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Fin du monde

Radiothérapie #21/25 – Déconfinement

  • 13 mai 202013 mai 2020
  • par Franck

Moral: 8/10 – Physique : 8/10 (En reconstruction) – Météo: hasardeuse – Poids: 87.2 – Inspiration : David Bowie – Blackstar

Point info du jour : Je t’avais parlé du Magazine de la Santé de France 5 qui est venu faire un reportage sur ma petite personne, l’opération etc. Eh bien ça y est ! J’ai la date de diffusion !

Il s’agit de deux reportages et ils seront diffusé le Vendredi 29 Mai sur France 5 aux alentours de 13h40!

Ames sensibles d’abstenir quand même. Pour rappel, ils sont aussi venus dans le bloc opératoire donc il risque d’y avoir de la barbac. Aucune envie de choquer vos enfants 😉

Petit bonjour au passage à Anaïs Plateau qui s’est occupé de tout et à Caro qui a rendu cela possible.

Nous sommes le 12 Mai et le dernier article date du 12 Mars. À croire qu’il y a eu une sorte de black out. Devant l’insistance d’innombrables fans (ma

mère en l’occurence), me voici planté devant une nouvelle page blanche à tenter d’écrire 3 lignes.

Depuis le début de l’aventure, il m’arrive souvent de prendre des notes pour plus tard. Cela va de la réaction de la concièrge à ma tronche du jour, la mine dégoutée d’une caissière au moment de dire bonjour, une idée, une pensée, bref… Tout cela dans l’optique d’en faire un paragraphe, un article ou rien.

Ce matin, je me dis tiens, allons voir si je n’ai pas quelque chose à grignoter dans mon recueil de blagues et surprise : Bah… Rien… Que Dalle !

Deux mois que rien ne vient. Aucune envie d’écrire voir même d’ouvrir mon laptop, aucune envie d’épanchement sur l’épaule virtuelle de l’exhibition de mon mal être…

Je t’entends déjà jubiler à l’idée d’une dépression naissante : « Ah ! Ça y est ! Tu vois chérie, je t’avais bien dit qu’il finirait par craquer ! ».

Au risque de te décevoir, ce n’est absolument pas le cas. C’est même tout le contraire.

Il faut dire que nous sommes le Mardi 12 Mai 2020. Les deux mois précédents ont été ceux d’un confinement forcé de la moitié de la population mondiale, paralysée par la peur et l’angoisse d’un virus sorti de nulle part.

Un simple micro-organisme nous envoie dans les cordes et nous rappelle notre condition fragile d’animaux dépendants d’une système naturel imprévisible et connu pour ses caprices.

Un retour bienvenue à l’humilité qui nous fait tant défaut ces derniers temps. Je ne peux m’empêcher de penser que cela ne peut pas nous faire de mal.

Cette situation est extrêmement paradoxal pour un type comme moi qui prône la fin du monde et de l’humain depuis des années. Être réduit au silence sans pouvoir écrire la moindre ligne sur un sujet qui me « passionne ». Etrange non ? Ce coronavirus ferait bander tout auteur de série fiction miteuse à destination de Netflix.

Mais puisque l’on parle de cinéma et de fiction, ne doit-on pas attendre la fin d’un film avant d’en parler ou de critiquer ?

J’ai longtemps hésité à ajouter une référence « temporelle » dans ce blog pour ne pas le figer dans le temps mais comment ne pas parler de cet incroyable moment d’histoire où 3 milliards d’individus étaient, sont ou serons bloqués chez eux*.

* : Je voulais finir cette phrase par « Comme des cons », mais je préfère éviter ce genre de vulgarité ici.

Me voici un peu comme tout le monde en ce moment, à vouloir parler du confinement sans avoir quoique ce soit d’interessant à dire. Tu peux toujours te dire que ce n’est pas très original mais ce n’est pas vraiment comme si j’en avais quelque chose à faire.

Instant Calimero narcissique : En ce qui me concerne, le confinement à commencé il y a 9 mois avec l’arrêt brutal de ma vie d’avant et le début de la chimiothérapie.

Autant dire que deux mois supplémentaires, partagés avec l’ensemble de mes prochains ne me paraissaient pas franchement insurmontables.

Deux mois d’une « guerre » où les seuls ennemis à combattre étaient le frigo, l’ennuie et ton ou ta conjoint(e)… Deux mois de pause planétaire, où pollution, circulation et consommation n’étaient plus seuls maitres à bord.

La seule « chose » qui n’a pas fait de pause, c’est bien la connerie de ce cher D. Trump dont les frasques quotidiennes viennent nous sauver de la morosité ambiante. Toujours égal à lui même, il a été plutôt parfait dans son rôle de bouffon du monde, même s’il est fort regrettable que cela coûte des vies.

Désolé pour les références incessantes à D. Trump mais ce type me fascine.

Au tout début du confinement, je me suis dit :

  • Chouette ! Et si on prenait collectivement conscience du monde qui nous entoure ? Et pourquoi ne pas imaginer un monde meilleur et plus juste. Le début d’une nouvelle ère et d’un changement de modèle. Et pourquoi ne pas commencer à instaurer de nouvelles règles, de nouveaux modes de vies ?
  • Voix intérieur : Oui… mais bien sûr ! Tu as raison ! Et pourquoi pas des petits moineaux sur ton balcon et des papillons dans les champs et des océans sans plastique pendant que tu y es ! Ton angélisme et ta naïveté me font flipper parfois !
  • Moi : Rhooo, ça va… C’est purement sarcastique.
  • Voix intérieur : Ahhh… tu m’as fait peur ! J’ai cru que tu étais sérieux.
  • Moi : Je me demande bien qui est le plus con de nous deux !

Bon, arrêtons de parler des choses futiles comme l’avenir de la planète et parlons plutôt de moi !

Depuis l’opération, qui me paraît déjà fort fort lointaine, je n’ai jamais été aussi en forme. La disparition de mes tétons est tout à fait acceptée et ne me gène absolument pas. L’euphorie et la joie post-opératoire n’ont pas diminuées, bien au contraire.

Demain, 22ème séance de radiothérapie sur 25 et le traitement sera enfin terminé. Je ne parle pas de l’hormonothérapie, ça c’est pour plus tard.

