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Fin du monde et poissons rouges
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Fin du monde

Chirurgie – J-2 – L’armée des 12 singes

  • 3 mars 20203 mars 2020
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 8/10 – Météo: Hiver tardif – Poids: 88.0 – Inspiration : Faire le plein de boîtes de conserve avant la fin du monde

Un peu plus de trois semaines sont passées depuis la dernière chimio et elle me semble déjà loin… très loin derrière. J’ai presque l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cela pour de vrai… Comme un réveil après mauvais rêve duquel on sort un peu patraque mais plutôt content que cela ne soit pas réel.

D’après Google, il y a plusieurs études assez sérieuses sur le principe d’oubli volontaire du cerveau. En effet, ce dernier possède la faculté incroyable d’oublier les souvenirs pénibles ou douloureux. Un mécanisme « naturel », considéré comme un trait positif voir vital dans l’évolution humaine.

Une explication tirée d’un article : « Si les chasseurs de l’âge de pierre ayant échappé aux griffes d’un lion en chassant une antilope n’avaient pas pu oublier la frayeur, ils auraient cessé de chasser et seraient morts de faim. »

La nature est sacrément bien faite !

Petit aparté : Evidemment, tous les mauvais souvenirs ne sont pas oubliés… Pas sûr que l’on puisse oublier certaines choses même si cela arrangerait bien les affaires de Tariq Ramadan ou d’Harvey Weinstein par exemple, pour ne citer qu’eux…

Mais changeons plutôt de sujet pour un autre thème à la mode sur BFM-TV : le Covid-19 (Corona Virus pour les newbies). C’est quand même plus sympa qu’une agression sexuelle et bien plus raccord avec l’essence de ce blog.

J’avoue que le Corona ne m’intéresse que très moyennement. Pour l’instant, il faut reconnaître qu’il occupe plus les médias que les morgues… et ceux qui me connaissent un minimum comprendrons ma légère frustration. Une efficacité indéniable à la contamination mais un rendement ridicule pour le passage en caisse (en sapin de préférence).

J’exagère le trait en disant que cela ne m’intéresse pas… Covid-19 est d’une efficacité redoutable pour foutre un bordel monstre ! Tout cela me rappelle étrangement L’armée des 12 singes…

M. Mélanchon et ses potes devraient peut-être prendre des notes au lieu de nous faire chier avec le régime des retraites ! Voilà un vrai moyen d’action efficace contre la mondialisation. Juste une petite portion de code génétique avalé par un chinois et hop, I am Legend en moins d’un mois, rues désertées et consommation en berne !

Finalement, il a du Panache ce Corona Virus ! Oups, je m’égare un peu là !

Hier, j’ai dû abandonner mon vélo au profit d’un Uber car il pleuvait des cordes (comme tous les jours ici depuis que Paris est la capitale de la France). Jusqu’ici, tout allait bien : chauffeur limite sympa, ambiance feutrée, radio en tâche de fond qui parlait du Corona truc.

À peine le temps de refuser l’un de ces bonbons dont seuls les Uber ont le secret que je me mets à tousser légèrement. Je surprends un regard angoissé du chauffeur qui me toise dans le rétroviseur. Je tousse à nouveau et là, le regard devient noir, chargé de peur et d’animosité.

  • Ne vous inquiétez pas, dis-je avec bienveillance, je suis atteint d’un cancer et je tousse depuis 6 mois à cause de la chimiothérapie, aucun rapport avec le Corona Virus !
  • Ah… D’accord Monsieur, répond-il avec un soulagement non dissimulé dans le ton de sa voix.

Je crois même déceler un léger sourire de satisfaction dans son regard. J’avoue qu’a sa place j’aurais eu exactement la même réaction. Cependant, dans mon esprit, l’étalage de son dédain absolu pour mon état de santé entraine immédiatement la perte d’une étoile dans son évaluation d’après course.

Ma voix intérieure me traite alors de minable pour cet acte d’une couardise abjecte. À contre-coeur donc, je lui ai finalement attribué ses 5 étoiles, n’ayant objectivement rien à lui reprocher.

Bref, demain après midi, je rentre à l’hôpital ! L’étape cruciale et tant attendue arrive ! Tout à coup, ce temps que je trouvais si long il y a peu s’accélère drastiquement et le bloc opératoire se rapproche à grands pas.

  • Mes tétons : Quoi ??? C’est dans deux jours l’opération ? Comment ça ? Déjà ? Mais c’est pas possible ! Plus que deux jours à tenir ? On a le droit à une dernière clope ?
  • Voix intérieure : Non, interdiction de fumer, c’est l’anesthésiste qui l’a dit !
  • Moi : Rho, mais bouclez la vous deux ! Déjà, des tétons qui parlent ça n’existe pas et en plus, vous allez flinguer le tournage en cours…

Ah oui, je ne t’ai pas dit. Pour ne pas faire les choses à moitié et continuer à flatter mon égo déjà bien boursouflé par toute cette aventure, une équipe de tournage de France 5 va venir filmer l’intervention. Il s’agit du Mag de la Santé sur France 5*.

* : Merci Caro de les avoir contacté 😉

D’ailleurs, en ce moment même, j’ai un caméraman juste derrière mon épaule qui est en train de filmer ce que j’écris… C’est assez perturbant ! Ecrire de conneries tout seul derrière un bureau, c’est facile mais avec une équipe de tournage juste derrière c’est tout de suite moins évident.

Aujourd’hui, ils font un mini reportage à la maison pour présenter le blog et ma petite personne. Ce soir, avec des amis et ma chère et tendre nous parlerons de comment l’entourage a réagit à la nouvelle. Théoriquement, j’ai prévu suffisamment d’alcool pour qu’ils puissent au moins faire semblant d’être concernés devant les caméras…

– Mais pourquoi ai-je besoin d’en rajouter au point de vouloir passer à la TV ?

Etant dans une phase exhibitionniste et narcissique depuis le départ, je me dis : autant aller jusqu’au bout. Je crois surtout que cela rendra l’expérience attrayante et excitante lors du passage au bloc. Une façon de survoler l’expérience plutôt que de laisser mes tétons se morfondre lamentablement sur leur fin imminente. Je trouve cela plutôt ludique d’aller au bloc dans ces conditions. Chacun se fera son jugement.

– Suis-je devenu une pute à click ?

