bien faire 30 à 40 cm d’épaisseur… On a coutume de dire que la taille ne compte pas mais difficile de s’empêcher de penser qu’on va prendre cher…

La métaphore graveleuse s’arrête au moment de prendre place sur une sorte de lit de camp en fibre de carbone. On te demande gentiment de lever les bras et de mettre les coudes au dessus de la tête. Tu fais genre tout va bien alors que les cicatrices tirent encore un peu mais c’est pas franchement le moment de se plaindre.

Deux trois réglages pour aligner le pointage laser sur une marque tatouée au préalable sur le torse et c’est parti pour un épisode de Star Wars ! L’étoile noire s’aligne avec précision sur la cible et bim, on déclenche le shoot ! Si les tirs laser sont bien réels, il manque le pfiou pfiou caractéristique du film sans qui Han Solo ne serait pas plus célèbre aujourd’hui que Francis Lalanne ! Pauvre Francis.

Avis aux centres de radiothérapie… Mettez un peu d’ambiance quoi ! Je sais pas… De la brume au sol, un aide soignant grimé en Darth Vador, un peu de sound design et GO ! Vu le prix du micro-onde, vous pouvez bien lâcher 30 balles sur Amazon pour un déguisement correct non ?

Pourquoi je parle de Star Wars déjà ? Ah oui, les rayons… Tiens, voici une photo du four en question !

Ils appellent ça un accélérateur linéaire mais tout le monde sait que c’est un vulgaire micro-onde

Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde mais j’ai eu la chance de n’avoir aucun effet secondaire. Allez, peut-être la sensation d’un léger coup de soleil à peine douloureux. Pas de fatigue particulière physique, morale ou autre.

La seule contrainte fut de se rendre tous les jours à l’hôpital à heure précise en plein confinement. La petite sortie détente du jour en gros.

Ah si, un autre point négatif tout de même. La petite phase dans la salle d’attente tous les matins à constater que j’avais en moyenne 20 à 30 ans de moins que mes potes de chambrée.

  • Voix intérieure : Mais qu’est-ce que je peux bien foutre ici ?
  • Moi : CHUT, tu viens de parler à voix haute… c’est malin !
  • Voix intérieure : Oups, désolé
  • Moi : Monde de merde !
  • Voix intérieure : Monde de merde !

Oui mais voilà, aujourd’hui, c’est fini !

Attend, je répète : Oui, c’est bien fini !

Attend, une nouvelle fois pour voir : C’EST FINI !

Rhooooo, le plaisir de pouvoir dire ça… C’est fou la joie que procure la sortie du tunnel.

Voici venu le temps (des rires et des chants) du bilan !

* : Oui, j’ai déjà fait cette blague dans un article précédent mais le recyclage c’est bon pour la planète paraît-il.

J’avoue avoir mis « l’heure du bilan » comme titre de cet article sans avoir une idée de ce que je dois écrire dans le prochain paragraphe.

Bon, déjà, inutile de refaire ici le laïus de tout ce que le crabe a pu apporter. Positif comme négatif, les articles précédents en parlent suffisamment et ça peut devenir lourd d’insister.

La première idée qui me vient en tête est l’incroyable complexité…

Euh… Non ! Pardon… ! L’incroyable lourdeur du traitement pour une petite boule de cellules qui ont décidé de foutre la merde*.

* : Après relecture, je me suis permis de corriger la fin de cette dernière phrase. J’avais mis : « … ont décidé de te mener la vie dure ». D’une part, l’expression était bien faiblarde façon bisounours et d’autre part, foutre la merde est bien plus proche de la réalité, qu’elle soit médicale ou psychologique.

  • 6 mois de Chimio où ton corps et ton esprit partent en vrille
  • une double opération à l’empreinte indélébile
  • 25 séances d’atomisation
  • Des examens dans tous les sens… échographies, scanners, IRM, tests cardio, consultations, rééducation, les drains et tout le …
  • Plus d’une trentaine de prises de sang
  • Un carrière professionnelle flinguée (Bon, ok, elle l’était déjà un peu avant)
  • 28 articles dans un blog écrits par un type qui n’a jamais aligné plus de 10 mots dans un mail.
  • Une Quiche Lorraine au four qui est en train de cramer ! ??? ! Oups, je reviens* !

* : Ouf, C’est bon, elle est sauvée 😉

Tout cela pour traiter une boule à peine plus grosse qu’un m&m’s ?
Sérieux ? Et je n’aurais pas le droit de dire : « Foutre la merde ! » ?

Et pourtant, quel plaisir d’avoir vécu tout ça ! (Je dis ça maintenant bien sûr…)

  • 9 mois contraint et forcé a voir le temps passer
  • Frôler la mort d’assez loin pour ne pas en avoir peur et d’assez prêt pour profiter de la lumière du jour (merde, je vais finir catho…)
  • profiter d’un temps non mesurable avec ma fille, je t’embrasse au passage
  • avoir changé de bien des façons ma vision des choses
  • avoir découvert des traits de personnalité que je ne soupçonnais pas
  • avoir gagné une confiance absolue en moi
  • une vraie et pleine sensation de liberté aujourd’hui

Une vraie libération du Moi profond.

J’arrête avec ce mélodrame à la con mais je crois bien que tout cela n’a pas de prix.

Tiens ! En parlant de prix d’ailleurs, je n’ai aucune idée du coût global d’un traitement comme celui-ci et préfère ne pas le savoir. Je suppose seulement qu’il doit être colossal ! En plus des examens et outils utilisés, il y a surtout les moyens humains engagés.

Tout simplement flippant pour une seule bille de m&m’s… Ça fait cher la cacahuète, n’est-ce pas ?

Un petit merci à la France et aux services publiques ne sera probablement pas de trop pour avoir financé ma survie dans de bonnes conditions.

Voilà pour un premier bilan de cette Expérience peu ordinaire.

Le futur reste assez flou et c’est exactement ce qui le rend excitant ! Alors monte le son et écoute ce bon vieux Lou Reed (Perfect Day par exemple !)

Le seul futur envisageable pour l’instant est cette Quiche Lorraine !

A très bientôt, on parlera peut-être de l’hormonothérapie ou de l’importance des fantasmes en période de dé-confinement !

Fin du monde

Radiothérapie #21/25 – Déconfinement

  • 13 mai 202013 mai 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 8/10 (En reconstruction) – Météo: hasardeuse – Poids: 87.2 – Inspiration : David Bowie – Blackstar

Point info du jour : Je t’avais parlé du Magazine de la Santé de France 5 qui est venu faire un reportage sur ma petite personne, l’opération etc. Eh bien ça y est ! J’ai la date de diffusion !

Il s’agit de deux reportages et ils seront diffusé le Vendredi 29 Mai sur France 5 aux alentours de 13h40!

Ames sensibles d’abstenir quand même. Pour rappel, ils sont aussi venus dans le bloc opératoire donc il risque d’y avoir de la barbac. Aucune envie de choquer vos enfants 😉

Petit bonjour au passage à Anaïs Plateau qui s’est occupé de tout et à Caro qui a rendu cela possible.

Nous sommes le 12 Mai et le dernier article date du 12 Mars. À croire qu’il y a eu une sorte de black out. Devant l’insistance d’innombrables fans (ma

mère en l’occurence), me voici planté devant une nouvelle page blanche à tenter d’écrire 3 lignes.

Depuis le début de l’aventure, il m’arrive souvent de prendre des notes pour plus tard. Cela va de la réaction de la concièrge à ma tronche du jour, la mine dégoutée d’une caissière au moment de dire bonjour, une idée, une pensée, bref… Tout cela dans l’optique d’en faire un paragraphe, un article ou rien.

Ce matin, je me dis tiens, allons voir si je n’ai pas quelque chose à grignoter dans mon recueil de blagues et surprise : Bah… Rien… Que Dalle !

Deux mois que rien ne vient. Aucune envie d’écrire voir même d’ouvrir mon laptop, aucune envie d’épanchement sur l’épaule virtuelle de l’exhibition de mon mal être…

Je t’entends déjà jubiler à l’idée d’une dépression naissante : « Ah ! Ça y est ! Tu vois chérie, je t’avais bien dit qu’il finirait par craquer ! ».

Au risque de te décevoir, ce n’est absolument pas le cas. C’est même tout le contraire.

Il faut dire que nous sommes le Mardi 12 Mai 2020. Les deux mois précédents ont été ceux d’un confinement forcé de la moitié de la population mondiale, paralysée par la peur et l’angoisse d’un virus sorti de nulle part.

Un simple micro-organisme nous envoie dans les cordes et nous rappelle notre condition fragile d’animaux dépendants d’une système naturel imprévisible et connu pour ses caprices.

Un retour bienvenue à l’humilité qui nous fait tant défaut ces derniers temps. Je ne peux m’empêcher de penser que cela ne peut pas nous faire de mal.