3 séances restante pour passer du côté des ex-cancéreux* ! Un nouveau Club dont j’ai hâte de faire partie alors autant dire que la sortie du confinement prend une saveur toute particulière et je ne me priverai pas pour la déguster.

* : Pour les assureurs, et ma banquière que je salue au passage, je serai encore considéré comme un crustacé ambulant pour les 10 prochaines années. C’est bien dommage mais c’est comme ça.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

J’aimerais bien finir cet article en citant un philosophe mais je n’en connais aucun de bien, alors autant faire appel à mon cher Renaud qui un jour décréta :

On reconnait le bonheur
au bruit qu’il fait quand il s’en va…

Renaud Séchan

J’avoue avoir profondément saisi le sens de cette phrase ce jour de Juillet où le crabe s’est invité à ma table. Pour autant, je crois ou j’espère avoir appris à repérer ce bonheur au bruit qu’il fait tous les jours.

Si il est parfois difficile à discerner dans le vacarme de la vie quotidienne, ces deux derniers mois de silence obligatoire l’ont mis particulièrement en valeur.

Dans le choix que nous avons fait avec Caro de prendre des chemins différents. Dans les relations d’amitié tenues à distance sur WhatsApp ou par téléphone qui se sont renforcées de bien des manières. Dans la vision des progrès de ma fille en lecture (Enfin, elle a surtout progressé à Mario sur la Wii). Enfin et surtout, dans les projections futures et elles sont si nombreuses !

Et pourtant, la suite est un sacré bordel ! Tu peux me croire ! Une ToDo list longue comme le bras !

Mais la machine est lancée et elle arrive à pleine vitesse, cheveux au vent ! Oui oui, j’ai bien dit cheveux ! J’ai toujours détesté aller chez le coiffeur mais là… quel KIFFE ça va être !!!

La radiothérapie n’aura été une formalité, presque une occupation même pendant le confinement. J’ai repris le sport et là aussi, c’est extrêmement agréable de se dire que cette fois, il n’y a pas de nouvelle échéance qui viendra tout faire s’écrouler.

Finalement, cette page blanche depuis des semaines ne l’est plus et je suis content d’arriver au bout de cet article. Toi aussi sûrement d’ailleurs.

L’une des premières missions de ma nouvelle vie sera de trouver un taf, j’ai donc refait entièrement mon CV que voici :

Phrase d’accroche : Futur Ex-Cancéreux, cherche Job très bien payé. Si possible pas très loin de Paris 18.

Profil : Ex-Informaticien ne voulant plus jamais écrire une seule ligne de code mais plutôt motivé pour parler de la fin du monde, musique et recettes de cuisine.

Motivation : Principalement pour payer mon loyer, 1 an d’arrêt de travail ayant fortement compromis mes relations avec la banque.

3 qualités : Narcissique, mégalomane, totalement Immature

3 défauts : Franchement, je n’en vois aucun

Merci de ne pas me contacter avant l’été, histoire que je passe des vacances peinard sur les plages fermées pour cause de Covid-19.

Je crois avoir mis toutes les chances de mon côté pour trouver un JOB.

D’ici là, porte toi bien et à très bientôt !

PS : J’hésite depuis 2h à finir cet article par une référence négative. Mais puisque tu insistes, voici un petit article résumant parfaitement la situation. Il a été publié par mon ami Steve Moradel qui, en plus d’être un mec brillant, est plutôt d’un naturel optimiste.

Journal Chimiothérapeutique

Chirurgie – J+7 – It’s alive ! It’s aliiiive…

  • 12 mars 202012 mars 2020
  • par Franck

Moral: 9/10 – Physique : 5/10 (En phase Up) – Météo: Changeante pour ne pas dire merdique – Poids: 86.3 – Inspiration : Mary Shelley’s Frankenstein

  • At first, I was afraid, I was petrified
  • Kept thinking, I could never live without you by my side
  • But then I spent so many nights thinking, how you did me wrong
  • And I grew strong and I learned how to get along

Au début, je voulais mettre I will survive de Gloria Gaynor comme titre de l’article…

Je n’avais jamais vraiment écouté le texte de cette chanson (ni cette chanson jusqu’au bout d’ailleurs) et je trouve l’intro particulièrement à propos pour illustrer l’éviction du Crabe*.

* : Attention ! Pour qu’il n’y ait aucune méprise… Je n’ai pas du tout dit que j’étais prêt à danser sur cette chanson! Merci donc d’éviter l’utilisation de ce titre comme un « totem » dans vos prochaines soirées alcoolisées. Le clin d’oeil sera considéré comme d’un mauvais goût certain !

Ceci dit, le « It’s alive » de Frankenstein a pris le dessus tant il est plus en rapport avec le résultat post-opératoire… D’ailleurs, j’ai placé une caméra de surveillance dans le bloc durant la mastectomie et voilà le résultat : Cliques ici si tu l’oses !

Et ben voilà, ça c’est fait ! comme on dit. Deux heures d’opération et quelques nuits « agitées » plus tard, me voici diminué des deux tétons mais aussi et surtout du crabe et, bah… comment dire… ? Disons qu’aujourd’hui, Ablation rime avec Libération.

On verra demain et les jours suivants si l’euphorie de ces derniers jours font évoluer l’état d’esprit mais j’en doute tant la faculté d’adaptation semble rapide. Le cerveau est une machine incroyable mais j’en ai déjà parlé. Les cicatrices sont largement plus petites que je ne l’imaginais et cela change la donne évidemment. L’appréhension du début laisse place au soulagement et c’est heureux.

Un petit mot pour parler des drains ou « redons » ? J’essaie de faire vite…

Trois câbles branchés directement dans le corps servant à évacuer des choses assez sordides dans des petits bidons transparents que la décence m’empêche de décrire ici. Une véritable atteinte à la dignité ou l’amour propre mais une utilité certaine pour éviter l’engorgement. Tout à coup, le Major Mira Killian de Ghost in the shell juste avant le réveil me revient en tête ! Je te laisse googleliser si besoin !

Tout ceci ne dure qu’un temps évidemment alors autant ne pas s’éterniser en futilités.

