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Fin du monde

Radiothérapie #21/25 – Déconfinement

  • 13 mai 202013 mai 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 8/10 (En reconstruction) – Météo: hasardeuse – Poids: 87.2 – Inspiration : David Bowie – Blackstar

Point info du jour : Je t’avais parlé du Magazine de la Santé de France 5 qui est venu faire un reportage sur ma petite personne, l’opération etc. Eh bien ça y est ! J’ai la date de diffusion !

Il s’agit de deux reportages et ils seront diffusé le Vendredi 29 Mai sur France 5 aux alentours de 13h40!

Ames sensibles d’abstenir quand même. Pour rappel, ils sont aussi venus dans le bloc opératoire donc il risque d’y avoir de la barbac. Aucune envie de choquer vos enfants 😉

Petit bonjour au passage à Anaïs Plateau qui s’est occupé de tout et à Caro qui a rendu cela possible.

Nous sommes le 12 Mai et le dernier article date du 12 Mars. À croire qu’il y a eu une sorte de black out. Devant l’insistance d’innombrables fans (ma

mère en l’occurence), me voici planté devant une nouvelle page blanche à tenter d’écrire 3 lignes.

Depuis le début de l’aventure, il m’arrive souvent de prendre des notes pour plus tard. Cela va de la réaction de la concièrge à ma tronche du jour, la mine dégoutée d’une caissière au moment de dire bonjour, une idée, une pensée, bref… Tout cela dans l’optique d’en faire un paragraphe, un article ou rien.

Ce matin, je me dis tiens, allons voir si je n’ai pas quelque chose à grignoter dans mon recueil de blagues et surprise : Bah… Rien… Que Dalle !

Deux mois que rien ne vient. Aucune envie d’écrire voir même d’ouvrir mon laptop, aucune envie d’épanchement sur l’épaule virtuelle de l’exhibition de mon mal être…

Je t’entends déjà jubiler à l’idée d’une dépression naissante : « Ah ! Ça y est ! Tu vois chérie, je t’avais bien dit qu’il finirait par craquer ! ».

Au risque de te décevoir, ce n’est absolument pas le cas. C’est même tout le contraire.

Il faut dire que nous sommes le Mardi 12 Mai 2020. Les deux mois précédents ont été ceux d’un confinement forcé de la moitié de la population mondiale, paralysée par la peur et l’angoisse d’un virus sorti de nulle part.

Un simple micro-organisme nous envoie dans les cordes et nous rappelle notre condition fragile d’animaux dépendants d’une système naturel imprévisible et connu pour ses caprices.

Un retour bienvenue à l’humilité qui nous fait tant défaut ces derniers temps. Je ne peux m’empêcher de penser que cela ne peut pas nous faire de mal.

Cette situation est extrêmement paradoxal pour un type comme moi qui prône la fin du monde et de l’humain depuis des années. Être réduit au silence sans pouvoir écrire la moindre ligne sur un sujet qui me « passionne ». Etrange non ? Ce coronavirus ferait bander tout auteur de série fiction miteuse à destination de Netflix.

Mais puisque l’on parle de cinéma et de fiction, ne doit-on pas attendre la fin d’un film avant d’en parler ou de critiquer ?

J’ai longtemps hésité à ajouter une référence « temporelle » dans ce blog pour ne pas le figer dans le temps mais comment ne pas parler de cet incroyable moment d’histoire où 3 milliards d’individus étaient, sont ou serons bloqués chez eux*.

* : Je voulais finir cette phrase par « Comme des cons », mais je préfère éviter ce genre de vulgarité ici.

Me voici un peu comme tout le monde en ce moment, à vouloir parler du confinement sans avoir quoique ce soit d’interessant à dire. Tu peux toujours te dire que ce n’est pas très original mais ce n’est pas vraiment comme si j’en avais quelque chose à faire.

Instant Calimero narcissique : En ce qui me concerne, le confinement à commencé il y a 9 mois avec l’arrêt brutal de ma vie d’avant et le début de la chimiothérapie.

Autant dire que deux mois supplémentaires, partagés avec l’ensemble de mes prochains ne me paraissaient pas franchement insurmontables.

Deux mois d’une « guerre » où les seuls ennemis à combattre étaient le frigo, l’ennuie et ton ou ta conjoint(e)… Deux mois de pause planétaire, où pollution, circulation et consommation n’étaient plus seuls maitres à bord.