Cette situation est extrêmement paradoxal pour un type comme moi qui prône la fin du monde et de l’humain depuis des années. Être réduit au silence sans pouvoir écrire la moindre ligne sur un sujet qui me « passionne ». Etrange non ? Ce coronavirus ferait bander tout auteur de série fiction miteuse à destination de Netflix.

Mais puisque l’on parle de cinéma et de fiction, ne doit-on pas attendre la fin d’un film avant d’en parler ou de critiquer ?

J’ai longtemps hésité à ajouter une référence « temporelle » dans ce blog pour ne pas le figer dans le temps mais comment ne pas parler de cet incroyable moment d’histoire où 3 milliards d’individus étaient, sont ou serons bloqués chez eux*.

* : Je voulais finir cette phrase par « Comme des cons », mais je préfère éviter ce genre de vulgarité ici.

Me voici un peu comme tout le monde en ce moment, à vouloir parler du confinement sans avoir quoique ce soit d’interessant à dire. Tu peux toujours te dire que ce n’est pas très original mais ce n’est pas vraiment comme si j’en avais quelque chose à faire.

Instant Calimero narcissique : En ce qui me concerne, le confinement à commencé il y a 9 mois avec l’arrêt brutal de ma vie d’avant et le début de la chimiothérapie.

Autant dire que deux mois supplémentaires, partagés avec l’ensemble de mes prochains ne me paraissaient pas franchement insurmontables.

Deux mois d’une « guerre » où les seuls ennemis à combattre étaient le frigo, l’ennuie et ton ou ta conjoint(e)… Deux mois de pause planétaire, où pollution, circulation et consommation n’étaient plus seuls maitres à bord.

La seule « chose » qui n’a pas fait de pause, c’est bien la connerie de ce cher D. Trump dont les frasques quotidiennes viennent nous sauver de la morosité ambiante. Toujours égal à lui même, il a été plutôt parfait dans son rôle de bouffon du monde, même s’il est fort regrettable que cela coûte des vies.

Désolé pour les références incessantes à D. Trump mais ce type me fascine.

Au tout début du confinement, je me suis dit :

  • Chouette ! Et si on prenait collectivement conscience du monde qui nous entoure ? Et pourquoi ne pas imaginer un monde meilleur et plus juste. Le début d’une nouvelle ère et d’un changement de modèle. Et pourquoi ne pas commencer à instaurer de nouvelles règles, de nouveaux modes de vies ?
  • Voix intérieur : Oui… mais bien sûr ! Tu as raison ! Et pourquoi pas des petits moineaux sur ton balcon et des papillons dans les champs et des océans sans plastique pendant que tu y es ! Ton angélisme et ta naïveté me font flipper parfois !
  • Moi : Rhooo, ça va… C’est purement sarcastique.
  • Voix intérieur : Ahhh… tu m’as fait peur ! J’ai cru que tu étais sérieux.
  • Moi : Je me demande bien qui est le plus con de nous deux !

Bon, arrêtons de parler des choses futiles comme l’avenir de la planète et parlons plutôt de moi !

Depuis l’opération, qui me paraît déjà fort fort lointaine, je n’ai jamais été aussi en forme. La disparition de mes tétons est tout à fait acceptée et ne me gène absolument pas. L’euphorie et la joie post-opératoire n’ont pas diminuées, bien au contraire.

Demain, 22ème séance de radiothérapie sur 25 et le traitement sera enfin terminé. Je ne parle pas de l’hormonothérapie, ça c’est pour plus tard.

3 séances restante pour passer du côté des ex-cancéreux* ! Un nouveau Club dont j’ai hâte de faire partie alors autant dire que la sortie du confinement prend une saveur toute particulière et je ne me priverai pas pour la déguster.

* : Pour les assureurs, et ma banquière que je salue au passage, je serai encore considéré comme un crustacé ambulant pour les 10 prochaines années. C’est bien dommage mais c’est comme ça.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

J’aimerais bien finir cet article en citant un philosophe mais je n’en connais aucun de bien, alors autant faire appel à mon cher Renaud qui un jour décréta :

On reconnait le bonheur
au bruit qu’il fait quand il s’en va…

Renaud Séchan

J’avoue avoir profondément saisi le sens de cette phrase ce jour de Juillet où le crabe s’est invité à ma table. Pour autant, je crois ou j’espère avoir appris à repérer ce bonheur au bruit qu’il fait tous les jours.

Si il est parfois difficile à discerner dans le vacarme de la vie quotidienne, ces deux derniers mois de silence obligatoire l’ont mis particulièrement en valeur.

Dans le choix que nous avons fait avec Caro de prendre des chemins différents. Dans les relations d’amitié tenues à distance sur WhatsApp ou par téléphone qui se sont renforcées de bien des manières. Dans la vision des progrès de ma fille en lecture (Enfin, elle a surtout progressé à Mario sur la Wii). Enfin et surtout, dans les projections futures et elles sont si nombreuses !

Et pourtant, la suite est un sacré bordel ! Tu peux me croire ! Une ToDo list longue comme le bras !

Mais la machine est lancée et elle arrive à pleine vitesse, cheveux au vent ! Oui oui, j’ai bien dit cheveux ! J’ai toujours détesté aller chez le coiffeur mais là… quel KIFFE ça va être !!!

La radiothérapie n’aura été une formalité, presque une occupation même pendant le confinement. J’ai repris le sport et là aussi, c’est extrêmement agréable de se dire que cette fois, il n’y a pas de nouvelle échéance qui viendra tout faire s’écrouler.

Finalement, cette page blanche depuis des semaines ne l’est plus et je suis content d’arriver au bout de cet article. Toi aussi sûrement d’ailleurs.

L’une des premières missions de ma nouvelle vie sera de trouver un taf, j’ai donc refait entièrement mon CV que voici :

Phrase d’accroche : Futur Ex-Cancéreux, cherche Job très bien payé. Si possible pas très loin de Paris 18.

Profil : Ex-Informaticien ne voulant plus jamais écrire une seule ligne de code mais plutôt motivé pour parler de la fin du monde, musique et recettes de cuisine.

Motivation : Principalement pour payer mon loyer, 1 an d’arrêt de travail ayant fortement compromis mes relations avec la banque.

3 qualités : Narcissique, mégalomane, totalement Immature

3 défauts : Franchement, je n’en vois aucun

Merci de ne pas me contacter avant l’été, histoire que je passe des vacances peinard sur les plages fermées pour cause de Covid-19.

Je crois avoir mis toutes les chances de mon côté pour trouver un JOB.

D’ici là, porte toi bien et à très bientôt !

PS : J’hésite depuis 2h à finir cet article par une référence négative. Mais puisque tu insistes, voici un petit article résumant parfaitement la situation. Il a été publié par mon ami Steve Moradel qui, en plus d’être un mec brillant, est plutôt d’un naturel optimiste.

Journal Chimiothérapeutique

Chirurgie – J+7 – It’s alive ! It’s aliiiive…

  • 12 mars 202012 mars 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 5/10 (En phase Up) – Météo: Changeante pour ne pas dire merdique – Poids: 86.3 – Inspiration : Mary Shelley’s Frankenstein

  • At first, I was afraid, I was petrified
  • Kept thinking, I could never live without you by my side
  • But then I spent so many nights thinking, how you did me wrong
  • And I grew strong and I learned how to get along

Au début, je voulais mettre I will survive de Gloria Gaynor comme titre de l’article…

Je n’avais jamais vraiment écouté le texte de cette chanson (ni cette chanson jusqu’au bout d’ailleurs) et je trouve l’intro particulièrement à propos pour illustrer l’éviction du Crabe*.

* : Attention ! Pour qu’il n’y ait aucune méprise… Je n’ai pas du tout dit que j’étais prêt à danser sur cette chanson! Merci donc d’éviter l’utilisation de ce titre comme un « totem » dans vos prochaines soirées alcoolisées. Le clin d’oeil sera considéré comme d’un mauvais goût certain !

Ceci dit, le « It’s alive » de Frankenstein a pris le dessus tant il est plus en rapport avec le résultat post-opératoire… D’ailleurs, j’ai placé une caméra de surveillance dans le bloc durant la mastectomie et voilà le résultat : Cliques ici si tu l’oses !

Et ben voilà, ça c’est fait ! comme on dit. Deux heures d’opération et quelques nuits « agitées » plus tard, me voici diminué des deux tétons mais aussi et surtout du crabe et, bah… comment dire… ? Disons qu’aujourd’hui, Ablation rime avec Libération.

On verra demain et les jours suivants si l’euphorie de ces derniers jours font évoluer l’état d’esprit mais j’en doute tant la faculté d’adaptation semble rapide. Le cerveau est une machine incroyable mais j’en ai déjà parlé. Les cicatrices sont largement plus petites que je ne l’imaginais et cela change la donne évidemment. L’appréhension du début laisse place au soulagement et c’est heureux.