J’avais promis un article dithyrambique sur ma* chirurgienne lors du précédent article mais c’est l’équipe entière que je souhaite remercier brièvement. Une équipe sur le pied de guerre dès 7h du mat au bloc opératoire. Une interne et des infirmières adorables, attentives, on ne peut plus charmantes et attentionnées. Aide très utile quand tu ne ressembles à rien et que tu ne peux même pas bouger un bras.

Enfin, une chirurgienne réellement extraordinaire (plus tous les synonymes associés). Une gentillesse apaisante, précise dans ses propos, ses explications, ses gestes et ses insultes joviales aux équipes de télévisions (J’y reviendrais). Une sérénité absolue et une disponibilité remarquable malgré un emploi du temps démentiel ? excessif ? honteusement surchargé ???

Petit exemple pratique : Début de l’opération au bloc, il est 8h du mat. Plusieurs visites dans la journée pour contrôler par elle même que tout va bien. Il est 22h et je la vois encore pour une dernière visite. En lui souhaitant bonne nuit, elle m’annonce que sa journée n’est pas encore terminée ! ??? J’ai presque envie de hisser le piquet de grève ! Je crois que l’on ne voit pas assez ces gens là défiler dans les rues. #WTF #mondedemerde

Un remerciement spécial pour l’équipe d’anesthésie, ou plutôt sur le produit anesthésiant lui même. Une première piqure dans la colonne vertébrale qui ferait passer les champis hallucinogènes pour des chips bon marché. Pour le reste, bah… je ne m’en souviens plus trop :-D…

J’en profite pour présenter mes excuses à l’équipe en salle de réveil pour les avoir (légèrement) insulté au moment d’ouvrir les yeux tant j’étais en train de planer totalement et que je voulais absolument y retourner.

Un dernier merci mais non des moindres à l’équipe de tournage du Mag de la Santé. Dans la chambre bien avant l’aurore et présente au retour dans la chambre. Leur présence, leur bonne humeur, leur décontraction et la caméra rendant l’ensemble aussi ludique qu’escompté. Tels des espions infiltrés, ils m’ont fait un rapport détaillé des coulisses du bloc opératoire. J’ai adoré ce moment !

Re-merci à Anne Sophie Bats (la chirurgienne) qui a bien voulu se prêter au jeu alors qu’elle n’en avait ni l’envie ni le temps (T’ai-je dit que cette femme était totalement surchargée ?)

Sans dire que j’irai passer mes prochaines vacances chambre 6.506 du POMA C de l’hôpital G. Pompidou, j’ai passé un séjour 9.5/10* parmi ces personnes qui ont su rendre l’expérience bien moins douloureuse qu’attendue et je suis totalement sincère.

* : Je mets 9.5 sur 10 car il y a un bémol tout de même. La couleur du Lino au sol de la chambre… Que l’on décide de peindre les murs des chambres d’hôpital en Jaune sale, pourquoi pas. Mais bon sang de bordel, qui a bien pu valider une couleur de Lino aussi abominable ?!

Quant au résultat, j’imaginais une mutilation profonde, physique et mentale et je me retrouve avec un travail d’orfèvre. Même après 7 jours et l’euphorie du moment passée ! Je m’en faisais un monde et j’ai presque hâte d’exhiber cela aux yeux du monde (Hum… non, ça c’est pas vrai par contre, je m’emballe un peu !).

Je suis surtout content et ravi que cette étape soit enfin franchie et que le plus dur soit derrière, loin derrière. Putain de merde, ça fait du bien !!! L’impression d’avoir passé un col hors catégorie sur un vélo à la con en vitesse lente et maintenant, à moi la descente et la recherche de vitesse pour la suite.

En tentant de prendre un minimum de recul, je retiens un truc de tout cela*.

* : Attention, on arrive au rayon psychologie de comptoir.

La succession de nouvelles, bonnes ou mauvaises entraine forcément des ascenseurs émotionnels à la pelle depuis 9 mois maintenant. Cela peut paraitre curieux mais j’ai ressenti des joies intenses que je n’aurais jamais eu sans le crabe et l’en remercie presque. Après autopsie, ses restes finiront probablement dans une poubelle avant d’être carbonisés définitivement. Merde, je suis en plein syndrome de Stockholm !

Prenons un autre exemple pratique :

Je reviens rapidement sur les drains posés après l’opération pendant 5 jours. Tu ne peux pas prendre ta douche ou aller pisser tranquille sans risquer la déchirure ou pire encore. Tu traines des bidons pleins de liquide dégueu partout avec toi… Bref, imagine simplement que l’on te place des chaines avec des boulets aux pieds pendant la même durée et imagine maintenant le sentiment de libération, au soir du cinquième jour, quand une infirmière vient t’enlever le dernier.

Tu peux enfin sortir pour accompagner ta fille à l’école et accessoirement aller draguer (vainement) les mamans de l’école autour d’un café en racontant/mythonant à quel point tu es courageux et bla et bla et bla.

Voilà une action « banale » dans la vie de tous les jours qui devient un évènement intensément joyeux (sauf au moment d’enfiler ton manteau ou de monter des escaliers mais on s’en tape un peu…).

Ma fille (que je n’embrasse plus pour cause de Corana) a déjà vu les cicatrices et ne s’est même pas moquée. D’aucun dirons que je ne lui épargne décidément rien, pauvre enfant… Je crois qu’elle était plus excitée que moi à l’idée de voir le résultat.

Je laisserai ma meuf s’exprimer elle même sur ce blog dans un prochain article en carte blanche. (Elle m’a promis de le faire et me doit bien cela…).

À la relecture de cet article, je dois avouer que je me trouve dans une situation un peu délicate. Au cours du périple, j’ai pu rencontrer beaucoup de nanas atteintes du même mal et donc, de la même « punition ». Et justement, le châtiment n’est pas du tout le même pour un mec. J’ai du coup un peu honte à me pavaner comme un paon qui fait la roue en disant à quel point tout ceci est extraordinaire etc…

La calvitie n’a rien de choquant chez un homme… je dirais même qu’elle m’a plutôt aidé à attirer l’attention. L’ablation des deux seins ne change strictement rien à mon look une fois mon « Marcel » enfilé.