Oui, aucun doute ! Je crois d’ailleurs que je l’étais déjà bien avant le cancer ! C’est juste qu’avant la maladie, bah… ça marchait pas…

– Est-ce que je veux devenir une sorte porte drapeau pour les hommes pincés par les crustacés ?

Non, je ne crois pas ! Je n’ai pas plus de compassion pour le genre humain que j’en avais il y a encore 6 mois !

A ce moment précis, j’hésite à écrire en avance deux articles. L’un si l’opération échoue* et l’autre si elle est réussie. L’idée d’écrire un article poignant et déchirant de tristesse en insultant le corps médical peut sembler attrayante… Tout comme celle d’en écrire un dithyrambique à l’encontre de ma chirurgienne et de toute son équipe.

Écrire quelque chose en avance perdrait en sincérité et ne serait pas honnête donc je vais éviter. Je vais donc remballer ma haine virtuelle et mon admiration pour les prochains jours et déballer tout cela le moment venu.

* : Note pour ma mère (ça faisait longtemps) : Quand je dis : « Si l’opération échoue », je veux dire : si la cicatrice est ratée… Arrête de dramatiser !

Juste un mot sur l’opération elle même : Oui je flippe du bistouri, je mentirais en disant le contraire. Maintenant, je n’ai pas d’appréhension particulière non plus. Je flippe surtout de l’après et de la trace indélébile qui restera mais nous auront l’occasion d’en reparler (ou pas).

Je termine ici car il faut absolument que j’aille préparer l’apéro et en plus, je n’ai plus rien à dire.

PS : Si je n’écris pas de nouvel article d’ici 3 semaines, c’est que ma mère avait raison de dramatiser 😀 /

Sinon, bah… à la prochaine

Fin du monde

Chimio #6 – J+2 – Mon ami Vladimir

  • 28 décembre 2019
  • par Franck

Moral: 10/10 – Physique : 5/10 – Météo: Printanière (Je suis dans le sud c’est pour ça…) – Poids: 87.8 – Inspiration : Débordante

Voilà presque trois semaines que je n’ai rien écrit ici. J’avoue qu’entre les fêtes de fin d’années, les grèves et les effets secondaires de la précédente chimio, j’étais pas mal occupé ces derniers temps et ai délaissé quelque peu l’auto-psychanalyse.

Puisqu’il faut bien débuter par quelque chose, commençons par les bonnes nouvelles mais j’ai besoin d’un petit préambule pour cela.

Lors de la dernière visite chez le chimiothérapeute, les résultats du PET Scan étaient très bons et tout le monde était content. Cependant, il restait un doute sur la taille de la tumeur qui restait « conséquente » à la palpation. Cela pouvait signifier une faible réponse du crabe au traitement et possiblement, une modification des produits injectables dans les futures cures.

Pour simplifier, la tumeur avait diminuée en taille mais pas suffisamment pour satisfaire le corps médical. Le docteur avait donc un doute et a souhaité ajouter une IRM à la panoplie d’examens déjà effectués. Il a parlé d’ajouter de la kryptonite au mélange je crois, à moins que cela ne soit de la carbonite, enfin bref, un truc en « ite » qui bien souvent rime avec « Shit ». De quoi déglinguer un peu plus mon petit corps fébrile, déjà bien endolori par cette foutue expérience.

Me voilà donc le 23 décembre à l’hôpital pour passer devant le grand juge de paix que représente l’IRM. Cet ultime exam ayant la lourde tâche de décider de la suite des évènements. Etant novice, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et n’ai pas été déçu. Tout d’abord un petit questionnaire à remplir avec des cases à cocher pour savoir si je contiens du métal en moi…

J’ai bien failli noter sur la feuille que j’avais des parties en acier trempé mais, en plus de la qualité douteuse de la blague, ils auraient pu prendre ça au sérieux, raison suffisante pour m’abstenir.

La dernière question de la liste demande si je suis sujet à la claustrophobie. Je suis tenté de répondre Non, puisque j’ai réussi à monter dans un bus Parisien, pendant la grève des transports en commun qui sévit en ce mois de décembre (comme à peu près tous les ans mais c’est une autre sujet).

Bref, je prends place à proximité du gros tube dans lequel la boule sera magnétisée sous toutes les coutures et on me propose gentiment un casque anti-bruit de chantier diffusant de la musique. Grande surprise, c’est la bande son de Barry Lyndon* !!! Trop cool, on se croirait dans un centre de relaxation, j’aurais peut-être droit à un petit massage, qui sait.

* : Un petit mot sur Barry Lyndon du regretté S. Kubrick. Pour tous les chanceux qui n’ont pas encore vu ce film, c’est un petit bijou comme on en fait plus depuis bien longtemps. Alors on fonce sur internet pour le voir illico ! Je suis certain qu’il est dispo en streaming… On dit merci qui ?

Je m’allonge sur le ventre avec les bras tendus vers l’avant pour dégager au maximum la poitrine dans une position à la fois dégradante et inconfortable mais, après tout, on est là pour s’amuser alors on profite 😉

C’est parti pour 45 minutes de pure extase, à rester sans bouger d’un pouce. Le mix audio, parfait jusqu’à lors, se modifie légèrement quand l’examen commence. Les jolies cordes de la sarabande de Barry Lyndon sont tout à coup doublées par le bruit infernal de la machine qui se met en route. Je comprends alors l’intérêt non négligeable du casque anti-bruit… Une douce voix grésillante à l’oreillette m’indique que l’on va faire une première série de clichés pendant 6 minutes et qu’il ne faut absolument pas bouger d’un poil… ça tombe bien, j’en ai plus…

Au bout d’un certain temps, je me dis qu’après tout, le mix audio n’est pas si mal. Comme si Terminator et ses potes avaient prit la place du chef d’orchestre pour m’offrir un savoureux mélange de genres.

Musique classique avec des cordes bien pompeuses d’un côté et électro ultra expé de l’autre. Pour une image plus précise, il faut tenter d’imaginer Autechre jouant Gantz Graft à fond par dessus la Sarabande de Heindel jouée par une armée de Schwarzies à la face pour moitié en métal. Edgar Varèse et Pierre Boulez auraient sans doute apprécié.

Une scène totalement surréaliste… Le tout habillé en caleçon et chaussettes (Jaunes comme les gilets s’il vous plait), enfermé dans un tube où tout mouvement serait impossible… Je saisi le pourquoi de la question sur la claustrophobie.