Un petit mot pour parler des drains ou « redons » ? J’essaie de faire vite…

Trois câbles branchés directement dans le corps servant à évacuer des choses assez sordides dans des petits bidons transparents que la décence m’empêche de décrire ici. Une véritable atteinte à la dignité ou l’amour propre mais une utilité certaine pour éviter l’engorgement. Tout à coup, le Major Mira Killian de Ghost in the shell juste avant le réveil me revient en tête ! Je te laisse googleliser si besoin !

Tout ceci ne dure qu’un temps évidemment alors autant ne pas s’éterniser en futilités.

J’avais promis un article dithyrambique sur ma* chirurgienne lors du précédent article mais c’est l’équipe entière que je souhaite remercier brièvement. Une équipe sur le pied de guerre dès 7h du mat au bloc opératoire. Une interne et des infirmières adorables, attentives, on ne peut plus charmantes et attentionnées. Aide très utile quand tu ne ressembles à rien et que tu ne peux même pas bouger un bras.

Enfin, une chirurgienne réellement extraordinaire (plus tous les synonymes associés). Une gentillesse apaisante, précise dans ses propos, ses explications, ses gestes et ses insultes joviales aux équipes de télévisions (J’y reviendrais). Une sérénité absolue et une disponibilité remarquable malgré un emploi du temps démentiel ? excessif ? honteusement surchargé ???

Petit exemple pratique : Début de l’opération au bloc, il est 8h du mat. Plusieurs visites dans la journée pour contrôler par elle même que tout va bien. Il est 22h et je la vois encore pour une dernière visite. En lui souhaitant bonne nuit, elle m’annonce que sa journée n’est pas encore terminée ! ??? J’ai presque envie de hisser le piquet de grève ! Je crois que l’on ne voit pas assez ces gens là défiler dans les rues. #WTF #mondedemerde

Un remerciement spécial pour l’équipe d’anesthésie, ou plutôt sur le produit anesthésiant lui même. Une première piqure dans la colonne vertébrale qui ferait passer les champis hallucinogènes pour des chips bon marché. Pour le reste, bah… je ne m’en souviens plus trop :-D…

J’en profite pour présenter mes excuses à l’équipe en salle de réveil pour les avoir (légèrement) insulté au moment d’ouvrir les yeux tant j’étais en train de planer totalement et que je voulais absolument y retourner.

Un dernier merci mais non des moindres à l’équipe de tournage du Mag de la Santé. Dans la chambre bien avant l’aurore et présente au retour dans la chambre. Leur présence, leur bonne humeur, leur décontraction et la caméra rendant l’ensemble aussi ludique qu’escompté. Tels des espions infiltrés, ils m’ont fait un rapport détaillé des coulisses du bloc opératoire. J’ai adoré ce moment !

Re-merci à Anne Sophie Bats (la chirurgienne) qui a bien voulu se prêter au jeu alors qu’elle n’en avait ni l’envie ni le temps (T’ai-je dit que cette femme était totalement surchargée ?)

Sans dire que j’irai passer mes prochaines vacances chambre 6.506 du POMA C de l’hôpital G. Pompidou, j’ai passé un séjour 9.5/10* parmi ces personnes qui ont su rendre l’expérience bien moins douloureuse qu’attendue et je suis totalement sincère.

* : Je mets 9.5 sur 10 car il y a un bémol tout de même. La couleur du Lino au sol de la chambre… Que l’on décide de peindre les murs des chambres d’hôpital en Jaune sale, pourquoi pas. Mais bon sang de bordel, qui a bien pu valider une couleur de Lino aussi abominable ?!

Quant au résultat, j’imaginais une mutilation profonde, physique et mentale et je me retrouve avec un travail d’orfèvre. Même après 7 jours et l’euphorie du moment passée ! Je m’en faisais un monde et j’ai presque hâte d’exhiber cela aux yeux du monde (Hum… non, ça c’est pas vrai par contre, je m’emballe un peu !).

Je suis surtout content et ravi que cette étape soit enfin franchie et que le plus dur soit derrière, loin derrière. Putain de merde, ça fait du bien !!! L’impression d’avoir passé un col hors catégorie sur un vélo à la con en vitesse lente et maintenant, à moi la descente et la recherche de vitesse pour la suite.

En tentant de prendre un minimum de recul, je retiens un truc de tout cela*.

* : Attention, on arrive au rayon psychologie de comptoir.

La succession de nouvelles, bonnes ou mauvaises entraine forcément des ascenseurs émotionnels à la pelle depuis 9 mois maintenant. Cela peut paraitre curieux mais j’ai ressenti des joies intenses que je n’aurais jamais eu sans le crabe et l’en remercie presque. Après autopsie, ses restes finiront probablement dans une poubelle avant d’être carbonisés définitivement. Merde, je suis en plein syndrome de Stockholm !

Prenons un autre exemple pratique :

Je reviens rapidement sur les drains posés après l’opération pendant 5 jours. Tu ne peux pas prendre ta douche ou aller pisser tranquille sans risquer la déchirure ou pire encore. Tu traines des bidons pleins de liquide dégueu partout avec toi… Bref, imagine simplement que l’on te place des chaines avec des boulets aux pieds pendant la même durée et imagine maintenant le sentiment de libération, au soir du cinquième jour, quand une infirmière vient t’enlever le dernier.

Tu peux enfin sortir pour accompagner ta fille à l’école et accessoirement aller draguer (vainement) les mamans de l’école autour d’un café en racontant/mythonant à quel point tu es courageux et bla et bla et bla.

Voilà une action « banale » dans la vie de tous les jours qui devient un évènement intensément joyeux (sauf au moment d’enfiler ton manteau ou de monter des escaliers mais on s’en tape un peu…).

Ma fille (que je n’embrasse plus pour cause de Corana) a déjà vu les cicatrices et ne s’est même pas moquée. D’aucun dirons que je ne lui épargne décidément rien, pauvre enfant… Je crois qu’elle était plus excitée que moi à l’idée de voir le résultat.

Je laisserai ma meuf s’exprimer elle même sur ce blog dans un prochain article en carte blanche. (Elle m’a promis de le faire et me doit bien cela…).

À la relecture de cet article, je dois avouer que je me trouve dans une situation un peu délicate. Au cours du périple, j’ai pu rencontrer beaucoup de nanas atteintes du même mal et donc, de la même « punition ». Et justement, le châtiment n’est pas du tout le même pour un mec. J’ai du coup un peu honte à me pavaner comme un paon qui fait la roue en disant à quel point tout ceci est extraordinaire etc…

La calvitie n’a rien de choquant chez un homme… je dirais même qu’elle m’a plutôt aidé à attirer l’attention. L’ablation des deux seins ne change strictement rien à mon look une fois mon « Marcel » enfilé.

Par souci d’honnêteté et de franchise, je ne compte évidemment pas supprimer les paragraphes précédents mais je reconnais que pour un homme, il est bien plus facile de tolérer les effets de chimio et de la mastectomie. La pression psychologique, sociale et culturelle n’est pas du tout la même et je ne voudrais pas minimiser la chose ou paraître arrogant*.

* : Attention, quand je dis cela, ne va pas croire non plus que je souhaite prendre la défense des femmes. D’une part, je n’ai aucune légitimité pour le faire et d’autre part, elles n’ont attendu personne pour prendre le dessus sur cette merde de crustacé ! Je dis cela juste pour faire genre « je suis concerné »… #féministequandçamarrange.

Je crois que j’en ai terminé pour aujourd’hui.

PS : J’espère que je vais en chier pendant la radiothérapie sinon, on va vite s’emmerder ici.

Fin du monde

Chirurgie – J-2 – L’armée des 12 singes

  • 3 mars 20203 mars 2020
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 8/10 – Météo: Hiver tardif – Poids: 88.0 – Inspiration : Faire le plein de boîtes de conserve avant la fin du monde

Un peu plus de trois semaines sont passées depuis la dernière chimio et elle me semble déjà loin… très loin derrière. J’ai presque l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cela pour de vrai… Comme un réveil après mauvais rêve duquel on sort un peu patraque mais plutôt content que cela ne soit pas réel.

D’après Google, il y a plusieurs études assez sérieuses sur le principe d’oubli volontaire du cerveau. En effet, ce dernier possède la faculté incroyable d’oublier les souvenirs pénibles ou douloureux. Un mécanisme « naturel », considéré comme un trait positif voir vital dans l’évolution humaine.

Une explication tirée d’un article : « Si les chasseurs de l’âge de pierre ayant échappé aux griffes d’un lion en chassant une antilope n’avaient pas pu oublier la frayeur, ils auraient cessé de chasser et seraient morts de faim. »

La nature est sacrément bien faite !

Petit aparté : Evidemment, tous les mauvais souvenirs ne sont pas oubliés… Pas sûr que l’on puisse oublier certaines choses même si cela arrangerait bien les affaires de Tariq Ramadan ou d’Harvey Weinstein par exemple, pour ne citer qu’eux…

Mais changeons plutôt de sujet pour un autre thème à la mode sur BFM-TV : le Covid-19 (Corona Virus pour les newbies). C’est quand même plus sympa qu’une agression sexuelle et bien plus raccord avec l’essence de ce blog.