Par souci d’honnêteté et de franchise, je ne compte évidemment pas supprimer les paragraphes précédents mais je reconnais que pour un homme, il est bien plus facile de tolérer les effets de chimio et de la mastectomie. La pression psychologique, sociale et culturelle n’est pas du tout la même et je ne voudrais pas minimiser la chose ou paraître arrogant*.

* : Attention, quand je dis cela, ne va pas croire non plus que je souhaite prendre la défense des femmes. D’une part, je n’ai aucune légitimité pour le faire et d’autre part, elles n’ont attendu personne pour prendre le dessus sur cette merde de crustacé ! Je dis cela juste pour faire genre « je suis concerné »… #féministequandçamarrange.

Je crois que j’en ai terminé pour aujourd’hui.

PS : J’espère que je vais en chier pendant la radiothérapie sinon, on va vite s’emmerder ici.

Fin du monde

Chirurgie – J-2 – L’armée des 12 singes

  • 3 mars 20203 mars 2020
  • par Franck

Moral: 8.5/10 – Physique : 8/10 – Météo: Hiver tardif – Poids: 88.0 – Inspiration : Faire le plein de boîtes de conserve avant la fin du monde

Un peu plus de trois semaines sont passées depuis la dernière chimio et elle me semble déjà loin… très loin derrière. J’ai presque l’impression de ne pas avoir vraiment vécu cela pour de vrai… Comme un réveil après mauvais rêve duquel on sort un peu patraque mais plutôt content que cela ne soit pas réel.

D’après Google, il y a plusieurs études assez sérieuses sur le principe d’oubli volontaire du cerveau. En effet, ce dernier possède la faculté incroyable d’oublier les souvenirs pénibles ou douloureux. Un mécanisme « naturel », considéré comme un trait positif voir vital dans l’évolution humaine.

Une explication tirée d’un article : « Si les chasseurs de l’âge de pierre ayant échappé aux griffes d’un lion en chassant une antilope n’avaient pas pu oublier la frayeur, ils auraient cessé de chasser et seraient morts de faim. »

La nature est sacrément bien faite !

Petit aparté : Evidemment, tous les mauvais souvenirs ne sont pas oubliés… Pas sûr que l’on puisse oublier certaines choses même si cela arrangerait bien les affaires de Tariq Ramadan ou d’Harvey Weinstein par exemple, pour ne citer qu’eux…

Mais changeons plutôt de sujet pour un autre thème à la mode sur BFM-TV : le Covid-19 (Corona Virus pour les newbies). C’est quand même plus sympa qu’une agression sexuelle et bien plus raccord avec l’essence de ce blog.

J’avoue que le Corona ne m’intéresse que très moyennement. Pour l’instant, il faut reconnaître qu’il occupe plus les médias que les morgues… et ceux qui me connaissent un minimum comprendrons ma légère frustration. Une efficacité indéniable à la contamination mais un rendement ridicule pour le passage en caisse (en sapin de préférence).

J’exagère le trait en disant que cela ne m’intéresse pas… Covid-19 est d’une efficacité redoutable pour foutre un bordel monstre ! Tout cela me rappelle étrangement L’armée des 12 singes…

M. Mélanchon et ses potes devraient peut-être prendre des notes au lieu de nous faire chier avec le régime des retraites ! Voilà un vrai moyen d’action efficace contre la mondialisation. Juste une petite portion de code génétique avalé par un chinois et hop, I am Legend en moins d’un mois, rues désertées et consommation en berne !

Finalement, il a du Panache ce Corona Virus ! Oups, je m’égare un peu là !

Hier, j’ai dû abandonner mon vélo au profit d’un Uber car il pleuvait des cordes (comme tous les jours ici depuis que Paris est la capitale de la France). Jusqu’ici, tout allait bien : chauffeur limite sympa, ambiance feutrée, radio en tâche de fond qui parlait du Corona truc.

À peine le temps de refuser l’un de ces bonbons dont seuls les Uber ont le secret que je me mets à tousser légèrement. Je surprends un regard angoissé du chauffeur qui me toise dans le rétroviseur. Je tousse à nouveau et là, le regard devient noir, chargé de peur et d’animosité.

  • Ne vous inquiétez pas, dis-je avec bienveillance, je suis atteint d’un cancer et je tousse depuis 6 mois à cause de la chimiothérapie, aucun rapport avec le Corona Virus !
  • Ah… D’accord Monsieur, répond-il avec un soulagement non dissimulé dans le ton de sa voix.

Je crois même déceler un léger sourire de satisfaction dans son regard. J’avoue qu’a sa place j’aurais eu exactement la même réaction. Cependant, dans mon esprit, l’étalage de son dédain absolu pour mon état de santé entraine immédiatement la perte d’une étoile dans son évaluation d’après course.

Ma voix intérieure me traite alors de minable pour cet acte d’une couardise abjecte. À contre-coeur donc, je lui ai finalement attribué ses 5 étoiles, n’ayant objectivement rien à lui reprocher.

Bref, demain après midi, je rentre à l’hôpital ! L’étape cruciale et tant attendue arrive ! Tout à coup, ce temps que je trouvais si long il y a peu s’accélère drastiquement et le bloc opératoire se rapproche à grands pas.

  • Mes tétons : Quoi ??? C’est dans deux jours l’opération ? Comment ça ? Déjà ? Mais c’est pas possible ! Plus que deux jours à tenir ? On a le droit à une dernière clope ?
  • Voix intérieure : Non, interdiction de fumer, c’est l’anesthésiste qui l’a dit !
  • Moi : Rho, mais bouclez la vous deux ! Déjà, des tétons qui parlent ça n’existe pas et en plus, vous allez flinguer le tournage en cours…

Ah oui, je ne t’ai pas dit. Pour ne pas faire les choses à moitié et continuer à flatter mon égo déjà bien boursouflé par toute cette aventure, une équipe de tournage de France 5 va venir filmer l’intervention. Il s’agit du Mag de la Santé sur France 5*.

* : Merci Caro de les avoir contacté 😉

D’ailleurs, en ce moment même, j’ai un caméraman juste derrière mon épaule qui est en train de filmer ce que j’écris… C’est assez perturbant ! Ecrire de conneries tout seul derrière un bureau, c’est facile mais avec une équipe de tournage juste derrière c’est tout de suite moins évident.