S’ensuit une longue série de séquences de clichés, ponctuées par ce type au bout de l’oreillette me demandant si tout va bien à chaque fois. Tu es forcément tenté de dire que « NON NON !!!, ça ne va pas du tout », mais la peur de devoir tout recommencer à zéro te faire dire : « Oui, oui, tout est parfait »… La différence entre courage ou couardise est parfois mince…

Bon, j’exagère à mort, ce n’était pas si terrible que ça non plus. J’ai même failli m’endormir sur la fin 😉

Voilà pour le petit préambule.

Les petits génies des mathématiques auront noté que vue la date du jour, la chimio #6 à eu lieu le 26 Décembre, Papa Noël est décidément bien généreux cette année.

Mais peu importe, les résultats de l’IRM sont excellents, pas de produit dont le nom rime avec Shit à ajouter dans le mix de la chimio. On continue le protocole initial et c’est « Que Du Bonheur » comme disent les braves gens.

Voilà de quoi expliquer en partie le moral à 10/10 du jour. Il ne reste plus que deux séances. J’ai même quelques poils qui commencent à repousser sur des parties que je ne nommerais pas ici.

J’ai bien envie d’ajouter quelques mots sur le Taxotere qui est le produit phare de la deuxième partie du traitement. On m’a dit : Tu verras c’est une vraie partie de plaisir à côté du produit rouge du début.

Eh bien le résultat est plutôt mitigé pour ma part. A chacun son point de vue faut-il croire.

Effectivement, je n’ai plus les nausées qui me clouaient au lit pendant 4/5 jours à regarder alternativement le plafond ou la fenêtre de la chambre en priant pour des jours meilleurs. Mais, car il y a toujours un Mais, en lieu et place de cela, les douleurs musculaires et articulaires ont prit le relais.

Perso, je les trouve bien plus dures à supporter car elles ont rendu toute activité physique diablement douloureuse. Ajoutez à cela, des aigreurs d’estomac empêchant de dormir et plein de petites choses relativement désagréables.

Dernière chose et non des moindres, le mal aux ongles… C’est incroyable à quel point on ne se rend absolument pas compte de leur utilité dans la vie de tous les jours quand on ne les sent pas.

Si la douleur s’est estompée maintenant, pendant plus d’une semaine, la simple saisie d’un oreiller était douloureuse. Quand on agrippe un objet, quelqu’il soit, on pense le saisir avec les doigts mais bien souvent, ce sont les ongles qui assurent l’accroche… Pas évident comme sensation a expliquer par écrit. Pourtant, dans les films d’horreur où l’un d’entre eux est arraché… là, tout le monde voit de quoi je parle*.

Un bref rappel au film « Ring » lorsque Sadako essaie de sortir du puits où elle est enfermée devrait pouvoir rafraîchir la mémoire des plus récalcitrants…

* : Note pour ma mère**. Rassure toi maman, aucun ongle n’a été arraché ou mal traité ces derniers jours… c’est juste une image un peu exagérée pour rendre compte de la situation et faire un peu de sensationnalisme.

** : Note sur la note pour ma mère. Je me rends compte que je fais souvent des notes pour ma mère, et ce, dans tous les chapitres. Il s’agit plus d’une métaphore, je crois. Le but n’est pas de la rassurer elle directement. Cela s’adresse aussi à tous les gens qui pourraient être choqués par la dramaturgie ou la violence de certains propos.

Entre nous soit dit, tout cela est d’ailleurs bien souvent exagéré…

J’arrive à la fin de ce chapitre où je voulais initialement parler de Collapsologie et de Vladimir Poutine qui s’inquiète très sérieusement du réchauffement climatique.

Rhooo la bonne nouvelle. Mais dans le même article, il dit qu’il doute très sérieusement de la responsabilité humaine dans l’histoire… ???

Ce n’est pas mon genre de tirer des conclusions hâtives, mais cette négation est peut-être liée au fait que la Russie est un gros producteur d’énergie fossile comme le gaz naturel (première réserve mondiale), le Charbon (Deuxième réserve mondiale) ou le pétrole. C’est Wikipédia qui le dit…

Je trouve cela assez incroyable, qu’une si jolie prise de conscience de ce grand homme politique (ou ordure infâme si l’on est pas Russe d’origine) ne serve strictement à rien pour contrecarrer cette logique implacable des marchés financiers internationaux.

Son pays est pourtant directement impacté par les effets climatiques…

  • Incendies records en Sibérie, probablement imputables directement au réchauffement climatique (un article interessant sur le sujet ici)
  • Fonte du permafrost qui va laisser s’échapper un max de méthane

Bon, j’arrête ici…

J’aimerais tellement pouvoir en rire 😉

Comme c’est l’heure de l’apéro et que mon Ricard est déjà servi, je ne peux aller plus loin dans l’écriture de ce chapitre. Le risque de voir les glaçons fondre ou passer à coté des chips me semble bien plus important que de continuer les insultes envers le valeureux camarade Poutine…

Un dernier mot pour finir avec une note cool !

Elisa, ma fille (je t’embrasse), vient de me faire un dessin car je suis à cours de GIF animé de crabe pour l’illustration de l’article. #ProudFather !

Fin du monde

Chimio #4 – J+11 – Mon ami Jeff

  • 25 novembre 201925 novembre 2019
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 8/10 – Météo: digne du réchauffement climatique – Poids: 86.5 – Inspiration : Ensoleillée

Un rapide coup d’oeil à mon article précédent me fait dire que j’ai mis la dose question apitoiement et geignement…
Je n’écris pas cela en voulant m’excuser, loin de moi cette idée. Au contraire même, cela fait partie de l’exercice et jouer les Calimero possède aussi de bons côtés que je ne détaillerai pas ici.

Le lendemain déjà, tout allait beaucoup mieux. Je serais même tenté de dire que le dernier shot de Mojito rouge est passé crème comme disent les jeunes. Très peu d’effets secondaires (comme d’habitude finalement) et, hormis une baisse de moral flagrante le lundi matin à J+4, j’ai vécu une semaine des plus réjouissantes. Moral haut, physique en rémission, que demander de plus.

Au toucher, la boule a sensiblement diminué une nouvelle fois et je vais finir par prendre goût à l’auto-palpation. De là à dire que 13 ans de vie commune limitent drastiquement les touchers respectifs du couple, il n’y a qu’un pas. Toujours est-il que la machine est une nouvelle fois repartie, direction C#5 dans un peu plus d’une semaine.