J’avoue que le Corona ne m’intéresse que très moyennement. Pour l’instant, il faut reconnaître qu’il occupe plus les médias que les morgues… et ceux qui me connaissent un minimum comprendrons ma légère frustration. Une efficacité indéniable à la contamination mais un rendement ridicule pour le passage en caisse (en sapin de préférence).

J’exagère le trait en disant que cela ne m’intéresse pas… Covid-19 est d’une efficacité redoutable pour foutre un bordel monstre ! Tout cela me rappelle étrangement L’armée des 12 singes…

M. Mélanchon et ses potes devraient peut-être prendre des notes au lieu de nous faire chier avec le régime des retraites ! Voilà un vrai moyen d’action efficace contre la mondialisation. Juste une petite portion de code génétique avalé par un chinois et hop, I am Legend en moins d’un mois, rues désertées et consommation en berne !

Finalement, il a du Panache ce Corona Virus ! Oups, je m’égare un peu là !

Hier, j’ai dû abandonner mon vélo au profit d’un Uber car il pleuvait des cordes (comme tous les jours ici depuis que Paris est la capitale de la France). Jusqu’ici, tout allait bien : chauffeur limite sympa, ambiance feutrée, radio en tâche de fond qui parlait du Corona truc.

À peine le temps de refuser l’un de ces bonbons dont seuls les Uber ont le secret que je me mets à tousser légèrement. Je surprends un regard angoissé du chauffeur qui me toise dans le rétroviseur. Je tousse à nouveau et là, le regard devient noir, chargé de peur et d’animosité.

  • Ne vous inquiétez pas, dis-je avec bienveillance, je suis atteint d’un cancer et je tousse depuis 6 mois à cause de la chimiothérapie, aucun rapport avec le Corona Virus !
  • Ah… D’accord Monsieur, répond-il avec un soulagement non dissimulé dans le ton de sa voix.

Je crois même déceler un léger sourire de satisfaction dans son regard. J’avoue qu’a sa place j’aurais eu exactement la même réaction. Cependant, dans mon esprit, l’étalage de son dédain absolu pour mon état de santé entraine immédiatement la perte d’une étoile dans son évaluation d’après course.

Ma voix intérieure me traite alors de minable pour cet acte d’une couardise abjecte. À contre-coeur donc, je lui ai finalement attribué ses 5 étoiles, n’ayant objectivement rien à lui reprocher.

Bref, demain après midi, je rentre à l’hôpital ! L’étape cruciale et tant attendue arrive ! Tout à coup, ce temps que je trouvais si long il y a peu s’accélère drastiquement et le bloc opératoire se rapproche à grands pas.

  • Mes tétons : Quoi ??? C’est dans deux jours l’opération ? Comment ça ? Déjà ? Mais c’est pas possible ! Plus que deux jours à tenir ? On a le droit à une dernière clope ?
  • Voix intérieure : Non, interdiction de fumer, c’est l’anesthésiste qui l’a dit !
  • Moi : Rho, mais bouclez la vous deux ! Déjà, des tétons qui parlent ça n’existe pas et en plus, vous allez flinguer le tournage en cours…

Ah oui, je ne t’ai pas dit. Pour ne pas faire les choses à moitié et continuer à flatter mon égo déjà bien boursouflé par toute cette aventure, une équipe de tournage de France 5 va venir filmer l’intervention. Il s’agit du Mag de la Santé sur France 5*.

* : Merci Caro de les avoir contacté 😉

D’ailleurs, en ce moment même, j’ai un caméraman juste derrière mon épaule qui est en train de filmer ce que j’écris… C’est assez perturbant ! Ecrire de conneries tout seul derrière un bureau, c’est facile mais avec une équipe de tournage juste derrière c’est tout de suite moins évident.

Aujourd’hui, ils font un mini reportage à la maison pour présenter le blog et ma petite personne. Ce soir, avec des amis et ma chère et tendre nous parlerons de comment l’entourage a réagit à la nouvelle. Théoriquement, j’ai prévu suffisamment d’alcool pour qu’ils puissent au moins faire semblant d’être concernés devant les caméras…

– Mais pourquoi ai-je besoin d’en rajouter au point de vouloir passer à la TV ?

Etant dans une phase exhibitionniste et narcissique depuis le départ, je me dis : autant aller jusqu’au bout. Je crois surtout que cela rendra l’expérience attrayante et excitante lors du passage au bloc. Une façon de survoler l’expérience plutôt que de laisser mes tétons se morfondre lamentablement sur leur fin imminente. Je trouve cela plutôt ludique d’aller au bloc dans ces conditions. Chacun se fera son jugement.

– Suis-je devenu une pute à click ?

Oui, aucun doute ! Je crois d’ailleurs que je l’étais déjà bien avant le cancer ! C’est juste qu’avant la maladie, bah… ça marchait pas…

– Est-ce que je veux devenir une sorte porte drapeau pour les hommes pincés par les crustacés ?

Non, je ne crois pas ! Je n’ai pas plus de compassion pour le genre humain que j’en avais il y a encore 6 mois !

A ce moment précis, j’hésite à écrire en avance deux articles. L’un si l’opération échoue* et l’autre si elle est réussie. L’idée d’écrire un article poignant et déchirant de tristesse en insultant le corps médical peut sembler attrayante… Tout comme celle d’en écrire un dithyrambique à l’encontre de ma chirurgienne et de toute son équipe.

Écrire quelque chose en avance perdrait en sincérité et ne serait pas honnête donc je vais éviter. Je vais donc remballer ma haine virtuelle et mon admiration pour les prochains jours et déballer tout cela le moment venu.

* : Note pour ma mère (ça faisait longtemps) : Quand je dis : « Si l’opération échoue », je veux dire : si la cicatrice est ratée… Arrête de dramatiser !

Juste un mot sur l’opération elle même : Oui je flippe du bistouri, je mentirais en disant le contraire. Maintenant, je n’ai pas d’appréhension particulière non plus. Je flippe surtout de l’après et de la trace indélébile qui restera mais nous auront l’occasion d’en reparler (ou pas).

Je termine ici car il faut absolument que j’aille préparer l’apéro et en plus, je n’ai plus rien à dire.

PS : Si je n’écris pas de nouvel article d’ici 3 semaines, c’est que ma mère avait raison de dramatiser 😀 /

Sinon, bah… à la prochaine

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #8 – J+12 – La dernière séance

  • 18 février 202018 février 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 6/10 (Ascendant) – Météo: 25° mais rien à voir avec le réchauffement climatique – Poids: 87.1 – Inspiration : Eddy Mitchell

La lumière revient déjà
Et le film est terminé

…

Avant d’attaquer cet article inspiré par le grand Eddy Mitchell (même si 1m82, ce n’est pas si grand que cela non plus…)

Je viens ici partager une interview en podcast réalisée par Sara il y a quelques jours. Son blog s’appelle Le pouvoir des mots et elle vient (enfin) de poster l’article ici : De l’ombre à la lumière

Voilà maintenant 12 jours que la dernière séance est passée. Une foule innombrable de petites victoires, comme la dernière prise de sang, la dernière goutte de la dernière perfusion, la dernière salve d’effets secondaires, etc. Denier exemple en date, hier matin, avec la dernière consultation avec mon brillant et extraordinaire* Chimiothérapeute.

* : Je dis « brillant et extraordinaire » car je viens de lui donner l’url de ce site. Comme déjà évoqué plus avant, la flagornerie trouve toujours son utilité.

Un rendez-vous très important psychologiquement. Une dernière visite pour en finir et clôturer définitivement (!!!) le chapitre Chimiothérapie. Nous avions tous les deux le sourire au moment de nous dire « À Dieu » et non « Au revoir ». Etrange sensation que d’être heureux à ce point de voir quelqu’un pour la dernière fois, surtout quand on apprécie cette personne.

Voilà un petit moment que je n’étais pas venu pleurnicher ici sur mon petit sort. Je dois avouer que cette Chimio #8 fut relativement rude et je n’ai pas trouvé de force ou de motivation suffisante pour écrire le moindre mot ici les jours précédents.

Tout à fait objectivement, je pense que c’était, et de loin, la pire semaine post-chimio depuis le début de l’aventure, aussi bien physiquement que moralement. Je serais d’ailleurs assez curieux d’avoir l’avis d’autres post-chimieuses/chimieux là dessus. Alors, n’hésitez pas à me contacter…

Que tu te poses la question ou pas, je vais tenter d’expliquer pourquoi elle était plus difficile que les autres.

Tout d’abord, il y a l’effet cumulatif des précédentes sessions. Chaque cure laissant un petit reste pour la suivante et ainsi de suite. Je te ferai grâce de la liste des effets et autres douleurs déjà évoqués plusieurs fois dans les articles précédents.