La seule « chose » qui n’a pas fait de pause, c’est bien la connerie de ce cher D. Trump dont les frasques quotidiennes viennent nous sauver de la morosité ambiante. Toujours égal à lui même, il a été plutôt parfait dans son rôle de bouffon du monde, même s’il est fort regrettable que cela coûte des vies.

Désolé pour les références incessantes à D. Trump mais ce type me fascine.

Au tout début du confinement, je me suis dit :

  • Chouette ! Et si on prenait collectivement conscience du monde qui nous entoure ? Et pourquoi ne pas imaginer un monde meilleur et plus juste. Le début d’une nouvelle ère et d’un changement de modèle. Et pourquoi ne pas commencer à instaurer de nouvelles règles, de nouveaux modes de vies ?
  • Voix intérieur : Oui… mais bien sûr ! Tu as raison ! Et pourquoi pas des petits moineaux sur ton balcon et des papillons dans les champs et des océans sans plastique pendant que tu y es ! Ton angélisme et ta naïveté me font flipper parfois !
  • Moi : Rhooo, ça va… C’est purement sarcastique.
  • Voix intérieur : Ahhh… tu m’as fait peur ! J’ai cru que tu étais sérieux.
  • Moi : Je me demande bien qui est le plus con de nous deux !

Bon, arrêtons de parler des choses futiles comme l’avenir de la planète et parlons plutôt de moi !

Depuis l’opération, qui me paraît déjà fort fort lointaine, je n’ai jamais été aussi en forme. La disparition de mes tétons est tout à fait acceptée et ne me gène absolument pas. L’euphorie et la joie post-opératoire n’ont pas diminuées, bien au contraire.

Demain, 22ème séance de radiothérapie sur 25 et le traitement sera enfin terminé. Je ne parle pas de l’hormonothérapie, ça c’est pour plus tard.

3 séances restante pour passer du côté des ex-cancéreux* ! Un nouveau Club dont j’ai hâte de faire partie alors autant dire que la sortie du confinement prend une saveur toute particulière et je ne me priverai pas pour la déguster.

* : Pour les assureurs, et ma banquière que je salue au passage, je serai encore considéré comme un crustacé ambulant pour les 10 prochaines années. C’est bien dommage mais c’est comme ça.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

J’aimerais bien finir cet article en citant un philosophe mais je n’en connais aucun de bien, alors autant faire appel à mon cher Renaud qui un jour décréta :

On reconnait le bonheur
au bruit qu’il fait quand il s’en va…

Renaud Séchan

J’avoue avoir profondément saisi le sens de cette phrase ce jour de Juillet où le crabe s’est invité à ma table. Pour autant, je crois ou j’espère avoir appris à repérer ce bonheur au bruit qu’il fait tous les jours.

Si il est parfois difficile à discerner dans le vacarme de la vie quotidienne, ces deux derniers mois de silence obligatoire l’ont mis particulièrement en valeur.

Dans le choix que nous avons fait avec Caro de prendre des chemins différents. Dans les relations d’amitié tenues à distance sur WhatsApp ou par téléphone qui se sont renforcées de bien des manières. Dans la vision des progrès de ma fille en lecture (Enfin, elle a surtout progressé à Mario sur la Wii). Enfin et surtout, dans les projections futures et elles sont si nombreuses !

Et pourtant, la suite est un sacré bordel ! Tu peux me croire ! Une ToDo list longue comme le bras !

Mais la machine est lancée et elle arrive à pleine vitesse, cheveux au vent ! Oui oui, j’ai bien dit cheveux ! J’ai toujours détesté aller chez le coiffeur mais là… quel KIFFE ça va être !!!

La radiothérapie n’aura été une formalité, presque une occupation même pendant le confinement. J’ai repris le sport et là aussi, c’est extrêmement agréable de se dire que cette fois, il n’y a pas de nouvelle échéance qui viendra tout faire s’écrouler.

Finalement, cette page blanche depuis des semaines ne l’est plus et je suis content d’arriver au bout de cet article. Toi aussi sûrement d’ailleurs.

L’une des premières missions de ma nouvelle vie sera de trouver un taf, j’ai donc refait entièrement mon CV que voici :

Phrase d’accroche : Futur Ex-Cancéreux, cherche Job très bien payé. Si possible pas très loin de Paris 18.

Profil : Ex-Informaticien ne voulant plus jamais écrire une seule ligne de code mais plutôt motivé pour parler de la fin du monde, musique et recettes de cuisine.