Il s’agit d’ailleurs d’une période charnière puisque je vais passer sur un autre traitement. Cette semaine s’annonce bien remplie avec des examens dans tous les sens, j’ai l’impression de retourner à la FAC et de devoir valider mon premier semestre. A la différence près que si je rate ces examens là, je risque, non pas de repiquer pour une année supplémentaire mais, de ne pas passer les fêtes de fin d’années… (Maman, c’est juste une blague… tu crois quand même pas que je vais te laisser ma part de foie gras.)

Bon, sinon, je ne sais pas quoi raconter aujourd’hui, à part que ma fille est une véritable peste et que ma meuf est un amour en ce moment, à moins que ce ne soit l’inverse ! Argh, je ne sais plus à vrai dire… J’ai l’impression qu’elles se concertent parfois pour s’échanger les rôles. En somme donc, rien de très nouveau de ce coté là non plus…

Ah si ! J’avais commencé ce blog en voulant parler de la fin du monde. Sujet au combien important à mes yeux, d’autant que j’en travaille l’argumentaire depuis bientôt 41 ans. Je serais même tenté de dire que c’était l’unique sujet qui m’intéressait au départ; le cancer ne servant que de catalyseur ou de prétexte pour écrire. Le parallèle Cancer pour moi / Humanité pour la planète était tout trouvé. Le contexte écologique, économique, social, et culturel actuel n’ayant rien à envier aux pire films catastrophe hollywoodiens, je me trouvais devant un véritable boulevard pour, d’une part, balancer au monde ce que je pensais de lui et d’autre part, arrêter d’emmerder mes proches avec cela.

Oui mais voilà !!! Un problème et non des moindres survient alors ! Etant en plein effort de pensée positive et d’auto-psychanalyse à propos du Crabe et de la vie en général, je vois mal comment je pourrais concilier toute cette « positive attitude » avec le torrent d’insanités que je pourrais balancer sur mon prochain.

J’ai surtout arrêté d’en parler, enfin, j’essaie pour l’instant, disons que ça fait partie de la thérapie. Je n’ai pas plus d’espoir qu’hier dans le changement d’attitude de l’humain face à la nature ni plus d’optimisme quant à une quelconque amélioration de la situation pour les espèces animales ou le réchauffement climatique… Je crois juste que l’on a autant de chances de sauver la planète que la France n’en a de gagner l’Eurovision. C’est malheureux à dire mais il faut vivre avec. Le fait d’en parler en permanence, dans tous les médias comme c’est la mode actuellement ne change au problème. Au contraire, ça a plutôt tendance à stresser ou angoisser tous ces pauvres gens au moment d’acheter leur lessive. Je parle bien sûr de nos échecs successifs à l’Eurovision.

Petite digression*, je souhaitais faire un article sur Jeff Bezos un jour mais France 5 s’est chargé de le faire à ma place en bien mieux. Si tu as une petite vingtaine de minutes devant toi, essaie de regarder « Le monde selon Amazon ». Ce documentaire, concis et relativement bien orchestré, retrace le parcours de cette société qui semble symboliser, à elle seule, le massacre inéluctable de l’homme par l’homme. 20 minutes de survol de tout ce que la société a de pire en elle.

Je voulais m’arrêter là mais un dernier mot… Pause dej comprise, j’ai mis 3h pour écrire cet article… soit :

  • Le temps qu’il faut à Jeff Bezos pour gagner 27 375 000 $ (Attention, ce chiffre ne contient pas de virgule, il s’agit bien de 27 millions… j’ai refait le calcul 3 fois. Basé sur ces revenus 2018)
    Rien que le temps de refaire le calcul 3 fois, soit environ 1 minute, il a encore gagné 152 083 $ (Le bougre)
  • Amazon a envoyé 1 708 400 colis partout dans le monde
  • On a tué environ 32 400 requins (et je ne parle pas du reste)
  • Il y a eu 50 328 Naissances dont 29 160 personnes supplémentaires à nourrir pour les 80 prochaines années (Naissances – décès)
  • Un que je trouve assez drôle (drôle étant relatif bien sûr) : 345 600 oiseaux ont trouvé la mort en percutant un immeuble (et ce, rien qu’aux états unis…)
  • Trois chasseurs ont été tués dans le Var (chiffres et taux d’alcool en cours de vérification…)

La bonne nouvelle du jour, c’est qu’il y a eu aussi 65 880 000 rapports sexuels dans le monde durant ces 3 dernières heures. Mais qu’est-ce que je fou là à écrire !!!

Heureusement que sur BMF TV et TF1 il y a encore des gens pour croire que le monde ne va pas si mal…

* : J’ai dit que j’allais essayer de ne plus aborder le sujet de la fin du monde, pas que j’allais réussir… Il paraît que tout le monde à le droit à l’erreur.

Fin du monde

Exponentielle et effondrement

  • 21 septembre 201918 octobre 2019
  • par Franck

Voilà longtemps que je souhaite écrire sur ce sujet toride et exaltant qu’est l’exponentielle. Après 5 jours à essayer tant bien que mal, me voici devant le panneau blanc, correcteur orthographique prêt à déguster alors, je me lance.

Hop, hop, hop! Je sens bien ton exaltation et l’écume aux commissures de tes lèvres mais un mot avant de commencer. Le but n’est pas du tout de faire un cours sur l’exponentielle, j’en serais bien incapable, mais simplement d’en faire le tour et d’en saisir le vice.

Dans l’absolu, tout le monde sait à peu près de quoi il s’agit, une valeur qui augmente progressivement, de plus en plus vite, et plus on avance dans le temps plus l’augmentation est rapide et frénétique. Arrêtons là pour la théorie et comme tout ceci est bien abstrait, commençons par un exemple ou plutôt une « expérimentation ».

=========== Expérimentation #1

Imagine une bactérie, toute simple…, hum tu dois bien avoir en tête une image de bactérie, pense aux pubs pour dentifrice, ca devrait aider.

Imagine maintenant que cette toute petite bactérie se divise et se réplique toutes les heures inlassablement. Ainsi, à chaque heure qui passe, elle se « multiplie » par deux. Au départ il y en a 1, puis une heure après 2, puis 4, 8, 16, etc.

Passons maintenant en cuisine et mettons notre chère bactérie dans un bocal. Peu importe la taille*, cela ne change strictement rien à l’expérience et j’insiste sur ce point très important.

*: Je te vois venir avec tes pensées perverses mais là, il s’agit d’une expérience scientifique alors un peu de concentration.