Cette fois, je suis presque resté au lit 2 ou 3 jours d’affilée avec ce putain de corps de vieux de merde. Même être simplement assis dans le canapé était parfois pénible avec le mal-être musculaire et les douleurs articulaires !

Une pensée chaleureuse pour tous ces nonagénaires qui souffrent en silence dans leurs corps fatigués. Tiens, puisque j’y suis, une pensée sincère pour ce cher Michel Drucker. Lui aussi outrepasse, avec le sourire, rhumatismes et autres douleurs articulaires pour venir nous distraire dans son éternelle (et interminable) émission dominicale. Sacré Michel ! #laisselaplacemichel !

La deuxième raison est plus d’ordre psychique ou mental car elle a joué sur le moral. Et c’est cela qui m’a le plus déglingué je crois.

Je me revois une semaine avant la cure à fanfaronner devant tout le monde, prétendant que la dernière serait du gâteau et que la victoire me tendait les bras. J’ai crié victoire un peu vite, peut-être un peu comme Benjamin Griveaux quelques minutes avant de voir certaines parties de son corps exposées sur les plateaux télé ou dans les diners mondains.

En minimisant inconsciemment les effets à venir, je me suis mangé un bus en pleine face. Une belle vague de déprime a déferlé sur une grosse plage de ras le bol général. J’avais l’impression que ça n’en finissait pas… Une première depuis le début de l’expérience. S’ajoutait à cela un hiver qui n’en fini pas et un isolement pesant à force de glander à la maison. La phase de descente de Cortancyl fut rude. Heureusement que c’était la dernière séance*.

* : Note pour toi qui saisis déjà les premiers mots d’un email compassionnel : Saches que tout est rentré dans l’ordre assez rapidement. Le beau temps est revenu (Je suis très météo dépendant…), les effets sont partis et j’aperçois le sommet de la colline maintenant ! Garde donc un peu d’empathie verbiale pour après l’opération, j’en aurais surement besoin.

La déprime n’aura duré réellement qu’un ou deux jours (allez, on arrondit à trois !). J’en rajoute un peu pour faire pleurer dans les chaumières mais c’est finalement vite passé. Je suis en bien meilleure forme que pendant les six derniers mois. Même si j’ai toujours une gueule atroce sur les photos le mois de Mars arrive et avec lui le printemps, les barbecues, le teint hâlé, les bières en terrasse, et les cheveux !!!

Si dans la chanson d’Eddy sur la dernière séance explique que le rideau sur l’écran est tombé, il me reste quelques étapes avant que le film soit terminé.

Comme je tente, autant que faire ce peut, d’être honnête ici. Je dois avouer que je flippe à mort de l’opération et la double mastectomie. Non pas de l’opération ou de la douleur en découlant mais plutôt de cette trace qu’elle laissera. Comment gérer l’oubli quand on a une marque indélébile* sur le corps.

* : Merde, Spotify vient de me balancer un morceau de Godspeed You! Black Emperor au moment où je parle de ça…, le ton va virer au dramatique… Pour les aventuriers audiophiles, il s’agit de Sleep que je compte bien écouter jusqu’au bout quand même !

Là aussi, inutile de sortir ton texto d’encouragement… Je préfère flipper maintenant et m’apercevoir que ce n’est pas si dramatique que cela après. L’apitoiement est comme un petit coussin confortable alors j’en profite encore un peu. (Jusqu’au 5 Mars, date prévue de l’opé).

Entre-temps, je suis passé à How Deep Is Your Love des Bee Gees… Spotify a parfois, lui aussi, ses petites sautes d’humeur. Va comprendre… Ma meuf utilise mon compte Spotify d’où des suggestions parfois hasardeuses (gênantes)… ou alors, j’ai une double vie que je ne connais pas…

Bon, il est bientôt 14h et j’ai une dalle de ouf alors je vais pas tarder à me préparer à manger. J’ai augmenté le volume de la Hi-Fi qui était déjà à la limite du supportable pour les voisins… Ces cons devraient me remercier de leur mettre Hurricane de Bob Dylan pendant l’heure du dèj !

Merci à Spotify de répondre toujours présent dans les moments difficiles ou de m’accompagner pendant la cuisson des pâtes !

PS : Je sais pas toi mais j’ai une réelle passion pour les GIFs. En particulier ceux de Crabe maintenant! Celui trouvé pour illustrer cet article avec le Cmdt Cousteau est assez dingue !

I Love You Jacques-Yves !

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #7 – J+7 – Manucure pour Mamie Nova

  • 23 janvier 202023 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 7/10 – Physique : 5/10 (En phase ascendante) – Météo: Aucune idée – Poids: 86.3 – Inspiration : Benjamin Button

Nous voilà une semaine tout juste après la dernière cure de jouvence et je peux affirmer sans détour que celle-ci fut diablement douloureuse. Probablement l’une des pires à ce jour. Si les effets secondaires s’en vont progressivement, ils m’ont bien salopé le Weekend et le début de semaine.

Maintenant, tout va bien, retour de la phase ascendante ! Aujourd’hui est bien mieux qu’hier et beaucoup moins bien que demain !

Je regrette juste une chose, c’est de n’avoir comme point commun avec Brad Pitt que le corps de vieux du début de l’histoire de Benjamin Button ! Avouez que c’est un peu dommage.

Une question qui, je l’espère, vous taraude l’esprit à cet instant : Mais comment ce fait-il que ce soit la pire des séances ? Il devrait être habitué à force ! (Ce con !)

Eh bien, à cela, plusieurs raisons.

Déjà, je suppose qu’il y a eu une sorte de relâchement de « volonté » pour commencer. Non pas la volonté d’aller au bout ou d’en découdre. Comme déjà évoqué ici, ce n’est pas moi qui décide d’aller au bout ou pas… (Et je ne suis pas couturière). C’est plutôt cette idée d’une chimio presque terminée et quelque part, l’impression trompeuse d’en avoir déjà fini avant même d’attendre le générique de fin.

Un petit retour de flamme donc qui est allé taper direct sur le moral pour mieux tabasser le physique les jours suivants.

L’autre raison concerne la douleur physique. Là aussi, je crois en avoir déjà parlé mais tout le monde m’avait dit : « T’inquiètes pas gamin, le Taxotère c’est de la rigolade à côté du produit rouge ». Eh bien, permettez moi d’émettre une légère objection. Les effets secondaires diffèrent d’une personne à l’autre évidemment et, sans regretter les nausées, j’ai vraiment du mal à supporter les douleurs musculaires, articulaires et ongulaires !

A propos d’ongles, il est temps d’expliquer un minimum le titre de cet article. Si la manucure peut sembler logique avec les douleurs au bout des doigts en ce moment, que vient foutre cette pauvre Mamie Nova, image de sucre et de douceur, dans un article de complainte sur le vilain Taxotère.

Voix intérieure : Si on faisait une injection de chimio à cette bonne vieille Mamie Nova, tu crois qu’elle garderait ce sourire exaspérant affiché sans vergogne depuis 50 ans sur ses pots de yaourt ?

Voilà où je voulais en venir ! Les pots de yaourt ! Mais d’abord, un petit retour en arrière.

Nous sommes Samedi après-midi, deux jours après l’injection. Me voilà déambulant fièrement dans les allées du Monoprix. J’arrive au rayon desserts, à la recherche de cette perle rare de l’industrie agro-alimentaire, j’ai nommé le « Mamie nova gourmand yaourt framboise 2x150g ». Je crois que tout est dit tant la chimie fait aujourd’hui des merveilles.

Lorsque l’objet du délit est trouvé, direction la caisse à vitesse de pointe, je dois frôler les 2 km/h à ce moment là. Petit moment de réjouissance au moment de soutenir le regard pénétrant/concupiscent de ma caissière préférée. Elle, qui me connait si bien, a probablement noté la repousse de mes cheveux. J’attends avec une impatience torride l’un de ses commentaires où humour, finesse et délicatesse sont souvent intimement liés. La tension est à son comble lorsque vient mon tour…

– Bonjour ! Il vous reste 1 euro 40 sur votre carte monoprix. Vous souhaitez les utiliser ?

Au ton de sa voix, j’ai la nette impression que nous progressons en amitié et autant dire que je ne suis pas déçu. Je suis donc de retour chez moi le coeur léger pour déguster l’un de ces fameux Mamie nova gourmand yaourt framboise 2x150g.

Voix intérieure : Pourquoi tu fais chier tout le monde avec cette histoire de Yaourt ?
Moi : – Patience, j’y viens !

Pour les non-initiés, ce fabuleux yaourt possède un emballage en carton (théoriquement recyclable) et un opercule (couvercle…) en aluminium (un peu moins recyclable). Mais concentrons nous sur ce couvercle en alu car tout le problème est là !