Aujourd’hui, ils font un mini reportage à la maison pour présenter le blog et ma petite personne. Ce soir, avec des amis et ma chère et tendre nous parlerons de comment l’entourage a réagit à la nouvelle. Théoriquement, j’ai prévu suffisamment d’alcool pour qu’ils puissent au moins faire semblant d’être concernés devant les caméras…

– Mais pourquoi ai-je besoin d’en rajouter au point de vouloir passer à la TV ?

Etant dans une phase exhibitionniste et narcissique depuis le départ, je me dis : autant aller jusqu’au bout. Je crois surtout que cela rendra l’expérience attrayante et excitante lors du passage au bloc. Une façon de survoler l’expérience plutôt que de laisser mes tétons se morfondre lamentablement sur leur fin imminente. Je trouve cela plutôt ludique d’aller au bloc dans ces conditions. Chacun se fera son jugement.

– Suis-je devenu une pute à click ?

Oui, aucun doute ! Je crois d’ailleurs que je l’étais déjà bien avant le cancer ! C’est juste qu’avant la maladie, bah… ça marchait pas…

– Est-ce que je veux devenir une sorte porte drapeau pour les hommes pincés par les crustacés ?

Non, je ne crois pas ! Je n’ai pas plus de compassion pour le genre humain que j’en avais il y a encore 6 mois !

A ce moment précis, j’hésite à écrire en avance deux articles. L’un si l’opération échoue* et l’autre si elle est réussie. L’idée d’écrire un article poignant et déchirant de tristesse en insultant le corps médical peut sembler attrayante… Tout comme celle d’en écrire un dithyrambique à l’encontre de ma chirurgienne et de toute son équipe.

Écrire quelque chose en avance perdrait en sincérité et ne serait pas honnête donc je vais éviter. Je vais donc remballer ma haine virtuelle et mon admiration pour les prochains jours et déballer tout cela le moment venu.

* : Note pour ma mère (ça faisait longtemps) : Quand je dis : « Si l’opération échoue », je veux dire : si la cicatrice est ratée… Arrête de dramatiser !

Juste un mot sur l’opération elle même : Oui je flippe du bistouri, je mentirais en disant le contraire. Maintenant, je n’ai pas d’appréhension particulière non plus. Je flippe surtout de l’après et de la trace indélébile qui restera mais nous auront l’occasion d’en reparler (ou pas).

Je termine ici car il faut absolument que j’aille préparer l’apéro et en plus, je n’ai plus rien à dire.

PS : Si je n’écris pas de nouvel article d’ici 3 semaines, c’est que ma mère avait raison de dramatiser 😀 /

Sinon, bah… à la prochaine

Fin du monde

Chimio #6 – J+11 – Reforestation

  • 6 janvier 20206 janvier 2020
  • par Franck

Moral: 10/10 – Physique : 7/10 – Météo: Beau! – Poids: 87.7 – Inspiration : Environnementale

Nous sommes le Lundi 6 Janvier 2020, je viens d’accompagner ma fille (je t’embrasse) pour la rentrée scolaire. Elle était totalement ravie de retrouver ses camarades de classe ce matin. Au début, j’ai cru que c’était pour le plaisir d’étudier la critique de la raison pure de Kant. Elle m’a dit : « Mais non Papa, regarde, j’ai une dent qui bouge !!! Je vais montrer ça à mes copines ».

Un petit passage sur Google pour vérifier si c’est normal à presque 6 ans et la réponse est Oui. Petit Ouf de soulagement.

Une première dent qui bouge ? Déjà ??? Mais c’est pas possible ! Tu es née hier !!!

Il y a des étapes comme ça, où tu prends une petite claque sur la joue (ou une grosse baffe ailleurs). Je suis content de te voir grandir évidemment mais c’est dur de se rendre compte à quel point tu le fais vite. Demain tu seras à la Fac et on aura tous pris quelques cheveux blancs. Toujours ce foutu temps qui passe…

Bon, tout cela mis à part, l’article du jour s’appelle reforestation. Je voudrais bien parler de ces quelques 8 millions d’hectares* de forêts partis en fumée en Australie durant l’été Austral mais là n’est pas le débat. Je veux bien sûr parler d’un sujet au combien plus interessant, à savoir la repousse de mes cheveux !!!

* : Mis à part pour les agriculteurs, la notion d’hectare est souvent vague pour à peu près tout le monde. Et quand on parle en millions, seule une poignée d’élus peuvent comprendre. Quand je dis « élus », je ne pense pas forcément à Balkany… (Pauvre Partick!).

Pour continuer l’aparté sur les braises, la France fait environ 64,4 millions d’ha. C’est donc 1/8ème de la superficie totale de la métropole qui vient de cramer…
Bon, c’est pas dramatique non plus, c’est pas comme si il n’y avait pas eu des incendies records en Arctique, en Sibérie, ou à peu près partout *.

* : J’ai volontairement omis l’Amazonie car les incendies records ne sont même plus un phénomène considéré comme « extraordinaire »…

Comble des combles, si le Sud-Est est en proie aux flammes, le Nord-Ouest est en alerte pour pluies torrentielles avec risque d’inondation, faute à une tempête tropicale…

Ah !!! Rien de tel qu’un petit préambule champêtre pour commencer la journée 😉

Du coup, la repousse des trois poils sur le cailloux qui me sert de crâne paraissent bien pâlichons à côté des marsupiaux calcinés mais qu’importe, ils sont là !!!! J’ai même mis à jour le Portfolio pour rendre compte d’un progrès capillaire significatif !

Sinon, que dire après 11 jours de cette savoureuse 6ème séance de Chimio. Une semaine difficile où les effets secondaires ont frappé pile poil autour du nouvel an. Un corps de vieux pour les festivités, un avant goût de mes 80 ans. Mon beau-père me dit toujours que « la vieillesse est un naufrage… ». Je le crois maintenant.

Cependant, depuis le passage au Taxotère, je peux reprendre une réelle activité physique. En ce sens que je peux aller courir le dimanche matin et dépasser sans sourciller les mamies qui marchent dans la rue. J’ai même gagné une course contre un type en trottinette ! Bon, ok, il s’est fait renverser par un scooter*.