Nous voilà donc devant notre bocal, et, sans la voir à l’oeil nu, notre bactérie fait sa petite vie tranquille. On laisse reposer un certain temps, disons 2 semaines mais peu importe. Pendant ces deux premières semaines on ne remarque rien, quasiment aucune activité puis, on commence à distinguer quelque chose, probablement une vague forme visqueuse, sale repoussante, à l’odeur nauséabonde… Tiens, ça me rappelle un de mes profs de Maths du collège! L’heure suivante, la forme est maintenant bien visible. L’heure d’après, elle vient de doubler de volume. Il est grand temps de lui donner un prénom. Que penses tu de Bob?

A midi très précisément, Bob fini par occuper la moitié du bocal et c’est là que tout bascule.

Tiens, une petite devinette: D’après toi, à quelle heure Bob va occuper la totalité du bocal ? Petite astuce, comme Bob double de volume toutes les heures et qu’il occupe la moitié du bocal, il y a de fortes chances que ce soit une heure après !!!

À 13h donc, Bob occupe fièrement l’intégralité du volume disponible…

=========== Fin d’expérimentation

Alors, que peut on déduire de cet exemple?

1/ À 13h, Bob occupe la totalité du bocal et la minute d’après, il commence à déborder…
2/ Si on revient un peu en arrière :
– 12h il occupait la moitié du bocal
– 11h, le quart
– 10h le 8eme etc…
Autrement dit, et ce point est crucial, à 8h du mat, après deux semaines d’expérience, le bocal était quasiment vide, on ne voyait rien ou quasiment rien et seulement 4h après, le bocal est déjà trop petit. Voilà le côté vicieux de l’exponentielle, on ne distingue bien souvent ses effets que lorsqu’il est trop tard.
3/ À 14h, Bob à débordé lamentablement, gerbant sa masse visqueuse à l’extérieur du bocal. Cela donnera une bonne raison à ma meuf de m’insulter pour avoir salopé notre plan de cuisine en plastique massif ikea… mais quand-même, Pauvre Bob.

Je fais une pause clope/café et je te conseille d’en faire autant…

Après ce repos bien mérité, je suppose qu’une question te taraude l’esprit:
Mais pourquoi il me rompt les figues (casse les couilles en langage sudiste) à me parler de Bob???

Ça arrive mais parlons un peu de croissance maintenant car Bob est un exemple extrêmement basique de croissance exponentielle et c’est le sujet qui nous intéresse. Enfin, qui m’intéresse moi en tout cas…

On parle souvent de LA Croissance à la télé, dans les journaux, on peut même dire que c’est le pilier de tout notre système. On lui attribue des vertus presque magiques… La croissance permet de diminuer le chômage, amène la prospérité perpétuelle, permet de gagner encore plus d’argent (au moins pour certains…), ou de payer les retraites. Inutile d’en dire plus, la croissance est le cœur et le poumon de notre économie, Le maître absolu de notre recherche du bonheur. Sans elle, le monde serait moribond n’est-ce pas? Les salaires n’augmenteraient pas voir diminuerait, ton PEL ne rapporterait pas d’argent, il n’y aurait plus de traiteur chinois tous les 50m, Bref, sans croissance, c’est la merde frère !

Ok mais quel est le rapport avec Bob ???

Et bien, Sais tu que toute croissance en pourcentage est directement lié à une Exponentielle?

Dans l’expérience, on a vu que ce qui compte réellement, c’est le temps que met Bob à doubler de volume, 1h dans l’exemple… On parle alors de sa période de doublement. Et bien, pour chaque taux de croissance en pourcentage, on peut calculer très facilement cette période.

Quelques exemples :
– Une croissance de 10%, ahhh les trente glorieuses, la période de doublement est de 7 ans. Autrement dit, le volume de bob double tous les 7 ans.
– Une croissance de 7%, argh, c’est la croissance actuelle de la Chine, on est a 10 ans… Oui oui, tu as bien entendu, à 7% de croissance, tous les 10 ans, l’activité économique chinoise, les dépenses énergétiques, la consommation, la pollution et tout le bordel ambiant DOUBLE.

Ahaha, tout à coup, tu fais moins le malin…

Petit exercice à faire chez toi, devant les infos par exemple. À chaque fois que l’on te donne un taux de croissance, n’importe lequel, tu fais le calcul suivant :

70 / taux = la période de doublement.
Exemple pour 10% de croissance annuelle : 70/10=7ans.

En plus d’aiguiser le cerveau, cela fait réfléchir… Pour les curieux, voici un article qui détaille le calcul : http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/8.shtml

Un dernier exemple que je trouve particulièrement dramatique:
En France, la « croissance » en 2017 d’après Google, est de 1,8% par an. 70 / 1,8 = environ 40 ans… A ce rythme donc, pardon d’insister mais l’économie Française et tout ce qui va avec auront doublé d’ici 40 ans.
Le côté dramatique, c’est que ce taux de croissance, catastrophique pour la planète, n’est même pas suffisant pour améliorer nos conditions de vie, le chômage, la pauvreté, les inégalités, la qualité du cinéma français, ou quoique ce soit d’autre d’ailleurs.

Au même titre, toujours selon Google en 2017, l’Allemagne est à 2.2%, la chine à 6.9%, les États-Unis 2.3%, l’Inde 6.7%…

Tout ces pays en quête de croissance pour faire subsister ce système à la con vont faire que d’ici moins de 40 ans, l’ensemble des dépenses énergétiques et autres vont doubler… Pour quadrupler 40 ans après et ainsi de suite…

Un dernier mot sur ce pauvre Bob. J’ai du lui régler son compte à coup de chalumeau lorsqu’il a commencé à occuper le canapé dans le salon. C’est moche de finir comme ça… Je l’avais pourtant prévenu, le canapé c’est sacré !

Quand je parle du bord du bocal en préambule de ce site, je parle évidemment de la planète et de ses limites. Les nouvelles récentes dans tous les domaines montrent que le bord est très proche, pour être totalement honnête avec toi, je pense qu’on a déjà largement dépassé les limites de notre bocal…

On arrive « enfin » à la conclusion. Si cet article te paraît pénible à lire, il est aussi éprouvant à écrire et j’ai moi aussi hâte qu’il s’arrête.

Demain, samedi 21 Septembre 2019 est organisée une grande marche pour le climat dans Paris et quelques grandes villes dans le monde. Honnêtement, moi qui d’ordinaire prétends avoir toujours un avis et une réponse à tout, je ne sais quoi en penser.