Je commence à vouloir ouvrir le met divin en tirant sur la languette du dit couvercle et là, impossible ! La douleur conjuguée des mains, doigts et ongles fait que je n’arrive pas à tirer suffisamment fort dessus pour l’enlever. Niveau de frustration 1

N’écoutant que mon courage, je me dis que je vais essayer avec l’autre main… Idem ! Niveau de frustration 2

Mon cerveau reptilien se met alors en mode survie et propose d’ouvrir ce yaourt coûte que coûte ! Une idée lumineuse me vient tout à coup : « Essaie de transpercer l’opercule avec la cuillère ! ». Là aussi, un échec cuisant ! Impossible d’appuyer suffisamment sur la cuillère tellement j’ai mal… Putain de **** ! Frustration max !

A ce moment du récit, vous vous dites probablement : « Rho, il a l’air bien con à ne même pas réussir à ouvrir un simple pot de yaourt »… Eh bien, je partage largement votre avis !

Comme je déteste les fins tristes, sachez tout de même que j’ai fini par réussir à défoncer le couvercle mais j’ai dû y aller au couteau… une véritable boucherie ! Il y avait des faux morceaux de framboise partout !

Si tout ceci est un peu exagéré (à peine), l’épisode est maintenant derrière moi et ne sera de retour que dans 2 semaines. Pas vraiment de quoi chipoter pour un yaourt 😉

La prochaine fois, je fais un article sur le Café Grand Mère sous Taxol 😉

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #7 – J+1 – Façon Christophe Lambert

  • 17 janvier 202017 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 10/10 – Physique : 6.5/10 (en phase descendante) – Météo: Chiante comme la pluie – Poids: 87.0 – Inspiration : Un vieux film des années 80 (où des mecs habillés en peau de bête ou de cuir se coupaient la tête joyeusement, prétextant fièrement qu’il ne devait en rester qu’un…)

Et bien voilà ! Il n’en reste plus qu’une. Chimio #7 passée !

Je ne sais pas vous, mais perso, ça me plait bien cette d’idée qu’il n’en reste qu’uuuuuuune bordel ! Une Highlandeuse quoi !

Pour les fans de Christophe Lambert égarés sur ce site lors d’une recherche de nouveauté, (hasardeuse ou honteuse – Merci Google) :

Aucune révélation sur la vie privée du clan MacLeod ne sera faite ici ! Soyons clairs. De même, aucune Highlandeuse sexy et pourquoi pas de cuir vétue ne hante mes pensées du jour.

D’autant que le film n’est pas terminé, j’arrive seulement au bout du premier tome. Déjà deux points communs clairement avec le premier du Seigneur des Anneaux : C’est long et c’est chiant, faut être honnête.

Un petit mot sur le moral. Une note constante à 10/10 n’est pas du tout crédible on est d’accord. Il faut trouver un moyen d’avoir un score plus réaliste sans risquer un appel urgent de ma mère… (vous voyez je suppose…).

Je le maintiens tout de même car il a une réalité sincère même si quelque peu exagéré.

Je vous ai déjà dit que je venais du sud ? La vie sans exagération, c’est comme le PSG sans Neymar, ou « Certains l’aiment chaud » sans « Sugar » Marilyn Monroe*… , Aucun sens !!!

* : Je voulais aussi mettre « le monde sans la famille Kardashian » mais il y a une limite à l’exagération.

Que dire de plus ? Nous sommes à J+1 et pour l’instant tout va bien. Le corps du vieux devrait arriver dans les prochains jours (la dernière fois c’était à partir de J+3 et ça a duré 4 jours) . J’ai déjà la cane, les anti-inflammatoires et les bonbons au Cannabis*. Quelques cafés du matin et ce sera du passé comme les autres.

* : Réflexion interne : Tiens y’a deux « n » à cannabis…

Pour terminer, Viens quand tu veux mon vieux*. Je jubile déjà d’en finir avec toi aussi pour qu’il n’en reste qu’un*.

* : Vous aussi ça vous emmerde les « * » dans toutes les phrases… ? Je promets d’y réfléchir pour le prochain article.

Fin du monde

Chimio #6 – J+11 – Reforestation

  • 6 janvier 20206 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 10/10 – Physique : 7/10 – Météo: Beau! – Poids: 87.7 – Inspiration : Environnementale

Nous sommes le Lundi 6 Janvier 2020, je viens d’accompagner ma fille (je t’embrasse) pour la rentrée scolaire. Elle était totalement ravie de retrouver ses camarades de classe ce matin. Au début, j’ai cru que c’était pour le plaisir d’étudier la critique de la raison pure de Kant. Elle m’a dit : « Mais non Papa, regarde, j’ai une dent qui bouge !!! Je vais montrer ça à mes copines ».

Un petit passage sur Google pour vérifier si c’est normal à presque 6 ans et la réponse est Oui. Petit Ouf de soulagement.

Une première dent qui bouge ? Déjà ??? Mais c’est pas possible ! Tu es née hier !!!

Il y a des étapes comme ça, où tu prends une petite claque sur la joue (ou une grosse baffe ailleurs). Je suis content de te voir grandir évidemment mais c’est dur de se rendre compte à quel point tu le fais vite. Demain tu seras à la Fac et on aura tous pris quelques cheveux blancs. Toujours ce foutu temps qui passe…

Bon, tout cela mis à part, l’article du jour s’appelle reforestation. Je voudrais bien parler de ces quelques 8 millions d’hectares* de forêts partis en fumée en Australie durant l’été Austral mais là n’est pas le débat. Je veux bien sûr parler d’un sujet au combien plus interessant, à savoir la repousse de mes cheveux !!!

* : Mis à part pour les agriculteurs, la notion d’hectare est souvent vague pour à peu près tout le monde. Et quand on parle en millions, seule une poignée d’élus peuvent comprendre. Quand je dis « élus », je ne pense pas forcément à Balkany… (Pauvre Partick!).

Pour continuer l’aparté sur les braises, la France fait environ 64,4 millions d’ha. C’est donc 1/8ème de la superficie totale de la métropole qui vient de cramer…
Bon, c’est pas dramatique non plus, c’est pas comme si il n’y avait pas eu des incendies records en Arctique, en Sibérie, ou à peu près partout *.

* : J’ai volontairement omis l’Amazonie car les incendies records ne sont même plus un phénomène considéré comme « extraordinaire »…

Comble des combles, si le Sud-Est est en proie aux flammes, le Nord-Ouest est en alerte pour pluies torrentielles avec risque d’inondation, faute à une tempête tropicale…

Ah !!! Rien de tel qu’un petit préambule champêtre pour commencer la journée 😉

Du coup, la repousse des trois poils sur le cailloux qui me sert de crâne paraissent bien pâlichons à côté des marsupiaux calcinés mais qu’importe, ils sont là !!!! J’ai même mis à jour le Portfolio pour rendre compte d’un progrès capillaire significatif !

Sinon, que dire après 11 jours de cette savoureuse 6ème séance de Chimio. Une semaine difficile où les effets secondaires ont frappé pile poil autour du nouvel an. Un corps de vieux pour les festivités, un avant goût de mes 80 ans. Mon beau-père me dit toujours que « la vieillesse est un naufrage… ». Je le crois maintenant.

Cependant, depuis le passage au Taxotère, je peux reprendre une réelle activité physique. En ce sens que je peux aller courir le dimanche matin et dépasser sans sourciller les mamies qui marchent dans la rue. J’ai même gagné une course contre un type en trottinette ! Bon, ok, il s’est fait renverser par un scooter*.

* : Cette anecdote est fausse bien sûr, c’est par un bus qu’il s’est fait percuter!

En plus de booster le mental, le petit footing du dimanche matin évacue aussi une partie du foie gras engrangé pendant les fêtes. Il ne reste plus que les escargots, le saumon, le gigot de chevreuil, la fondue savoyarde et la tourtiflette, la mayo des crevettes, la mayo des bulots, la mayo des pinces de crabe, la mayo du pain…??? Un grand merci au passage à Pierre et Véro pour 4 jours fabuleux au soleil de Porquerolles avec la famille, terminés par la visite de dauphins pour le jour de l’an. Ils ont fait grimper mon moral au delà de ce qui est mesurable.

J’espère que j’entame comme toi cette nouvelle année avec plein de bonnes résolutions que je m’empresserai vite d’oublier.

En voici quelques unes classées par ordre aléatoire suivi du pourcentage de réussite estimé :

  • Arrêter de fumer (comme tous les ans) – 5%
  • Faire du patin à roulette (Ah non, ça c’était celle de l’an dernier…) – 0%
  • Faire plus de sport (ça devrait pas être très compliqué) – 99%
  • Ne pas aller voir le dernier Star Wars au cinéma – 100%
  • Prendre du temps pour faire des choses importantes – 100% (Ceci ne concerne pas le vidage des poubelles par exemple)
  • Envoyer mes papiers à la sécu en temps et en heure – 1%
  • Continuer à raconter des conneries – Non noté car c’est un fait et non une résolution
  • Arrêter de lire des bouquins catastrophistes – Hum… 3%
  • Prendre du temps pour profiter – 100%
  • Devenir végétarien – 5%
  • Dégommer ce qu’il reste du crabe – 100% (J’ai d’ailleurs mangé un paquet de tes congénères à Noël…)
  • Prendre du temps pour ne rien faire – 100%
  • Quitter Paris et acheter un bateau – C’est relou de l’admettre mais 4%
  • Prendre des psychotropes – 75%
  • Arrêter mon abonnement Netflix – 90%
  • Ecrire un article élogieux sur Donal Trump – 100%
  • Prendre du temps pour les amis (et refaire le monde, le cas échant) – 100%
  • Manger des Chips ! – 100%

En avant toute vers chimio #7 et comme dans Highlander : il n’en restera qu’une !