* : Cette anecdote est fausse bien sûr, c’est par un bus qu’il s’est fait percuter!

En plus de booster le mental, le petit footing du dimanche matin évacue aussi une partie du foie gras engrangé pendant les fêtes. Il ne reste plus que les escargots, le saumon, le gigot de chevreuil, la fondue savoyarde et la tourtiflette, la mayo des crevettes, la mayo des bulots, la mayo des pinces de crabe, la mayo du pain…??? Un grand merci au passage à Pierre et Véro pour 4 jours fabuleux au soleil de Porquerolles avec la famille, terminés par la visite de dauphins pour le jour de l’an. Ils ont fait grimper mon moral au delà de ce qui est mesurable.

J’espère que j’entame comme toi cette nouvelle année avec plein de bonnes résolutions que je m’empresserai vite d’oublier.

En voici quelques unes classées par ordre aléatoire suivi du pourcentage de réussite estimé :

  • Arrêter de fumer (comme tous les ans) – 5%
  • Faire du patin à roulette (Ah non, ça c’était celle de l’an dernier…) – 0%
  • Faire plus de sport (ça devrait pas être très compliqué) – 99%
  • Ne pas aller voir le dernier Star Wars au cinéma – 100%
  • Prendre du temps pour faire des choses importantes – 100% (Ceci ne concerne pas le vidage des poubelles par exemple)
  • Envoyer mes papiers à la sécu en temps et en heure – 1%
  • Continuer à raconter des conneries – Non noté car c’est un fait et non une résolution
  • Arrêter de lire des bouquins catastrophistes – Hum… 3%
  • Prendre du temps pour profiter – 100%
  • Devenir végétarien – 5%
  • Dégommer ce qu’il reste du crabe – 100% (J’ai d’ailleurs mangé un paquet de tes congénères à Noël…)
  • Prendre du temps pour ne rien faire – 100%
  • Quitter Paris et acheter un bateau – C’est relou de l’admettre mais 4%
  • Prendre des psychotropes – 75%
  • Arrêter mon abonnement Netflix – 90%
  • Ecrire un article élogieux sur Donal Trump – 100%
  • Prendre du temps pour les amis (et refaire le monde, le cas échant) – 100%
  • Manger des Chips ! – 100%

En avant toute vers chimio #7 et comme dans Highlander : il n’en restera qu’une !

PS : A tout ceux qui avaient parié en douce que je ne passerais pas les fêtes : Désolé… Et pour ceux qui ont cru en moi, je prends 10% sur la recette des paris alors merci de vous signaler auprès de mon secrétariat.

PPS : J’ai tenté de me retenir mais comment ne pas reparler de l’ami Poutine et de ses bons tuyaux.

Je ne reviens pas sur le fait qu’il « rechigne » à considérer l’activité humaine comme responsable du changement climatique. C’est fait, n’en parlons plus.

C’est plutôt l’adoption de son « plan d’adaptation » au réchauffement global qui m’interpelle aujourd’hui. Un plan sur 2 ans sans réel détail précis qui vise à analyser comment le réchauffement climatique peut s’avérer bénéfique pour le monde (Heu… la Russie pardon).

La fonte des glaces entrainant la création de nouvelles voies de navigation, facilitant d’autant l’extraction de nouvelles ressources naturelles, la fonte du permafrost amenant aussi de nouvelles surfaces cultivables… Hum… que des bonnes idées !

Décidément, on arrête pas le progrès.

Journal Chimiothérapeutique

Chimio #5 – J+3 – Message à caractère informatif

  • 8 décembre 2019
  • par Franck

Moral: 9.5/10 – Physique : 4/10 – Météo: Pas ouf – Poids: 87.1 – Inspiration : Pas Christophe Maé

Petit préambule :

Ce matin, je relis cet article avant publication pour corriger un minimum de fautes d’orthographe, de syntaxe et un maximum de fautes de goût. Je dois vous prévenir que cet article a été écrit pour cause d’insomnie. Attaqué à 1h30 du mat et fini vers tard ou tôt comme vous voulez. Comme d’habitude, même technique, j’écris comme ça vient et quand vient la nuit, merci Johnny, certaines idées peuvent paraître noires, saugrenues, vides de sens ou les trois à la fois… Voilà qui est dit alors attaquons.  

Je crois que je commence à comprendre les gens refusant délibérément la chimio au bout du 2 ou 3ème cancer. Et Bim, ça commence fort !!!   

Une jolie pensée pour ma grand-mère Lulu à qui je voue aujourd’hui une admiration sans borne, ne serait-ce que pour en avoir tapé 4 !  

Je dis cela car, allez savoir pourquoi, l’idée de la rechute vient mettre son nez dans mes pensées ce soir… Rien de dramatique, ce n’est pas cela qui m’empêche de dormir. Je n’ai pas de crainte ou d’appréhension particulière sur la rechute, c’est juste une idée qui passe comme ça et partira aussi vite qu’elle est venue. (Et puis il faut bien trouver un sujet pour écrire un article non ?)

Une chance sur X de me taper la petite sœur un jour ou l’autre. Je parle de la petite soeur de la boule hein !!! Je ne connais pas la valeur du X et ne souhaite pas le savoir particulièrement, elle importe peu. Il s’agit plus d’un problème de statistique et je laisse ça à d’autres plus qualifiés.  

Pour étayer un peu, je me dis juste que pour l’instant, j’ai eu la chance de décider que toute cette expérience était hyper positive et amenait un champs incroyable de nouvelles perspectives. En revanche la pilule d’un deuxième aurait probablement un goût plus amer et peut-être bien que là, il faudrait faire preuve d’un courage réel et non d’un simulacre de volonté…   

Message à caractère informatif : Attention, ceci n’est absolument pas un passage dépressif. Loin de là.  

Je vous ai déjà dis que j’étais pragmatique?

C’est l’histoire du verre à moitié plein, à moitié vide… Perso, je n’ai jamais rien compris à ce truc là. Je crois surtout que c’est juste un verre avec de l’eau dedans. Le fait de le voir à moitié plein ou vide n’est interessant qu’en fonction du contenu. Bière, Vin ou Ricard suivant les régions.   