Je trouve cela assez mignon que les jeunes prennent la parole et tentent de faire bouger les lignes et il ne fait aucun doute que cela va marcher et c’est heureux. Le problème, c’est que, comme dans X-Files, la vérité est ailleurs. Le réchauffement climatique est un vrai problème, c’est évident, imparable, incontestable, mais dans une analyse globale, il s’agit d’un détail, voir d’un micro-détail même.

Dans l’esprit, c’est un peu comme si tu avais une grenade dégoupillée dans la main et que tu te rendes compte que tu as les ongles sales et que tu cherches à les nettoyer tout prix.

Allez, comme tu m’es sympathique, voici encore quelques chiffres…
Durant les quarante dernières années de la métastasification de la planète par l’homme:
– 60% des espèces de vertébrés ont disparu
– 90% de la population de requins à disparu, oui, oui, ce chiffre est exact…
– 269 000 tonnes de plastique dans les océans et on prévoit au moins le double pour 2030. Et il s’agit d’une estimation minimale… *
– Plus de 310 millions de tonnes de déchets plastiques sont générés chaque année…

Penses tu réellement que le réchauffement climatique y soit pour quelque chose?

Est-ce que ce sont les gaz à effet de serre qui arrachent les ailerons des requins, qui font des essais nucléaires, qui font que l’on peut manger des ananas toute l’année (Hum, J’adore les ananas) ? C’est très simple, quel que soit le domaine où l’on regarde, tous les chiffres sont plus flippants les uns que les autres.

Penser que les états et leurs dirigeants ont un quelconque pouvoir sur la frénésie de consommation mondiale, c’est vraiment le signe qu’on a tous de la merde dans les yeux. Le fait même de penser que l’on pourrait infléchir la tendance est risible. Le vrai problème de la planète, c’est notre incapacité chronique à remettre en cause ce principe de croissance. Comme Bob, ou le cancer, l’homme se reproduit, se multiplie sans cesse mais dans un bocal à taille fixe.

J’aime beaucoup les initiatives de gens qui commencent à agir en mangeant bio, en privilégiant les circuits courts, en arrêtant de consommer inutilement, mais, par pitié, soyons sérieux deux minutes… Et je préfère ne pas terminer cette phrase.

Pour finir, je ne cherche absolument pas à donner des leçons. Loin de moi l’idée de juger qui que ce soit. Étant moi même un consommateur compulsif, je ne cherche pas du tout à m’extraire de cette masse que je critique, bien au contraire. Je me pose plutôt là comme un spectateur administratif de l’auto-destruction programmée de nos individualités, et je compte bien commander un menu Maxi Best of par Uber Eats pour assister au spectacle.

D’ailleurs, cette croissance, qu’elle soit bactérienne dans le cas de bob ou démographique pour l’humain, est un principe fondamental dans la nature et donc totalement Naturel. Nous sommes des prédateurs et tant qu’il y a de l’espace nous colonisons.

Si j’ai encore des abonnés à ce blog après la publication de cet article, j’adorerai écrire sur que qu’est la Nature ou du moins ce que je crois savoir des ses principes naturels…

Ce qui me gène le plus dans toute cette histoire c’est qu’encore une fois, on essaie de corriger le mal en s’attaquant aux symptômes et non la cause. Le réchauffement climatique n’est en aucune façon la cause des troubles de la planète mais uniquement un des innombrables symptômes de notre croissance. Ce qui me rend profondément triste aussi, c’est que l’homme commence à vouloir défendre la planète non par respect pour elle mais uniquement parce que lui est en danger…

On butte les abeilles par millions au Glyphosate mais on épargne celle que l’on voit dans notre jardin et on s’imagine faire du bien à la planète… On cherche à défendre la biodiversité uniquement parce que sans elle… La non plus je ne finirai pas cette phrase.

Alors oui, on veut tous défendre les jolis dauphins et les gentils ours polaires et même les méchants requins mais on va d’abord regarder Games Of Thrones et tant mieux si il reste du Pop Corn.

J’attends avec une impatience non dissimulée le jour où Iron Man ira foutre une branlée à ces putains de chalutiers japonais qui continuent à chasser les baleines au large de l’Australie en toute impunité mais Robert D. Jr commence à se faire vieux semble t’il. Quant à ce petit branleur de James Bond qui joue au poker comme si de rien était pendant que Monsanto continue à déverser sa chimiotherapie dans les sols de tous les continents, franchement! James! Tu déconnes !!!

Comme ça m’emmerde profondément de finir cet article sur une blague aussi mauvaise, voici un dernier chiffre et je te laisse tranquille.

La croissance naturelle de la population mondiale est de 1.3%, je te laisse faire le calcul. Alors, par pitié, arrêtons de parler réchauffement climatique…

Notes de fin:

Voilà, ça y est, j’ai enfin réussi à vomir un texte sur ce sujet qui me ronge depuis des années maintenant. Je suis sincèrement désolé du caractère profondément lourd, triste et noir des propos tenus sur la fin (particulièrement les mots très durs envers ce pauvre James). Toutes mes excuses aussi pour le ton péremptoire de mes propos, ils le sont c’est évident mais ils sont aussi sincères.

D’autres articles sur la fin du monde viendront mais ils seront beaucoup plus joyeux 😀

Une dernière pensée pour ce pauvre Bob, dont les derniers lambeaux à moitié calcinés ont été sauvagement balancés dans les toilettes… Il m’est agréable d’imaginer que ses restes finiront dans l’océan… Il y rencontrera sûrement des antibiotiques pour se soigner, des hydrocarbures pour se déplacer et du Cortancyl pour tout le reste 😉

Théories à la con

Dieu merci, je suis pragmatique

  • 16 septembre 201918 octobre 2019
  • par Franck

Je crois être quelqu’un d’assez curieux par nature et surtout extrêmement pragmatique. Ce n’est pas par choix, je crois juste que c’est comme ça.

Est-ce que ça vient de l’historique familiale ? Il y a des fortes chances; Du code génétique, du milieu social, des films ou bouquins que j’ai pu lire ? C’est évident!

La spiritualité m’a toujours beaucoup intéressé, la quête d’un Dieu aussi d’une certaine manière. Pas de bol cependant, je n’ai jamais réussi à adhérer au principe d’une volonté supérieure. Ma famille a pourtant tout tenté, des années de scoutisme, d’enfant de cœur (j’ai des photos), etc. J’ai même tenté d’être bouddhiste, ça a duré au moins 5 jours. Impossible, ça ne prend pas!