PS : A tout ceux qui avaient parié en douce que je ne passerais pas les fêtes : Désolé… Et pour ceux qui ont cru en moi, je prends 10% sur la recette des paris alors merci de vous signaler auprès de mon secrétariat.

PPS : J’ai tenté de me retenir mais comment ne pas reparler de l’ami Poutine et de ses bons tuyaux.

Je ne reviens pas sur le fait qu’il « rechigne » à considérer l’activité humaine comme responsable du changement climatique. C’est fait, n’en parlons plus.

C’est plutôt l’adoption de son « plan d’adaptation » au réchauffement global qui m’interpelle aujourd’hui. Un plan sur 2 ans sans réel détail précis qui vise à analyser comment le réchauffement climatique peut s’avérer bénéfique pour le monde (Heu… la Russie pardon).

La fonte des glaces entrainant la création de nouvelles voies de navigation, facilitant d’autant l’extraction de nouvelles ressources naturelles, la fonte du permafrost amenant aussi de nouvelles surfaces cultivables… Hum… que des bonnes idées !

Décidément, on arrête pas le progrès.

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #5 – J+3 – Message à caractère informatif

  • 8 décembre 2019
  • par Franck

Moral: 9.5/10 – Physique : 4/10 – Météo: Pas ouf – Poids: 87.1 – Inspiration : Pas Christophe Maé

Petit préambule :

Ce matin, je relis cet article avant publication pour corriger un minimum de fautes d’orthographe, de syntaxe et un maximum de fautes de goût. Je dois vous prévenir que cet article a été écrit pour cause d’insomnie. Attaqué à 1h30 du mat et fini vers tard ou tôt comme vous voulez. Comme d’habitude, même technique, j’écris comme ça vient et quand vient la nuit, merci Johnny, certaines idées peuvent paraître noires, saugrenues, vides de sens ou les trois à la fois… Voilà qui est dit alors attaquons.  

Je crois que je commence à comprendre les gens refusant délibérément la chimio au bout du 2 ou 3ème cancer. Et Bim, ça commence fort !!!   

Une jolie pensée pour ma grand-mère Lulu à qui je voue aujourd’hui une admiration sans borne, ne serait-ce que pour en avoir tapé 4 !  

Je dis cela car, allez savoir pourquoi, l’idée de la rechute vient mettre son nez dans mes pensées ce soir… Rien de dramatique, ce n’est pas cela qui m’empêche de dormir. Je n’ai pas de crainte ou d’appréhension particulière sur la rechute, c’est juste une idée qui passe comme ça et partira aussi vite qu’elle est venue. (Et puis il faut bien trouver un sujet pour écrire un article non ?)

Une chance sur X de me taper la petite sœur un jour ou l’autre. Je parle de la petite soeur de la boule hein !!! Je ne connais pas la valeur du X et ne souhaite pas le savoir particulièrement, elle importe peu. Il s’agit plus d’un problème de statistique et je laisse ça à d’autres plus qualifiés.  

Pour étayer un peu, je me dis juste que pour l’instant, j’ai eu la chance de décider que toute cette expérience était hyper positive et amenait un champs incroyable de nouvelles perspectives. En revanche la pilule d’un deuxième aurait probablement un goût plus amer et peut-être bien que là, il faudrait faire preuve d’un courage réel et non d’un simulacre de volonté…   

Message à caractère informatif : Attention, ceci n’est absolument pas un passage dépressif. Loin de là.  

Je vous ai déjà dis que j’étais pragmatique?

C’est l’histoire du verre à moitié plein, à moitié vide… Perso, je n’ai jamais rien compris à ce truc là. Je crois surtout que c’est juste un verre avec de l’eau dedans. Le fait de le voir à moitié plein ou vide n’est interessant qu’en fonction du contenu. Bière, Vin ou Ricard suivant les régions.   

J’espère que vous commencez à trouver ce texte un peu absurde… (C’était l’idée de base au début de la rédaction de cet article).  

Je crois surtout que c’est l’idée du choix que l’on fait qui est importante. Quelle que soit la situation, je suppose que l’on peut toujours choisir de la posture et n’importe quel évènement* peut être interessant et positif, à condition d’en faire le choix. Le simple fait d’imaginer de quelle façon il peut ou pourrait l’être est déjà un premier pas et le reste suit visiblement.

* : Pour éviter toute méprise, je parle d’évènements ou de nouvelles qui ne sont pas « fatales » ou abominables évidemment.

Pour en revenir au verre plein ou vide, j’ai un réel problème avec les idées préconçues et, rien que pour faire chier le monde, j’ai décidé de trouver ça cool, non pas d’avoir un cancer mais de le voir comme un truc interessant… 

Ceux qui me connaissent dans la vie réelle reconnaîtront sûrement ce côté totalement exaspérant* de toujours vouloir m’opposer à tout, par simple plaisir de polémiquer… et de systématiquement défendre l’idée inverse de mon interlocuteur…  

* : Exaspérant au sens de « casse couilles »

C’est relou, je suis bien d’accord mais vous voyez bien en lisant les paragraphes précédents que je ne fais pas cela par choix… Ou alors, pas tout le temps… Et Hop ! La boucle est bouclée…  

Alors pour la récidive, on verra bien et arrêtons là les tergiversations. De toute façon, il se fait déjà tard.

Après, il y a aussi plein de choses qui nous rendent joyeux ou déprimés sans que l’on en fasse le choix délibéré.  

En voici quelques  exemples :

  • Regarder Cantelou à la TV, ça me déprime… Est-ce par choix ? Non
  • Regarder Nikos* qui fait semblant de se marrer devant ses blagues estampillées « TF1 » c’est encore plus déprimant. Est-ce par choix ? Non plus…
    *: Je sais que ce n’est plus Nikos… Mais la mécanique est surement restée la même…
  • Danser en boite de nuit en écoutant de la soupe* et faire semblant de m’amuser m’a toujours profondément fait c…. Est-ce par choix? Euh… Oui! 
    *: Je voulais dire de la merde mais ma mère est maintenant abonnée à ce blog…
  • Écouter de la musique triste me rend profondément joyeux*.  Est-ce par choix? Non
    * : Pour ceux qui pourraient penser à du Vincent Delerme… J’ai dit de la musique, pas les complaintes d’un névrosé Parisien qui ne sait toujours pas chanter juste, après 20 ans de carrière. Même Renaud chante mieux… enfin je crois.
  • Dans la même veine, la musique joyeuse me rend totalement neurasthénique… Désolé, je dis ça maintenant parce que j’ai Christophe Maé qui me vient en tête là… Est-ce par choix? Aucune idée… Je dirais Non, là aussi…

Mais comment est-ce que Christophe Maé peut se retrouver dans cet article ???   Est-il grand temps d’aller voir un psy ? Vous croyez ?  

Je ferai ça un jour (pour l’expérience au moins). Mais là, je kiffe trop mes psychoses du moment pour les régler à coup de problèmes liés à la petite enfance. Est-ce par choix ? Clairement OUI !    

Ah j’ai failli oublier !  Et la chimio dans tout ça???

Eh bien, de ce coté, que des bonnes nouvelles ! 5 sur 8, la fin approche à grand pas…  

Quelque part, ça me met dans une position délicate au sens ou elle rappelle aussi que le jeu de l’auto-apitoiement aura lui aussi une fin… Ou plutôt une transition vers d’autres formes de complaintes (j’y travaille très sérieusement).  

Question effets secondaires, j’ai l’impression qu’ils ont mis de l’eau sucrée dans la poche tellement elle est bien plus facile à supporter que les précédentes.  

  • Nausées et autres : Totalement disparues
  • Fatigue musculaire : Assez forte surtout ce matin, mal un peu partout comme si j’avais fait un marathon la veille… L’impression de peser 150 Kg (ce qui sera proche de la réalité vu le peu d’activité physique en ce moment).
  • Fatigue cérébrale : Totale, mais c’est lié à l’heure (il est 3h45…) 
  • Moral : Rarement été aussi bien ! (A part peut être lors de la sortie de KidA de Radiohead… ça fait un bail !)

Un rendez vous avec mon Chimiothérapeute* très positif. Le résultat du PET Scan passé 2 jours plus tôt est au TOP ! Il a même dit qu’on pouvait sabrer le champagne avec des résultats comme ça !  