Motivation : Principalement pour payer mon loyer, 1 an d’arrêt de travail ayant fortement compromis mes relations avec la banque.

3 qualités : Narcissique, mégalomane, totalement Immature

3 défauts : Franchement, je n’en vois aucun

Merci de ne pas me contacter avant l’été, histoire que je passe des vacances peinard sur les plages fermées pour cause de Covid-19.

Je crois avoir mis toutes les chances de mon côté pour trouver un JOB.

D’ici là, porte toi bien et à très bientôt !

PS : J’hésite depuis 2h à finir cet article par une référence négative. Mais puisque tu insistes, voici un petit article résumant parfaitement la situation. Il a été publié par mon ami Steve Moradel qui, en plus d’être un mec brillant, est plutôt d’un naturel optimiste.

Fin du monde

Chirurgie – J-2 – L’armée des 12 singes

  • 3 mars 20203 mars 2020
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 8/10 – Météo: Hiver tardif – Poids: 88.0 – Inspiration : Faire le plein de boîtes de conserve avant la fin du monde

Un peu plus de trois semaines sont passées depuis la dernière chimio et elle me semble déjà loin… très loin derrière. J’ai presque l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cela pour de vrai… Comme un réveil après mauvais rêve duquel on sort un peu patraque mais plutôt content que cela ne soit pas réel.

D’après Google, il y a plusieurs études assez sérieuses sur le principe d’oubli volontaire du cerveau. En effet, ce dernier possède la faculté incroyable d’oublier les souvenirs pénibles ou douloureux. Un mécanisme « naturel », considéré comme un trait positif voir vital dans l’évolution humaine.

Une explication tirée d’un article : « Si les chasseurs de l’âge de pierre ayant échappé aux griffes d’un lion en chassant une antilope n’avaient pas pu oublier la frayeur, ils auraient cessé de chasser et seraient morts de faim. »

La nature est sacrément bien faite !

Petit aparté : Evidemment, tous les mauvais souvenirs ne sont pas oubliés… Pas sûr que l’on puisse oublier certaines choses même si cela arrangerait bien les affaires de Tariq Ramadan ou d’Harvey Weinstein par exemple, pour ne citer qu’eux…

Mais changeons plutôt de sujet pour un autre thème à la mode sur BFM-TV : le Covid-19 (Corona Virus pour les newbies). C’est quand même plus sympa qu’une agression sexuelle et bien plus raccord avec l’essence de ce blog.

J’avoue que le Corona ne m’intéresse que très moyennement. Pour l’instant, il faut reconnaître qu’il occupe plus les médias que les morgues… et ceux qui me connaissent un minimum comprendrons ma légère frustration. Une efficacité indéniable à la contamination mais un rendement ridicule pour le passage en caisse (en sapin de préférence).

J’exagère le trait en disant que cela ne m’intéresse pas… Covid-19 est d’une efficacité redoutable pour foutre un bordel monstre ! Tout cela me rappelle étrangement L’armée des 12 singes…

M. Mélanchon et ses potes devraient peut-être prendre des notes au lieu de nous faire chier avec le régime des retraites ! Voilà un vrai moyen d’action efficace contre la mondialisation. Juste une petite portion de code génétique avalé par un chinois et hop, I am Legend en moins d’un mois, rues désertées et consommation en berne !

Finalement, il a du Panache ce Corona Virus ! Oups, je m’égare un peu là !

Hier, j’ai dû abandonner mon vélo au profit d’un Uber car il pleuvait des cordes (comme tous les jours ici depuis que Paris est la capitale de la France). Jusqu’ici, tout allait bien : chauffeur limite sympa, ambiance feutrée, radio en tâche de fond qui parlait du Corona truc.

À peine le temps de refuser l’un de ces bonbons dont seuls les Uber ont le secret que je me mets à tousser légèrement. Je surprends un regard angoissé du chauffeur qui me toise dans le rétroviseur. Je tousse à nouveau et là, le regard devient noir, chargé de peur et d’animosité.

  • Ne vous inquiétez pas, dis-je avec bienveillance, je suis atteint d’un cancer et je tousse depuis 6 mois à cause de la chimiothérapie, aucun rapport avec le Corona Virus !
  • Ah… D’accord Monsieur, répond-il avec un soulagement non dissimulé dans le ton de sa voix.