J’espère que vous commencez à trouver ce texte un peu absurde… (C’était l’idée de base au début de la rédaction de cet article).  

Je crois surtout que c’est l’idée du choix que l’on fait qui est importante. Quelle que soit la situation, je suppose que l’on peut toujours choisir de la posture et n’importe quel évènement* peut être interessant et positif, à condition d’en faire le choix. Le simple fait d’imaginer de quelle façon il peut ou pourrait l’être est déjà un premier pas et le reste suit visiblement.

* : Pour éviter toute méprise, je parle d’évènements ou de nouvelles qui ne sont pas « fatales » ou abominables évidemment.

Pour en revenir au verre plein ou vide, j’ai un réel problème avec les idées préconçues et, rien que pour faire chier le monde, j’ai décidé de trouver ça cool, non pas d’avoir un cancer mais de le voir comme un truc interessant… 

Ceux qui me connaissent dans la vie réelle reconnaîtront sûrement ce côté totalement exaspérant* de toujours vouloir m’opposer à tout, par simple plaisir de polémiquer… et de systématiquement défendre l’idée inverse de mon interlocuteur…  

* : Exaspérant au sens de « casse couilles »

C’est relou, je suis bien d’accord mais vous voyez bien en lisant les paragraphes précédents que je ne fais pas cela par choix… Ou alors, pas tout le temps… Et Hop ! La boucle est bouclée…  

Alors pour la récidive, on verra bien et arrêtons là les tergiversations. De toute façon, il se fait déjà tard.

Après, il y a aussi plein de choses qui nous rendent joyeux ou déprimés sans que l’on en fasse le choix délibéré.  

En voici quelques  exemples :

  • Regarder Cantelou à la TV, ça me déprime… Est-ce par choix ? Non
  • Regarder Nikos* qui fait semblant de se marrer devant ses blagues estampillées « TF1 » c’est encore plus déprimant. Est-ce par choix ? Non plus…
    *: Je sais que ce n’est plus Nikos… Mais la mécanique est surement restée la même…
  • Danser en boite de nuit en écoutant de la soupe* et faire semblant de m’amuser m’a toujours profondément fait c…. Est-ce par choix? Euh… Oui! 
    *: Je voulais dire de la merde mais ma mère est maintenant abonnée à ce blog…
  • Écouter de la musique triste me rend profondément joyeux*.  Est-ce par choix? Non
    * : Pour ceux qui pourraient penser à du Vincent Delerme… J’ai dit de la musique, pas les complaintes d’un névrosé Parisien qui ne sait toujours pas chanter juste, après 20 ans de carrière. Même Renaud chante mieux… enfin je crois.
  • Dans la même veine, la musique joyeuse me rend totalement neurasthénique… Désolé, je dis ça maintenant parce que j’ai Christophe Maé qui me vient en tête là… Est-ce par choix? Aucune idée… Je dirais Non, là aussi…

Mais comment est-ce que Christophe Maé peut se retrouver dans cet article ???   Est-il grand temps d’aller voir un psy ? Vous croyez ?  

Je ferai ça un jour (pour l’expérience au moins). Mais là, je kiffe trop mes psychoses du moment pour les régler à coup de problèmes liés à la petite enfance. Est-ce par choix ? Clairement OUI !    

Ah j’ai failli oublier !  Et la chimio dans tout ça???

Eh bien, de ce coté, que des bonnes nouvelles ! 5 sur 8, la fin approche à grand pas…  

Quelque part, ça me met dans une position délicate au sens ou elle rappelle aussi que le jeu de l’auto-apitoiement aura lui aussi une fin… Ou plutôt une transition vers d’autres formes de complaintes (j’y travaille très sérieusement).  

Question effets secondaires, j’ai l’impression qu’ils ont mis de l’eau sucrée dans la poche tellement elle est bien plus facile à supporter que les précédentes.  

  • Nausées et autres : Totalement disparues
  • Fatigue musculaire : Assez forte surtout ce matin, mal un peu partout comme si j’avais fait un marathon la veille… L’impression de peser 150 Kg (ce qui sera proche de la réalité vu le peu d’activité physique en ce moment).
  • Fatigue cérébrale : Totale, mais c’est lié à l’heure (il est 3h45…) 
  • Moral : Rarement été aussi bien ! (A part peut être lors de la sortie de KidA de Radiohead… ça fait un bail !)

Un rendez vous avec mon Chimiothérapeute* très positif. Le résultat du PET Scan passé 2 jours plus tôt est au TOP ! Il a même dit qu’on pouvait sabrer le champagne avec des résultats comme ça !  

Plus de particules de crabes dans toute la chaine ganglionnaire ni d’oeuf de ce dernier dans d’autres parties de mon petit corps, et ça, ça fait plaise !  

* : Note pour plus tard, il faut absolument que j’écrive un article dédié à ce formidable Chimiothérapeute qui en plus de rigoler à nos blagues semble dévoué entièrement à la guérison de ses patients et leur bien être moral.  

** : Note pour la note pour plus tard : Attendre tout de même la fin du traitement pour vérifier si ce dernier a fait du bon travail… Dans un panier de Crabes, une seule règle : Ne jamais faire confiance à personne !  

Il y a donc fort à parier que je vais passer les fêtes de fin d’années et de nombreuses encore… C’est horrible à dire mais pardon pour tous ces canards et ces oies que l’on va gaver outrageusement pour leur foie et mon plaisir gustatif.  

Notes de fin avant d’aller au dodo :  

Un esprit éclairé m’a dit la semaine dernière : Si tu as une idée, écris la tout de suite… sinon tu vas l’oublier le lendemain… Résultat, Ça fait 2h que j’y suis et j’ai presque rien écrit sur mon idée de départ. D’ailleurs je l’ai totalement oubliée…  

Merci donc à ce grand esprit qui se reconnaîtra sûrement…(Petit indice, il avait un pétard dans la main lorsqu’il m’a dit cela…).  

Merci d’avoir flingué ma nuit, le réveil de demain 7h, on sera surement à la bourre pour l’école de ma fille que j’embrasse au passage.  