Plus de particules de crabes dans toute la chaine ganglionnaire ni d’oeuf de ce dernier dans d’autres parties de mon petit corps, et ça, ça fait plaise !  

* : Note pour plus tard, il faut absolument que j’écrive un article dédié à ce formidable Chimiothérapeute qui en plus de rigoler à nos blagues semble dévoué entièrement à la guérison de ses patients et leur bien être moral.  

** : Note pour la note pour plus tard : Attendre tout de même la fin du traitement pour vérifier si ce dernier a fait du bon travail… Dans un panier de Crabes, une seule règle : Ne jamais faire confiance à personne !  

Il y a donc fort à parier que je vais passer les fêtes de fin d’années et de nombreuses encore… C’est horrible à dire mais pardon pour tous ces canards et ces oies que l’on va gaver outrageusement pour leur foie et mon plaisir gustatif.  

Notes de fin avant d’aller au dodo :  

Un esprit éclairé m’a dit la semaine dernière : Si tu as une idée, écris la tout de suite… sinon tu vas l’oublier le lendemain… Résultat, Ça fait 2h que j’y suis et j’ai presque rien écrit sur mon idée de départ. D’ailleurs je l’ai totalement oubliée…  

Merci donc à ce grand esprit qui se reconnaîtra sûrement…(Petit indice, il avait un pétard dans la main lorsqu’il m’a dit cela…).  

Merci d’avoir flingué ma nuit, le réveil de demain 7h, on sera surement à la bourre pour l’école de ma fille que j’embrasse au passage.  

Merci aussi d’avoir anéanti le peu de bienveillance que les gens avaient encore pour moi avant la lecture de cet article…    

PS : tu as remarqué que je suis passé au vouvoiement ? J’hésite entre plus snob ou plus sérieux…    

PPS : Ah, ça y est, j’ai retrouvé l’idée de départ, je voulais parler d’intelligence artificielle… Question intelligence des propos, on est loin du compte alors on verra ça plus tard.    

Sur ce, je vais me coucher…

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #3 – J+11 – El Camino !

  • 4 novembre 201926 novembre 2019
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 7/10 – Météo: Extraordinaire – Poids: 86.0 – Inspiration : Pute à clicks!

Quelle joie de retrouver la feuille blanche en ce jour ensoleillé de Novembre à Paris, comme quoi, tout peut arriver. Voilà déjà 3 jours qu’un article du Figaro Santé a été publié sur le net et me voilà propulsé au rang de star du pâté de maison pour avoir attiré ce weekend près de 30 000 vues sur ce blog qui n’en demandait pas tant. Je crois que même chez Carrefour, lors des journées portes ouvertes de la saucisse ou de la TV 8K à moitié prix et le sachet de chips offert, ils ne reçoivent pas autant de gens. Manquerait plus que ma caissière préférée me demande un autographe en même temps que ma carte monoprix et mon égo explosera littéralement. Soit dit en passant, je serais extrêmement déçu qu’elle ne le fasse pas… Bon, au pire, je lui proposerai de signer le ticket de caisse…

Puisque nous sommes entre gens bien élevés, merci Maman! Je tiens à remercier Cécile Thibert du Figaro dont l’article est visible ici. Pendant qu’on y est, je remercie aussi ma chère et douce compagne Caro (dixit « ma meuf » dans les articles précédents) qui, en plus de supporter ma vanité croissante, a eu la bienveillance (ou l’obligation morale) de communiquer, auprès de journalistes spécialisés, l’existence de ce blog.
Une dernière couche pour tous ceux qui ont eu la gentillesse de me laisser des commentaires, des messages d’encouragements, de partage d’expérience ou d’insultes ! En bon démocrate, j’ai naturellement censuré ces derniers.

Avec tous ces remerciements, j’aimerais bien m’acheter un César en chocolat pour fêter dignement ce weekend de glorification de ma petite personne mais un retour à l’humilité semble plus raisonnable et recommandable.

Me voilà bien avancé maintenant, moi qui criait à mon entourage de ne SURTOUT pas parler de la maladie à qui que ce soit, de peur de devoir gérer le gentil mais non moins détestable texto me rappelant sans cesse ma condition (tu sais, le fameux « Courage blablabla »), j’ai passé le weekend à épier le nombre de connexions et à tenter de remercier tout le monde, sourire béat aux lèvres, exhibant fièrement le nombre de lus sur chaque article… Une vraie pute à click ! La vanité ne connait décidément aucune limite.

J’en oublierai presque le pourquoi du comment j’écris cet article… Ah oui, c’est vrai ! Le cancer !!!
Ce pauvre crabe a été contraint de s’éclipser face à la joie (folie furieuse) d’en parler à tout le monde et de déballer mon flot habituel de conneries sur ma joie actuelle de vivre, manger, boire, vomir, What else… ?

Après une énorme claque physique lors de la 3ème cure, tout est rentré dans l’ordre. 5 jours dans le corps pitoyable d’un lamantin et hop, ça repart ! Tranquillement, on remet une pièce dans le Jukebox, on enfile son costume mal taillé du tigre fatigué mais encore féroce… ça tombe bien c’est halloween, le teint pâle ne choquera personne !!! Et on repart pour sa petite heure de footing (et ses 8h de récupération !)

Avant que j’oublie, voici un petit conseil pour le petit club très restreint des Nauséeux Post-Chimio du dimanche après midi. J’ai découvert un petit produit MIRACLE, un petit bijou de technologie :

Il s’agit des bonbons au Canabis ! Ou Cannabis infused Gummies comme il est écrit sur le sachet (je crois que c’est de l’anglais) !
Depuis la création de Findus voire même du poisson pané congelé lui même, je pense que l’industrie agro-alimentaire n’a jamais rien produit de meilleur ! Le goût est assez détestable, mais l’effet est vraiment sympa…

Petit rappel historique: Mon chimiothérapeute*, qui est quelqu’un de très sympathique et conciliant, m’avait suggéré de fumer des pétards après la chimio pour le côté anti-vomitif de la chose. Pour mon plus grand plaisir, j’ai évidemment tenté l’expérience après la chimio #2 ! Mais étant une petite nature, cela m’avait plutôt peu réussi et a eu tendance à augmenter l’état de fatigue et de faiblesse générale. Ce qui n’était pas le but recherché…

* : Désolé de dire « Mon » Chimiothérapeute comme s’il s’agissait de ma propriété… Simple aparté, mais je préfère simplement signaler… Je déteste ça… Mon médecin, ma femme, mon chien… On a vraiment un problème avec la possession !!!

Pour la Chimio #3, je me suis dit tiens, et pourquoi pas une petite gourmandise avec des bonbons au THC/CBD ??? C’est moins bon qu’une tarte au fraise certes ! Mais dans mon état, la tarte aux fraises me donnait envie de me mettre à genoux devant ce petit bassin d’eau potable dont nous nous servons tous pour c**** !

Voici pour le retour d’expérience :
– Pour les petits toxicos du samedi après midi, je sais qu’il y en a parmi vous, inutile de chercher l’effet planant, le bon vieux 3 feuilles reste bien plus efficace.
– Pour les petits aficionados de la chimio par contre, ils ont été d’une grande aide. 30 minutes après ingestion, effet immédiat, oubliée la méchante nausée et place à un bon gros dodo tout peace en perspective !

Bref, sans faire l’apologie de la drogue (ce sera surement l’objet d’un autre article)… Il y a un réel gain à consommer ce petit produit miracle. Aucun effet secondaire à ma connaissance et un vrai apaisement de la nausée. Pour s’en procurer, j’avoue que je n’ai aucune idée de comment on fait… C’est un pote qui me les a donné et j’aimerais bien vous donner son nom mais il ne serait peut être pas du même avis…


Voici ce que je peux vous dire :
La marque : KIVA Confections
Le produit : CAMINO – Cannabis Infused Gummies
Le ratio : 2Mg de THC / 6 Mg de CBD par bombec.

Un dernier mot pour notre cher président :

  • Monsieur le président, Je vous fais une lettre
  • Que vous lirez peut-être, Si vous avez le temps.
  • Je viens de recevoir, Mes Bombons salutaires
  • Pour partir à la guerre, Contre la gerbe du soir.

 

  • Monsieur le président, La drogue n’est pas mon affaire
  • Mais je me roule par terre, Pour aider des braves gens
  • C’est pas pour vous fâcher, Il faut que je vous dise,
  • Ma décision est prise, Je me roule un pétard que je m’apprête à fumer.

…

  • Monsieur le Président, Si vous me poursuivez
  • Prévenez vos gendarmes, Que je n’aurai pas d’armes
  • Uniquement des taffes ils pourront tirer (Alors merci de penser à légaliser !)

Désolé Boris d’avoir massacré ton texte, sans même chercher à respecter les pieds… Dis toi que c’est pour la bonne cause ! Et puis de là où tu es, tu dois plus vraiment te dire quoique ce soit d’ailleurs alors, merde !
Passe quand même le bonjour à Johnny 😉

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