Je crois même déceler un léger sourire de satisfaction dans son regard. J’avoue qu’a sa place j’aurais eu exactement la même réaction. Cependant, dans mon esprit, l’étalage de son dédain absolu pour mon état de santé entraine immédiatement la perte d’une étoile dans son évaluation d’après course.

Ma voix intérieure me traite alors de minable pour cet acte d’une couardise abjecte. À contre-coeur donc, je lui ai finalement attribué ses 5 étoiles, n’ayant objectivement rien à lui reprocher.

Bref, demain après midi, je rentre à l’hôpital ! L’étape cruciale et tant attendue arrive ! Tout à coup, ce temps que je trouvais si long il y a peu s’accélère drastiquement et le bloc opératoire se rapproche à grands pas.

  • Mes tétons : Quoi ??? C’est dans deux jours l’opération ? Comment ça ? Déjà ? Mais c’est pas possible ! Plus que deux jours à tenir ? On a le droit à une dernière clope ?
  • Voix intérieure : Non, interdiction de fumer, c’est l’anesthésiste qui l’a dit !
  • Moi : Rho, mais bouclez la vous deux ! Déjà, des tétons qui parlent ça n’existe pas et en plus, vous allez flinguer le tournage en cours…

Ah oui, je ne t’ai pas dit. Pour ne pas faire les choses à moitié et continuer à flatter mon égo déjà bien boursouflé par toute cette aventure, une équipe de tournage de France 5 va venir filmer l’intervention. Il s’agit du Mag de la Santé sur France 5*.

* : Merci Caro de les avoir contacté 😉

D’ailleurs, en ce moment même, j’ai un caméraman juste derrière mon épaule qui est en train de filmer ce que j’écris… C’est assez perturbant ! Ecrire de conneries tout seul derrière un bureau, c’est facile mais avec une équipe de tournage juste derrière c’est tout de suite moins évident.

Aujourd’hui, ils font un mini reportage à la maison pour présenter le blog et ma petite personne. Ce soir, avec des amis et ma chère et tendre nous parlerons de comment l’entourage a réagit à la nouvelle. Théoriquement, j’ai prévu suffisamment d’alcool pour qu’ils puissent au moins faire semblant d’être concernés devant les caméras…

– Mais pourquoi ai-je besoin d’en rajouter au point de vouloir passer à la TV ?

Etant dans une phase exhibitionniste et narcissique depuis le départ, je me dis : autant aller jusqu’au bout. Je crois surtout que cela rendra l’expérience attrayante et excitante lors du passage au bloc. Une façon de survoler l’expérience plutôt que de laisser mes tétons se morfondre lamentablement sur leur fin imminente. Je trouve cela plutôt ludique d’aller au bloc dans ces conditions. Chacun se fera son jugement.

– Suis-je devenu une pute à click ?

Oui, aucun doute ! Je crois d’ailleurs que je l’étais déjà bien avant le cancer ! C’est juste qu’avant la maladie, bah… ça marchait pas…

– Est-ce que je veux devenir une sorte porte drapeau pour les hommes pincés par les crustacés ?

Non, je ne crois pas ! Je n’ai pas plus de compassion pour le genre humain que j’en avais il y a encore 6 mois !

A ce moment précis, j’hésite à écrire en avance deux articles. L’un si l’opération échoue* et l’autre si elle est réussie. L’idée d’écrire un article poignant et déchirant de tristesse en insultant le corps médical peut sembler attrayante… Tout comme celle d’en écrire un dithyrambique à l’encontre de ma chirurgienne et de toute son équipe.

Écrire quelque chose en avance perdrait en sincérité et ne serait pas honnête donc je vais éviter. Je vais donc remballer ma haine virtuelle et mon admiration pour les prochains jours et déballer tout cela le moment venu.

* : Note pour ma mère (ça faisait longtemps) : Quand je dis : « Si l’opération échoue », je veux dire : si la cicatrice est ratée… Arrête de dramatiser !

Juste un mot sur l’opération elle même : Oui je flippe du bistouri, je mentirais en disant le contraire. Maintenant, je n’ai pas d’appréhension particulière non plus. Je flippe surtout de l’après et de la trace indélébile qui restera mais nous auront l’occasion d’en reparler (ou pas).

Je termine ici car il faut absolument que j’aille préparer l’apéro et en plus, je n’ai plus rien à dire.

PS : Si je n’écris pas de nouvel article d’ici 3 semaines, c’est que ma mère avait raison de dramatiser 😀 /

Sinon, bah… à la prochaine

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