J’aime à imaginer Dieu comme un enfant qui a construit un aquarium dans sa chambre et y élève une colonie de fourmis. Peu importe ce qu’il se passe à l’intérieur, il ne s’intéresse pas aux individus mais bien à l’évolution globale, son mode de fonctionnement social et son architecture. Il ne décide de rien, n’a pas de volonté particulière ni de dessein à accomplir autre que celui de profiter du spectacle. Si la colonie disparaît, il la remplacera par autre chose… Pourquoi pas des poissons rouges, pour être raccord avec l’aquarium et le thème de ce blog!

Cette idée ne me dérange pas plus que cela. Au contraire même, cela me réconforte presque. Nous n’avons pas de mission à accomplir, pas de but à atteindre, juste vivre, profiter de la vague et de l’écume, c’est déjà une sacrée expérience !

Ce qui me dérange le plus dans les religions, c’est ce principe de vie après la mort. Pour certains individus, c’est sûrement un sentiment réconfortant, je veux bien le croire. On a d’ailleurs inventé les religions pour cela. Mais pour d’autres, dont je fais malheureusement partie, c’est à l’inverse, oppressant voir même terrifiant.

Je kiffe suffisamment ma vie ici pour n’en pas désirer d’autre ailleurs. Potentiellement éternelle en plus? Au secours! Pardonne moi l’expression mais quel enfer!

Nous avons une espérance de vie d’environ 80 ans à la louche et cette durée est parfaite, simple, efficace, logique! Suffisamment longue pour vivre 10 vies si on le souhaite et suffisamment courte pour les rendre toutes incroyables, ou presque.

Je trouve cela assez extraordinaire que dans ce laps de temps, aussi court soit-il, nous ayons la possibilité d’acquérir une somme d’informations et de savoir considérables. Ok, Le « considérable » varie fortement d’une personne à l’autre, je suis d’accord avec toi mais quel que soit le domaine d’étude, du tuto maquillage youtube à l’étude des pathologies génétiques en vue d’un DPI ou la première photo réelle d’un trou noir publiée il y a quelques mois… On a de cesse d’ajouter des pierres à l’édifice et surtout on a presque tous accès à tout cela, en temps réel.

Après seulement 10 000 ans d’histoire dont beaucoup perdues à servir un ou plusieurs dieux, nous voilà dans une impasse où celui-ci ne pointe pas le bout de son nez et l’aquarium commence à être étroit et mal en point. C’est presque à croire que ce con de gamin s’est barré de chez lui pour aller à la Fac en oubliant d’éteindre la lumière de sa chambre, laissant mariner ses fourmis dans leurs propres détritus.

Quelle négligence de la part d’un type censé avoir créé l’univers… !

Cet article devrait s’être arrêté depuis longtemps mais puisque tu es toujours là, une dernière phrase avant que j’aille me coucher.

Je crois que c’est dans le film Little Miss Sunshine (à vérifier), Une petite fille demande à son grand père:
– Qui est-ce Dieu?
– Tu vois, quand tu t’endors le soir et que tu parles à quelqu’un pour qu’il prenne soin de ta famille, de tes proches et qu’il exhausse tes vœux les plus chers, et bien Dieu, c’est le type qui n’en a rien à foutre!

Pêche au Crabe

De la relativité du présent

  • 10 septembre 201918 octobre 2019
  • par Franck

Chimio#1 J-2 – Moral 10/10

Si il y a bien un principe fondamental, dont nous sommes tous tributaires, une force inaltérable et incontrôlable (à échelle humaine s’entend), c’est le Temps et plus précisément le Présent!

Nous en sommes tous les prisonniers, nous n’avons aucune prise sur lui. C’est sans aucun doute une chance, sinon, Russes, Chinois et Américains nous foutraient un beau boxon… Pour une fois, voilà une chose devant laquelle nous sommes tous égaux, de la plus petite bactérie à la plus grande des baleines bleues, du plus vulgaire des cailloux au grand Donald Trump ! Même ce dernier semble bien plus vulgaire que n’importe quel cailloux…

Alors, oui, il y a bien Matthew McConaughey qui joue avec le temps dans Interstellar, mais c’est un autre débat ! Restons concentrés s’il te plaît.

J’ai mis du temps à m’y résoudre, c’était la semaine dernière je crois, mais j’ai bien peur qu’il soit impossible de revenir en arrière, même pour 5 minutes. Les voyages dans le temps, c’est définitivement mort ! Aucun Terminator ne débarquera jamais du futur pour butter Sarah Connor, Jean-Marc Morandini, ou le PDG de Monsanto.

Si il y avait un moment à choisir dans l’histoire humaine où l’on aurait bien besoin d’un type comme lui, ce serait bien ici et maintenant!!! Dans le passé, il y a bien eu Moïse, Jesus et Jean-Michel Jarre qui ont tenté des trucs mais vu le bordel ambiant, il y a fort à parier qu’un seul T1000 ou même dix ne suffiraient pas à éradiquer cette putain de race humai… oups mais je m’écarte… Ah si, Dernière chose à propos de Terminator… Si il pointait le bout de son nez, penses-tu qu’il aurait un compte Facebook ou Instagram? Compterait-il plus de fans que Kim Kardashian? Est-ce qu’il aurait une chronique chez Hanouna ou BFM Business? Est-ce qu’il aurait un look hipster raté avec une barbe à la Eric Drouet? Brrr, toutes ces questions fondamentales qui ne trouveront certainement jamais de réponse, cela me rend un peu triste.

Bref, je ne voulais pas du tout parler de Schwarziiii mais croyez le ou pas, il est assez difficile d’écrire comme les idées viennent, sans filtre tout en gardant un fil conducteur…

Dans la vie, la vraie, du moins dans la mienne, le présent se résume bien souvent à une perpétuelle projection vers le futur.
– Il y a le concert de Floh demain soir pour la sortie de son disque,
– Mes médocs à prendre à des heures relativement précises,
– Mon crédit immobilier qui ne se terminera pas avant mon 2 ou 3ème cancer,
– On va être en retard pour l’école car, ayant décidé ce matin que « l’école c’est nul », ma fille ne veut pas mettre ses chaussures,
– Il y a cette bien cette réunion à 16h qui sera probablement le clou du spectacle de ma journée.
– Ouf, heureusement qu’il y a Findus pour mon diner de ce soir et que Netflix prendra enfin le relais cognitif… Je vais entamer une nouvelle série qui me tiendra pendant au moins 2 ou 3 jours avant que je réalise à quel point c’est de la merde.
– Vivement l’été prochain, qu’on parte en vacances !
– Vivement la retraite, que l’on puisse couler des jours heureux dans ces ehpads* qui font rêver, enfin ça, ce sera seulement si on en a les moyens.
– Vivement vivement…

Nous sommes tous les lapins blancs d’Alice avec nos montres connectées à être toujours en retard en retard.