Merci aussi d’avoir anéanti le peu de bienveillance que les gens avaient encore pour moi avant la lecture de cet article…    

PS : tu as remarqué que je suis passé au vouvoiement ? J’hésite entre plus snob ou plus sérieux…    

PPS : Ah, ça y est, j’ai retrouvé l’idée de départ, je voulais parler d’intelligence artificielle… Question intelligence des propos, on est loin du compte alors on verra ça plus tard.    

Sur ce, je vais me coucher…

Pêche au Crabe

La pêche au crabe

  • 8 septembre 201918 octobre 2019
  • par Franck

Journal d’interventions hospitalières, états d’âme, fil de l’eau et recettes de cuisine…

Voici le premier post d’une longue série je l’espère, estampillé « la pêche au crabe ».

Les plus malins d’entre vous comprendrons la référence océanique et/ou astrologique au cancer. Pour les autres, je pense qu’il est inutile d’aller plus avant dans la lecture.

On parlera ici de chute de cheveux, de moral en hausse ou en berne en fonction de la météo, de blouses blanches et d’infirmières sexy, de pâtisseries et autres gourmandises…

Je commence la Chimiothérapie dans 3 jours avec tout l’univers fantasmagorique des effets secondaires que l’on peut lui attribuer.

À propos d’affres intestinaux qui risquent de débarquer, ma meuf*, en apprenant la terrible nouvelle m’a conseillé de manger des bananes! Conseil hérité d’une aventure pour le moins idyllique avec des bretons portant bonnets et cirés sur un chalutier battant pavillon pêche éco-responsable en quête de remplir le compartiment réfrigéré de poissons en tout genres lors d’une sortie en haute mer.

Quand on a le mal de mer affirmaient ses bougres, la banane à l’énorme avantage d’avoir le même goût en entrant qu’en sortant… Voilà qui rend ce fruit miraculeux tout à coup, contrairement à leur pêche du jour.

* : J’ai mis « ma meuf » car je n’aime pas l’appellation « ma femme ». D’une part, nous ne sommes pas mariés et, d’autre part, cette notion d’appartenance de « MA Femme » comme si elle était ma propriété me dérange un peu.Vous n’avez jamais remarqué ce truc bizarre, pour l’homme, on dit mon Mari. Un terme qui désigne bien la position de l’homme dans le couple, le qualificatif de Mari. Mon mari représente donc, l’homme auquel la femme, ou l’homme (ou l’enfant) est marié. Par contre, pour la femme, c’est Ma femme, autrement dit, c’est l’intégralité de sa personne qui devient ma propriété…

C’est assez drôle comme les choses changent lorsque le prisme à travers on les regarde évolue. La réalité se modifie en profondeur et certaines des vérités que l’on croyait absolues ou définitives deviennent obsolètes ou ridicules.

La chimiothérapie à toujours sonné à mes oreilles et probablement aux vôtres comme une porte de sortie peu enviable, une chose effrayante, difficilement dissimulable et relativement pénible à vivre, aussi bien pour la victime que pour l’entourage d’ailleurs. L’image de mon père, de grand père André ou de ma grand-mère Lulu finissant par lâcher prise n’aide en rien à positiver, c’est une certitude.

Elle sonne aujourd’hui d’une tout autre musique, un moyen unique de continuer à faire des conneries et des plus grosses encore, à reprendre 2 fois des pâtes et surtout comme une expérience de vie incroyable et la possibilité d’en découvrir plus sur moi même et les autres.

Quand tu apprends la nouvelle à tes proches, ils prennent tous, autant que faire ce peut, un air concerné, empathique et surtout ils endossent avec ferveur le rôle de la personne rassurante qui t’explique comment tout va bien se passer. Je crois que le pire, c’est quand ils ont le cas d’un proche à te raconter…

Bref, j’avoue avoir un avis partagé sur la question et je manque surement d’expérience et de recul sur tout cela.

Je ne doute pas de la sincérité absolue de leurs propos et de leur gestes tendres, bien au contraire. Je suis profondément touché de recevoir autant de compassion et d’être tout à coup le centre de leur intérêt voir, le coeur du débat du jour au sein des grandes tablées familiales ou des apéros entre potes.

Car oui, c’est même assez jouissif et gratifiant pour être honnête d’avoir ce truc à dire en société, assez imparable pour attirer l’attention de ton interlocuteur direct…

– Hey, Qu’est-ce que tu as fait pendant tes vacances ?
– Je suis allé polluer de ma présence les plages de la mer Méditerranée, et toi ?
– Ben, j’ai un cancer (À dire avec aplomb et un grand sourire, effet garanti !)
– !!! ? !!! Consternation, Bouche bée, moment de silence, puis : Nooonnnn! Mais c’est horrible, C’est pas possible ! À ton age ???

A vrai dire, ce qui me gène le plus, c’est le renouvellement de la discussion avec 20, 30, 50 personnes…

Conseil #1 : Nommer des émissaires !

Le plus dur dans ce genre d’épreuve, c’est d’être au bord d’une piscine avec un énorme pétard main gauche et une Caïpirinha main droite (merci Sab) à raconter des conneries et recevoir ce petit texto malicieux qui sonne comme un rappel à l’ordre. Ah oui, c’est vrai que j’ai un cancer, j’avais zappé… Il vient d’un pote oublié ou d’un oncle éloigné disant à quel point il est triste et pense à toi… Le pire étant ceux des collègues de travail dont je ne me rappelle même plus l’existence et encore moins leur prénom.

Pour éviter les palabres sur mon état de santé, j’ai donc nommé des émissaires, ou des secrétaires, c’est selon.

Ainsi, ma chère et tendre femme (euh… meuf), s’occupe des amis et de ma belle famille. Ma pauvre mère s’occupe de la paperasse, de la famille proche, des cousins éloignés que je ne connais même pas et des amis de la famille qui semblent concernés aussi. Mon cousin préféré s’occupe des innombrables potes (la dernière fois que j’ai compté, ils étaient au moins 2)

J’ai comme cela, tout le temps de trainer mon spleen à l’écriture de ce blog et je trouve l’exercice de plus en plus interessant.

— J’arrête ici, ma fille (Je t’embrasse) a faim et il est 14h !!! (OMG, Père indigne !)

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