*: Hey ! Tu sais pourquoi on appelle ça des Ehpads maintenant? Avant on appelait ça des maisons de retraite… la même odeur y régnait mais ça sonnait plutôt cool !

Nous sommes tellement encrés dans ce foutu présent qu’il passe et devient passé sans que l’on n’y prête la moindre attention… Rien qu’en lisant ces quelques lignes, 3 ou 4 minutes de ton présent se sont déjà transformées en passé! Reste à savoir si tu auras le courage de cramer 5 minutes de ton futur et de continuer.

C’est à cela que l’on voit que Le vrai présent n’existe jamais… les lignes lues sont du passé et les suivantes sont encore du futur. Ça peut paraitre déprimant, je trouve cela marrant…

Après ce préambule, plus bien plus long que je ne l’imaginais, voici venu le temps (des rires et des chants), Ahaha… Mais non !, Du fameux Carpe Diem !

Et oui, on est tous censés vivre le moment présent, l’instant présent!
Qu’est-ce que je déteste ce genre d’expression et encore plus les gens qui les utilisent…, les beni-oui-oui compatissants qui pensent qu’ils ont tout compris en postant du Carpe Diem, cette injection au bien être venant de gens probablement dépressifs latents, c’est souvant insupportable! Argh… je m’égare encore !

N’as tu jamais remarqué une chose pendant les 2 petites semaines de vacances d’été durement gagnées tout au long de l’année? La première semaine passe lentement, tu te prélasses tranquillement en te disant que le temps de la bulle est encore long, que l’eau de la piscine est un peu froide mais que tu as tout le temps de te motiver, puis, arrive la deuxième semaine, et là, magie, elle fuse à toute vitesse…

(Pour les gens qui ont de l’appétit, ça marche aussi pour les pizzas, la deuxième moitié est toujours plus petite que la première en ce qui me concerne…)

A en croire les statistiques, je viens d’arriver sain et sauf à la moitié de ma vie, du moins je l’espère… J’ai la terrible sensation tout à coup que la deuxième semaine va elle aussi passer à toute allure. Ma fille de 5 ans (et demi), encore bébé hier est une saloperie de pré-adolescente à l’impétuosité sans limite; Ma carrière futur d’astronaute semble bien compromise… J’ai aussi fait une croix sur mes carrières de pompier, vétérinaire, biologiste marin, plongeur, drogué, alpiniste.

On fait tous des choix, sans s’en rendre compte. On se retrouve à 40 piges et l’arbre des possibilités s’amenuise drastiquement. On fini par regarder en arrière, à se dire que tiens, si je n’avais pas bu cette bière, dans ce bar à cette date précise, je serais peut-être vendeur de fleurs sur les marchés ou biochimiste émérite tentant de sauver les requins marteaux de la surpêche aux Galapagos.

Et puis vient cette première séance de chimiothérapie dans 2 jours (tiens, encore une projection). Comme je suis maintenant adepte du Carpe Diem, je compte bien en savourer chaque instant, chaque goutte de transfusion.

Voilà presque 2 mois que je fais le malin devant tout le monde en prétendant que j’ai un truc interessant à raconter alors que le combat n’a même pas débuté… A vrai dire, je trouve le temps long alors, j’ai hâte de commencer et d’être dans le moment Présent !

Je ne suis pas du tout dans l’optique de « combattre » la maladie, je n’ai pas cette prétention et la chimie organique s’en chargera très bien pour moi. Voilà un avantage considérable de cette maladie, je n’ai pas à me battre, à être courageux ou à partir en guerre… mais juste à accepter un traitement que des gens dévoués et brillants ont établit à ma place. Je n’ai qu’à jouer la victime apeurée pour que l’on s’occupe de moi… Même ma meuf est plus sympathique depuis la « terrible » nouvelle, c’est dire.

Un traitement qui au pire me fera perdre mes cheveux, au mieux me fera perdre quelques kilos superflux pour l’été prochain… (Rooohhh, J’entends déjà ma mère dire que je ne prends pas les choses au sérieux…)

Non, il s’agit plutôt de satisfaire enfin ma curiosité et aussi ma vanité… les deux vont souvent de paire je crois. Pour quelle autre raison le cerveau aurait-il inventé la curiosité et la vanité? Est-ce que toi même tu ferais des voyages dans des pays fabuleux si tu n’avais pas en retour le loisir de pouvoir en parler ou de montrer à quel point ta vie est extra-ordinaire?

Je te vois déjà en train de t’offusquer à dire que toi ce n’est pas pareil, mais Facebook / Instagram et tous les réseaux sociaux en ont fait leur fond de commerce et visiblement, ça fonctionne.

Constat du jour :

– J’ai envie de savoir ce qu’est cette Chimio dont tout le monde parle, vue de l’intérieur, en comprendre les mécanismes profonds et en avoir les effets (Curiosité naïve mais sincère).
– J’ai vu ça à la télé et je vais enfin pouvoir en profiter (Curiosité malsaine).
– Je vais enfin pouvoir en parler en connaissance de cause (Vanité niveau 1).
– Je vais enfin pouvoir m’apitoyer sur ma petite personne et montrer aux autres à quel point c’est difficile, à quel point je souffre et surtout à quel point je suis courageux d’affronter cela tout en restant digne (Vanité niveau expert).
– Oui, j’en fais trop et j’exagère à mort (Vanité Marseillaise)

Pour finir, je n’ai pas écrit le quart de ce que je comptais exprimer au début de ce récit, mais encore une fois, l’exercice est un réel plaisir.

Si tu aimes bien, il y a un formulaire pour t’inscrire et recevoir le prochain article qui s’annonce palpitant !

Je vais parler des exponentielles (Hummmmm ! trop biennn)

Des bisous

PS: J’ai totalement conscience que ce que j’écris ici ne sont qu’un amas de banalités, il s’agit encore d’un exercice d’auto-psychanalyse et non un désir formel de révolutionner le monde…

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